Mercredi 08 mai 2024

Politique

Revue de la presse régionale

18/09/2023 2
Revue de la presse régionale
Le journaliste Stanis Bujakera est détenu depuis ce 8 septembre

Au menu de l’actualité de cette semaine dans la sous-région : un accord pour l’énergie nucléaire au Rwanda, l’Ouganda toujours face aux conséquences de la loi antihomosexuelle et des enseignants kényans préoccupés par l’insécurité dans le nord du pays. En RDC, des appels se multiplient pour la libération du journaliste Stanis Bujakera.

RDC : Appel à la libération du journaliste Stanis Bujakera

Le directeur de publication adjoint d’Actualite.cd, Stanis Bujakera a été auditionné en chambre du conseil du Tripaix de la Gombe suite au dépôt ce 12 septembre d’une requête de remise en liberté provisoire.

Dans cette requête, son avocat Grâce Tshiashala a rappelé au procureur que « la liberté reste la règle et la détention en est l’exception ». Il a souligné que Stanis Bujakera avait un emploi fixe et n’avait pas d’antécédents judiciaires. Il a assuré que « sa fuite n’était pas à craindre ».

Selon Actualité.CD, l’arrestation de Stanis Bujakera ce 8 septembre a provoqué une vague d’inquiétudes dans les rangs de la société civile nationale et internationale, de l’opposition et dans les milieux diplomatiques. Ce 13 septembre, le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a appelé à sa libération.

« La détention du journaliste Stanis Bujakera est une atteinte grave à la liberté de presse qui contraste avec les principes démocratiques élémentaires et prive des millions de Congolais de l’information certifiée qu’il diffuse régulièrement sur ses réseaux sociaux personnels et à travers les médias auprès desquels il est attaché », indique un communiqué de la Lucha de ce 14 septembre.

La Lucha fait également un cri d’alerte à l’opinion nationale et internationale sur le fait que cette détention de Stanis Bujakera « intervient dans un climat de répression généralisée » et à l’approche des élections.

D’autres organisations ont aussi demandé la libération de Stanis Bujakera. Il s’agit notamment du Haut-commissariat aux droits de l’homme, Reporters sans frontières (RSF), le Comité de protection des journalistes (CPJ), Journaliste en danger (JED), Human Rights Watch (HRW), Amnesty International, La Voix des Sans Voix (VSV), Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) et bien d’autres.

Le ministre de la Communication et des Médias Patrick Muyaya a exprimé sa solidarité et compassion à l’endroit des professionnels de la presse à la suite du transfert de Stanis Bujakera Tshiamala à la prison centrale de Makala ce jeudi 14 septembre.

Le porte-parole du gouvernement a émis le vœu de voir le dénouement de ce dossier se faire le plus vite possible. Pour lui, ce n’est pas une bonne nouvelle qu’un journaliste aille en prison dans le cadre de son travail : « La liberté de la presse nous y tenons, c’est une valeur cardinale à la démocratie, mais c’est aussi une liberté qui ne donne pas un blanc-seing à la désinformation ou à l’instrumentalisation ».

D’après Politico.CD, l’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito a condamné ce qu’il qualifie « d’arrestation arbitraire et cavalière » et a dénoncé un acte « d’intolérance » qui met à mal la liberté de la presse et les droits de l’homme.

Il a exigé sa libération inconditionnelle et la restitution de tous ses biens confisqués illégalement, entre autres son téléphone portable et ses outils de travail : « Que les enquêtes se poursuivent en toute indépendance sans interférence des politiques de manière à élucider l’objet pour lequel il est poursuivi ».

Le parquet du tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe a mis sous mandat d’arrêt provisoire ce journaliste pour des besoins d’enquête.

Il le soupçonne de faux et d’usage de faux et de propagation de faux bruits suite à la publication par Jeune Afrique d’un article impliquant les renseignements militaires dans l’assassinat de l’ancien ministre Cherubin Okende. L’article n’était pas signé par Stanis Bujakera. Malgré tout, le parquet l’accuse d’en être l’auteur et exige qu’il révèle ses sources.

Ouganda : Des entreprises américaines contre la loi anti-homosexuelle

Des entreprises américaines, en vertu de la loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (Agoa), ont cessé d’acheter des textiles en provenance d’Ouganda, réprimandant la promulgation de la loi contre l’homosexualité de 2023, écrit Daily Monitor.

« Les homosexuels aux États-Unis interfèrent avec nos exportations de textiles. Certaines commandes y ont été annulées. Mais cela ne m’inquiète pas, car l’argent que vous gaspillez avec les friperies importées est bien plus que ce que nous gagnons avec les ventes aux États-Unis », a révélé le président Yoweri Museveni, ce 10 septembre.

