Dans ces communes de la province Bujumbura, la culture du thé transforme la vie des agriculteurs. Entre amélioration des revenus, retour à une culture à l’abandon et défis persistants, les producteurs témoignent.
Depuis qu’il entretient son champ de thé, il y a 25 ans, Joseph Nyabenda, un des cultivateurs de la colline Rubona, de la zone Buhoro, en commune Mugina, relate avec fierté son parcours. Il affirme que sa vie a profondément changé. « J’habitais dans une maison en paille, aujourd’hui j’ai mis des tôles ondulées. Grâce au thé, j’ai pu acheter des parcelles, je possède des vaches et des chèvres. Je paye les études de mes enfants et subviens à d’autres besoins de ma famille ».
A Ndora, dans la commune Bukinanyana, un autre producteur explique qu’il avait abandonné totalement la culture du thé depuis quinze ans. Il déplore alors les faibles prix pratiqués par l’Office du Thé du Burundi à Buhoro : « On nous payait 250 francs burundais le kilo, ce qui ne permettait pas de rentabiliser le travail. » Mais l’augmentation du prix d’achat à 350 francs burundais, puis récemment à 500 francs burundais le kilo, a tout changé.
« Quand j’ai vu la situation des autres agriculteurs, je me suis résolu à revenir à la culture du thé. Et même ceux qui avaient abandonné ou délaissé cette culture, ont fait pareil. Même ceux qui n’envisageaient pas de se lancer dans la culture du thé ont changé d’avis et pris le train en marche ». Les agriculteurs se réjouissent également du retour de l’engrais chimique, longtemps attendu, ce qui leur permet de fertiliser leurs plantations.
Une filière en croissance malgré des défis persistants
Mais compte tenu du rôle stratégique du thé, un produit d’exportation générateur de devises, ces agriculteurs demandent que les prix continuent de suivre le mouvement et soient révisés et revus à la hausse. Ils plaident aussi pour la réhabilitation des routes empruntées par les véhicules collectant le thé, souvent impraticables pendant la saison des pluies.
Selon Philippe Bakundukize, gérant de l’OTB Buhoro, la culture de thé s’étend sur les communes de Mugina et Bukinanyana, où l’Office possède 329,5 hectares en bloc industriel, tandis que les habitants exploitent 831 hectares. Il assure que la collaboration avec les producteurs est bonne : les paiements sont effectués à temps et sans difficulté.
M. Bakundukize indique qu’un rendement annuel de 5 759 tonnes est attendu pour cette année, dont 3 909 tonnes, soit 71,8 %, ont déjà été collectées durant le premier trimestre. Un niveau qui laisse espérer un dépassement des prévisions.
Mais l’un des principaux obstacles demeure le manque de cueilleurs locaux. « Les habitants de ces communes se présentent peu pour cueillir le thé. Nous faisons alors appel à des travailleurs venant de Kayanza, Ngozi et Muramvya », explique-t-il.
Avec l’augmentation du salaire des cueilleurs, passé de 150 à 200 francs burundais le kilo, il demande aux autorités locales de sensibiliser et d’encourager la population à s’investir davantage dans ce travail, source de revenus pour leurs ménages.







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