Huit pêcheurs sont morts, trois autres blessés par des hippopotames en commune Rumonge dans une période de quatre mois. Le responsable du bureau de l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE) demande aux pêcheurs, aux agriculteurs et aux éleveurs de respecter les normes environnementales.
Benoît Ruvumwa, responsable du port de pêche de Busambi sur la colline Gatete en commune Rumonge où beaucoup de pêcheurs meurent suite aux attaques des animaux indique que, depuis le début du mois de mai 2025 jusqu’aujourd’hui, au moins huit pêcheurs sont morts suite aux attaques des hippopotames dans le lac Tanganyika. Il annonce que trois autres ont été grièvement bléssés.
Il précise que la dernière victime remonte au vendredi 29 août 2025. Son corps en décomposition a été retrouvé au début de la semaine du 1er septembre et a été enterré sur les rives du lac Tanganyika.
Ces attaques se font quand les pêcheurs sont en train de pêcher près des endroits où vivent et se reproduisent les hippopotames.
Ces bêtes percutent les pirogues et blessent gravement les occupants. Souvent, la mort s’ensuit directement.
Ce responsable précise que même les vaches ne sont pas épargnées car deux vaches ont été blessées par des crocodiles au moment où elles étaient en train de boire de l’eau du lac Tanganyika.
Une peur panique mêlée de dilemme
N.A, un pêcheur rencontré au port de pêche indique que la peur et le dilemme gagnent beaucoup de pêcheurs car ils sont conscients que pêcher près des endroits où vivent les hippopotames est dangereux mais, leurs familles ne vivent que des produits de la pêche. Il fait savoir que par jour, il perçoit facilement un montant compris entre 30 000 à 100 000 FBu. Abandonner leur activité de pêcheur équivaudrait à ne plus avoir de quoi faire vivre leurs familles. Et de conclure que chaque métier a des risques. Il persiste et signe qu’il continuera à pêcher dans des zones de résidence et de procréation des hippopotames car ce sont des eaux très poissonneuses.
Un autre pêcheur demande plutôt à l’OBPE de bien localiser les abris de ces hippopotames pour les communiquer aux pêcheurs afin que ces derniers ne s’y aventurent plus.
Une femme commerçante rencontrée parle des rumeurs qui associent ou attribuent ces morts des pêcheurs par attaque des hippopotames à la superstition. Ce qui peut engendrer un climat de méfiance et d’insécurité.
Des normes environnementales non respectées
Obède Ntineshwa, le responsable de l’OBPE explique que cette situation qui prévaut est une conséquence directe du non-respect des normes environnementales. Ces pêcheurs pratiquent souvent une pêche illicite dans des endroits de reproduction des hippopotames. Ils le font sciemment avec les risques qu’ils courent.
La zone tampon de 150 m n’est pas respectée car les agriculteurs ont mis leurs cultures jusque sur la rive. Les hippopotames n’ont pas d’herbe à brouter et un endroit où se reposer.
Les éleveurs font boire leurs troupeaux dans le lac Tanganyika au lieu de pratiquer la stabulation permanente.
Il conseille aux pêcheurs d’abandonner ces pratiques illégales dans ces endroits où même les poissons se reproduisent. Ainsi, leur vie sera protégée.
Il envisage d’organiser des réunions de sensibilisation à l’intention des pêcheurs, des cultivateurs, des éleveurs et des autorités administratives à la base pour plus de respect des normes environnementales.









L’Office burundais pour la protection de l’environnement et le Service de la protection civile devraient être capables de nous signaler par des pancartes ou poteaux signalétiques les endroits et airs du lac interdits d’accès pour la baignade, la pêche et la randonnée. L’usage des panneaux de signalisations dans les lieux publics fréquentés par les populations est inconnu dans nos administrations. C’est évidemment une grosse lacune. Si nous devons assurer la sécurité de la population et des touristes, des efforts doivent faits dans ce domaine.
je pense que l’OBPE et le service de la protection civile ne savent pas les zones dangereuses au Lac Tanganyika.