La conseillère aux affaires publiques à l’ambassade américaine en Ouganda, Ellen Masi , rappelle que Washington avait clairement indiqué que la promulgation de la loi anti-homosexuelle affecterait les perspectives économiques de l’Ouganda : « Le 28 mars dernier, plus de 35 sociétés multinationales, y compris celles ayant des bureaux et des employés en Ouganda, ont sorti une déclaration soulignant les répercussions négatives que la loi anti-homosexuelle aura sur leur capacité à faire des affaires en Ouganda ».
Selon elle, neuf entreprises sur dix du classement Fortune 500 appliquent des politiques de non-discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.

Le président Joe Biden a ordonné une révision des relations américaines avec l’Ouganda. Le secrétaire d’Etat Antony Blinken a plus tard déclaré que l’éligibilité de l’Ouganda à l’Agoa était en cours de réexamen.
Hormis la restriction de visa à la présidente du Parlement, Anita Among, l’administration Biden n’a pas encore imposé de sanctions supplémentaires.

Kenya : Des enseignants préoccupés par l’insécurité au Nord

Les enseignants non-locaux exerçant dans le nord du Kenya ont appelé à l’armée d’assurer leur sécurité avant de retourner au travail après le rejet de leur demande de transfert vers d’autres régions, confie Nation.

Par l’intermédiaire du Syndicat kényan des enseignants de l’école secondaire (Kuppet), ils avaient demandé à être transférés hors de la région, citant les attaques fréquentes perpétrées par des terroristes présumés d’Al-Shabaab.

« Les enseignants font face à de graves menaces de sécurité de la part d’Al-Shabaab, qui a tué 40 enseignants au cours de la dernière décennie et quatre au cours des deux derniers mois seulement », a déclaré Moses Nthurima, secrétaire général adjoint de Kuppet.
La Commission des services aux enseignants (TSC) classe le nord du Kenya comme une région « difficile à recruter », où les écoles manquent de personnel enseignant et où les avis de recrutement attirent généralement peu de candidats.

Le Syndicat des enseignants demande le ministre de la sécurité à créer une unité spéciale de l’armée pour accompagner les enseignants lorsqu’ils voyagent dans la région et assurer leur sécurité au travail.

D’après Nation, la semaine dernière, un nombre indéterminé de soldats des Forces de défense du Kenya (KDF) seraient morts et d’autres blessés, certains grièvement, dans une attaque présumée des Shabaab dans la forêt de Boni à Lamu.

Suite à cette attaque, les Forces armées kényanes ont appelé les habitants à partager des informations avec les agences de sécurité sur des criminels qui se cachent dans leurs communautés.

Le Rwanda signe un accord sur la production d’énergie nucléaire

Le gouvernement rwandais a signé un accord de production d’énergie nucléaire avec la société nucléaire canado-allemande Dual Fluid. Le premier résultat de cet accord sera la construction d’un réacteur nucléaire de démonstration dans le pays, qui sera opérationnel d’ici 2026, écrit The East African.

Le projet d’énergie nucléaire devrait contribuer jusqu’à 300 mégawatts au réseau. « Dual Fluid a de l’expérience dans cette technologie. Elle fournira des équipements de laboratoire et les installera, formera notre personnel à cette technologie et effectuera des tests », a fait savoir Fidèle Ndahayo, directeur général de l’Office rwandais de l’énergie atomique (Raeb).

Selon lui, la prochaine étape sera la construction d’une centrale pour produire de l’énergie nucléaire qui sera ajoutée au réseau : « Ce projet aidera le Rwanda à répondre à sa demande croissante en énergie afin de stimuler le développement de son secteur industriel et de construire une économie résiliente au changement climatique ».

Dans cet accord, le gouvernement rwandais a accepté de fournir le site et l’infrastructure, tandis que Dual Fluid est responsable de la mise en œuvre technique du projet.

Selon The New Times, cet accord est de 90 milliards de francs rwandais. Les tests de la technologie Dual Fluid devraient être achevés d’ici 2028.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Bite

    Ces USA qui dictent comme les pays africains doivent se conduire. Ils veulent à Museveni alors qu’ Burundi il y a des jeunes qui sont emprisonnés. Il y a deux poids deux mesures, pourquoi ils ne rompent pas les relations avec les pays arabes.

    • Stan Siyomana

      @Bite
      Partout dans le monde, il y a des jeunes qui sont emprisonnes. Il faudrait preciser pourquoi ces jeunes burundais sont emprisonnes.
      Il faudrait aussi preciser ce que les pays arabes font differemment que Museveni.

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