Lundi 22 septembre 2025

Société

Rentrée scolaire 2025-2026 : Les écoles à régime d’internat face à moult défis

22/09/2025 0
Rentrée scolaire 2025-2026 : Les écoles à régime d’internat face à moult défis
Des établissements à régime l’internat font face à l’insuffisance des vivres et les élèves n’ont droit qu’à deux repas et pas même suffisants

Le ministre de l’Education nationale a décidé un effectif de 5 000 élèves supplémentaires à l’internat. De nouveaux établissements ont été construits à cet effet. L’année scolaire commence avec les mêmes défis entre autres l’insuffisance des vivres à cause de la hausse des prix, les arriérés aux fournisseurs, l’insuffisance de lits et de matelas etc.

Les subsides ont passé de 1 400 BIF à 2 000 BIF par jour pour chaque élève. Et 200 g de riz, 300 g de farine de manioc et 250 g de haricot est la quantité prévue pour un élève par jour dans tous les établissements. Dans certains établissements, les élèves prennent un petit déjeuner et d’autres non. Ces subsides restent insuffisants dans le contexte de hausse généralisée des prix.

A côté des vivres, certains établissements font face à une insuffisance de matelas, de lits et d’autres équipements.

Dans les écoles à régime d’internat notamment Régina Pacis et lycée Gitega, les responsables parlent de plusieurs défis. Il s’agit notamment de l’insuffisance de matelas, des prix des denrées alimentaires montent chaque jour et malgré les efforts de l’État, des fournisseurs qui ne sont pas toujours payés à temps. Des arriérés qui s’accumulent.

Malgré ces défis, certaines écoles cherchent des solutions locales. Le Lycée Régina Pacis, par exemple, développe des activités d’élevage (vaches, porcs, poules et lapins) afin de soutenir et améliorer l’alimentation des élèves.

En province de Bujumbura, l’ETS Kamenge est concerné. L’établissement fait face à une insuffisance des vivres car, les subsides de l’État ne suffisent pas dans un contexte de hausse généralisée des prix. « Compte tenu de la flambée des prix sur le marché, nous constatons que la somme prévue reste dérisoire. Nous avons beaucoup d’arriérés envers nos fournisseurs. Des fois, on pense que les directeurs des écoles sont des magiciens », témoigne un enseignant de cet établissement.

Une incidence sur les résultats

Il indique qu’il arrivait que des élèves commencent à somnoler à 11 h et ne suivent pas facilement les cours suite à la faim. Pour lui, les résultats ne peuvent pas être bons. « La mauvaise alimentation des élèves fréquentant les écoles à régime d’internat a des conséquences sur le rendement. Cela a un impact sur les résultats scolaires et peut entraîner des abandons. »

De son côté, le lycée Gisenyi est un établissement à régime d’internat pour filles situé en commune Ntahangwa province de Bujumbura qui accueille 300 élèves à l’internat. Selon Aisha Niyonkuru, directrice de cette école, l’établissement n’a pas de défis à signaler. « Des lits, des matelas, des vivres et d’autres équipements sont disponibles. Nous n’avons pas de problèmes dans ce sens. »

Contrairement à d’autres établissements qui font face aux arriérées aux fournisseurs non payés, cet établissement fait l’exception. « Notre école ne connaît pas de problème d’arriérées aux fournisseurs. Les commandes sont honorées dans les délais. Le gouvernement paie les fournisseurs en temps réel. »

Cet établissement accueille cette année un effectif de 300 élèves à l’internat tandis qu’ils étaient au nombre de 365 l’année passé. « Ceux qui redoublent de classe deviennent automatiquement externes. Nous ne recevons que des élèves envoyés par la commission d’orientation et qui bénéficient par conséquent des subsides de l’État. », précise la directrice.

De nouveaux établissements et des défis

Le Lycée Technique S.E Melchior Ndadaye, est un nouvel établissement à régime d’internat construit en commune Nyabihanga qui a ouvert ses portes le 15 septembre. Il a la capacité d’accueil de 100 élèves internes. Cette école était attendue par les habitants de Nyabihanga depuis 1993.

Selon Dieudonné Nzoyisaba, directeur de cette école secondaire, tous les équipements (lits, matelas, …) ainsi que des vivres pour la restauration sont disponibles. Ce qui manque ce sont des enseignants qualifiés. Les infrastructures et les équipements sont au rendez-vous. « Notre lycée Technique S.E Melchior Ndadaye a besoin d’enseignants spécialisés, capables de transmettre un savoir-faire technique pointu. »

Il indique que trouver des professionnels expérimentés dans ces domaines spécifiques est un véritable casse-tête. « La qualité de l’enseignement est primordiale pour la réussite des élèves et pour que l’école tienne ses promesses. Sans ces experts, le potentiel de l’établissement ne pourrait être pleinement exploité ». Et de préciser que des discussions sont en cours avec le ministère ayant l’éducation dans ses attributions pour recruter des formateurs compétents et assurer le bon déroulement des cours.

Des locaux pas encore prêts

Le lycée Al Maktoum de Gatete est un autre nouvel établissement à régime d’internat. Il dispose d’un terrain de 5 hectares et se trouve à 7 km au sud de la ville de Rumonge dans le village dénommé « Nkurunziza City ». Cette école organise deux sections au post fondamental : la section économique et la section biologie et sciences de la terre en plus du fondamental.

Le ministre François Havyarimana précise que des nouvelles écoles ont été construites afin d’accueillir 5000 élèves supplémentaires à l’internant

Selon le directeur Déo Habuwitonze, certains défis sont liés à l’insuffisance de l’eau. Cet établissement scolaire dispose de l’eau de forage. Il attend une nouvelle adduction d’eau qui va être réalisée par l’AHAMR avec l’’appui de la commune Rumonge.

La construction des dortoirs et du réfectoire n’a pas encore commencé et ces bâtiments ne seront prêts que vers le début du deuxième trimestre. « L’école dispose de locaux qui servent provisoirement de dortoirs et de réfectoire. La cuisine provisoire est prête. Cela n’entrave pas l’accueil des élèves à l’internat et le bon fonctionnement de l’école. »

Cet établissement a été construit par la fondation al Maktoum de Dubaï aux Émirats Arabes Unis. Il y a deux ans, cette fondation a cédé cette école au gouvernement du Burundi.

François Havyarimana, ministre de l’Education nationale, en présence des partenaires au développement dans le secteur de l’éducation, a procédé au lancement officiel de la rentrée scolaire 2025-2026 le lundi 15 septembre 2025 au Lycée de Busiga, en commune Ngozi, province de Butanyerera. Le thème retenu est : « Consolidons une éducation et un enseignement de qualité par l’amélioration des programmes et la promotion des internats scolaires. »

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