Samedi 20 septembre 2025

Société

Région Sud/Rumonge : L’éducation minée par pas mal de défis

20/09/2025 0
Région Sud/Rumonge : L’éducation minée par pas mal de défis
Des demandeurs d'emploi d'enseignants et des enseignants vacataires réclamant leur prime devant la direction communale de l'enseignement à Rumonge.

Détournement de la prime des enseignants vacataires ; manque de bancs pupitres et de supports pédagogiques ; fuite des enseignants vers d’autres pays ; faible encadrement pédagogique, désintéressement des élèves pour l’école, … Tels sont notamment les défis à relever à Rumonge. Les responsables scolaires disent vouloir redoubler d’efforts pour pouvoir les surmonter.

Avec le début de l’année scolaire 2025-2026, un enseignant à la retraite indique que l’éducation est confrontée à plusieurs défis en commune Rumonge. Raison pour laquelle cette ex-province était souvent classée presque en dernière position.

Il fait savoir que l’année scolaire commence avec des lamentations de la part des enseignants vacataires qui réclament deux mois d’arriérés de prime de l’année scolaire passée. Ils demandent le limogeage des directeurs qui se rendront coupables du détournement de ces primes payées par les parents.

Bénigne Nintunze, directrice communale de l’Education affirme que cela a été causé effectivement par certains directeurs d’école qui ont détourné la prime destinée aux enseignants vacataires.

Elle souligne que la Direction communale de l’Enseignement, en collaboration avec les autorités administratives et judiciaires, s’emploie pour que cette prime détournée soit vite recouvrée. Les contrevenants s’exposent aux sanctions administratives et pénales. Et pour cause, le détournement des fonds publics constitue une infraction réprimée par le Code pénale burundais.

A la recherche d’une vie meilleure

Un autre défi, et non des moindres, est la fuite des enseignants qui commence à prendre une dimension inquiétante selon certains responsables des syndicats des enseignants. Ils soulignent que des enseignants quittent leur poste d’attache après avoir contracté des crédits. Ils embarquent vers les pays étrangers à la recherche d’une vie meilleure.

Les responsables syndicaux rapportent qu’il est difficile d’avoir des statistiques sur les enseignants qui ont déjà déserté le service tout en soulignant que le nombre ne cesse d’augmenter. Ces enseignants qui partent ne sont pas malheureusement directement remplacés. Ce qui crée des problèmes sur l’apprentissage des élèves.

En outre, l’encadrement pédagogique est à renforcer, selon certains parents qui ont passé sur le banc de l’école. Ils demandent un encadrement pédagogique de proximité de la part des directeurs et inspecteurs pour remonter le niveau d’enseignement.

Un enseignant qui a requis l’anonymat demande au gouvernement d’améliorer les conditions de vie des enseignants. Sinon, d’autres enseignants vont partir et abandonner le service.
L’autre constat est que les supports pédagogiques manquent dans certaines écoles. Ce qui impacte négativement sur le rendement scolaire. L’un des parents rencontrés fait remarquer qu’une classe sans manuels scolaires et d’autres supports pédagogiques est vouée d’avance à l’échec. Il demande que ces supports pédagogiques soient disponibles dès le début de la rentrée scolaire qui commence.

Des bancs pupitres manquent cruellement aussi dans certaines salles de classe selon certains parents qui trouvent qu’un élève mal assis ne peut pas bien assimiler la matière.

Un don de 2 000 bancs pupitres

La directrice communale de l’Enseignement a fait savoir qu’il y a un mois, un ressortissant du pays d’Oman né à Rumonge a remis à la commune un don de 2 000 bancs pupitres, pour avoir fréquenté l’école primaire de Rumonge. Ils seront distribués dans les différentes écoles où le besoin se fait beaucoup sentir.

Elle précise que la commune scolaire a encore besoin de plus de 4 000 bancs pupitres.
Une campagne baptisée « Zéro enfant mal assis » a été lancée à partir de Rumonge quelques jours avant la rentrée scolaire par François Havyarimana, ministre de l’Education nationale et de la Recherche scientifique. Elle pourra peut-être trouver une solution durable à cette problématique.

Le ministre Havyarimana a rassuré que le gouvernement va octroyer des fonds à chaque commune du pays destinés à la fabrication des bancs pupitres.

A partir de cette année scolaire, les écoliers et élèves devront ainsi bien s’asseoir pour mieux assimiler la matière.

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