Après la demande de libération de la journaliste Sandra Muhoza par sa défense, la Cour d’appel de Ngozi a décidé, le 1er décembre, son maintien en détention, dans son communiqué, Reporters sans frontières (RSF) en appelle à sa libération et dénonce ce qu’il qualifie « d’entêtement de la justice burundaise » dans cette affaire.
Après les tribunaux de Bujumbura, s’indigne cette organisation de défense de la liberté de la presse, ceux de Ngozi maintiennent Sandra Muhoza enfermée. La cour d’appel de Ngozi a confirmé le 1er décembre le maintien en détention de la journaliste du média en ligne La Nova Burundi.
Six semaines plus tôt, le 14 octobre, le tribunal de première instance de la ville avait déjà rejeté la demande de libération provisoire déposée par la défense de la journaliste. La date de la prochaine audience n’a pas encore été communiquée.
Pour RSF, la seule lueur d’espoir : l’état de santé de la journaliste s’est amélioré ces dernières semaines, selon sa famille. Sandra Muhoza était apparue en béquilles lors de son transfert de la prison de Mpimba vers celle de Ngozi le 26 septembre, puis durant l’audience du 14 octobre.
« Sandra Muhoza est une journaliste particulièrement ciblée au Burundi. Elle a été arbitrairement arrêtée et injustement condamnée. Pire, quatre demandes de liberté provisoire lui ont été refusées depuis le début de son emprisonnement, en avril 2024. Ce qui prouve l’entêtement des autorités judiciaires à maintenir la journaliste en détention dans des conditions difficiles, malgré des accusations abusives et une procédure brouillonne. RSF déplore cette décision injustifiée et continue d’appeler à sa libération immédiate », indique Sadibou Marong, Directeur du Bureau Afrique subsaharienne de RSF.
En décembre 2024, Sandra Muhoza a été condamnée par un tribunal de première instance de Bujumbura à 21 mois de prison – 18 mois pour “atteinte à l’intégrité du territoire national” et trois pour “aversion raciale”.
Selon RSF, c’est une condamnation désormais caduque, la cour d’appel de Mukaza ayant considéré, le 13 juin dernier, que les tribunaux de Bujumbura étaient territorialement incompétents pour juger l’affaire, contrairement à ceux de Ngozi.
RSF a saisi en mars 2025 la rapporteuse spéciale sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique au sein de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), afin de dénoncer le caractère arbitraire de la détention de cette journaliste.
C’est au moment où les chances de la voir bénéficier d’une grâce présidentielle de même que le blogueur Kenny-Claude Nduwimana également en détention, sont minimes. Le chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye s’est exprimé sur ces deux affaires tout en demandant de bien voir si les infractions commises ne s’écartent pas de leur métier.








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