Lundi 29 avril 2024

Économie

Région Centre/Gitega : Quand les plus proches sont les moins servis

28/08/2023 Commentaires fermés sur Région Centre/Gitega : Quand les plus proches sont les moins servis
Région Centre/Gitega : Quand les plus proches sont les moins servis
Vue de partielle du poste d’arrivée électrique de Zege

La colline Rukoba abrite l’un des plus grands postes d’arrivée électrique du pays mais la majorité de la population de cette localité ne voit que les fils de haute et moyenne tension passer au-dessus de leurs maisons. Ils vivent dans l’obscurité totale alors qu’ils sont à des centaines de mètres de ce poste.

A Gitega, ils ne sont pas les seuls à « contempler » les poteaux et les pylônes électriques qui passent dans leurs champs et au-dessus de leurs têtes sans pour autant pouvoir éclairer leurs maisons. La colline de Rukoba est un exemple parlant. Depuis des années, le poste d’arrivée électrique de Zege les harangue par sa grandeur et ses lignes de haute tension provenant de Ruvyironza, Rwegura et aujourd’hui celle de Rusomo Falls et le central solaire de Mirama à Mubuga.

Érigé sur les hauteurs de Zege, ce poste conduit le courant électrique dans toute la partie de la ville de Gitega, mais aucune ligne n’est orientée vers les ménages de Rukoba. Et pourtant, Rukoba est la plus ancienne des localités de la ville de Gitega, mais celui qui ne se débrouille pas avec les plaques solaires ne compte pas que sa maison soit éclairée pendant la nuit.

Les habitants de Rukoba et ses environs commencent de plus en plus à s’interroger pourquoi ils ne peuvent pas avoir l’électricité dans leurs ménages comme tout le monde. D’après certains, il est inconcevable qu’ils ne soient pas servis. « Nous menons la même vie que ceux de Yoba, Magarama, Nyabisindu etc. Seulement il y a anguille sous roche et bientôt nous connaîtrons la vérité », souligne Albert, natif de Zege. D’après lui, ce manque d’électricité a longtemps freiné le développement de cette localité.

Toute personne qui voulait y investir devait se demander comment il allait rentabiliser ses investissements dans un milieu où il n’y a pas d’électricité. Il indique que pendant ces dernières années, beaucoup ont construit de belles maisons en espérant que l’électricité est pour bientôt mais en vain. « Même nos parcelles ne peuvent pas trouver de preneur. La première chose qu’on te demande est l’existence de l’électricité ».

Des questions sans réponses

D’après la population de Zege et Rukoba, aucune explication logique ne pourra convaincre les propriétaires de parcelles pourquoi les services habilités ne peuvent pas songer à les servir. Selon eux, la question de manque du matériel ne peut pas être évoquée car quelques villas des dignitaires construites récemment sont éclairées.

En plus, personne n’a jamais indiqué que Zege n’est pas dans les prévisions de la Regideso. « Nous avons dressé des listes de ceux qui veulent acheter des compteurs électriques, nous avons montré comment nous sommes discriminés mais pas de réponse. Toujours la même réponse : votre problème sera bientôt résolu », déplore Léonard. Il souligne que certains ont tenté de mettre leur argent en commun pour s’acheter des transformateurs, des poteaux, des fils électriques mais qu’ils ont été stoppés dans leur élan.

« La Regideso nous a signifiés que cela ne se fait pas et que par ailleurs il y a programme du gouvernement de doter chaque ménage d’un compteur électrique et celui de l’eau potable. Mais ces promesses sont aujourd’hui des vœux pieux », critique Alice, une mère de famille qui a deux parcelles construites à Zege.

D’après cette femme commerçante, l’argent qu’elle a mis dans la construction de ses maisons est considéré comme perdu. Elle fait savoir qu’elle loue ses maisons à un prix dérisoire et qu’elle ne peut pas refuser sous peine de payer des veilleurs pour les garder. D’après leurs propos, cette question est connue par tout le monde depuis l’administrateur communal jusqu’au ministère qui à l’Hydraulique et l’Energie dans ses attributions, mais des années passent sans aucune amélioration.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Le Burundi confronté à une question de survie

Quatre enfants sont morts dans l’ effondrement d’une maison dans la zone Ntamba, commune Musigati, un enfant de trois ans est mort, plus de 300 maisons détruites  après un éboulement sur la colline Gabaniro, commune Muhuta, plus de cinq cents (…)

Online Users

Total 3 245 users online