Mardi 29 juillet 2025

Économie

Réforme territoriale : Les employés de l’ancienne mairie dans le flou, la Cosybu s’inquiète

28/07/2025 0
Réforme territoriale : Les employés de l’ancienne mairie dans le flou, la Cosybu s’inquiète
« La question des employés de l'ex-mairie doit être posée à ceux qui pilotent cette réforme »

Privés de repères depuis la suppression de la mairie dans le cadre du nouveau découpage administratif, ses anciens employés sont plongés dans l’incertitude. Ne sachant pas ce que l’avenir leur réserve, beaucoup continuent de se rendre au travail sans aucune garantie sur leur maintien en poste.

Depuis quelques jours, ils sont plongés dans l’incertitude. Malgré la suppression de leur institution, ils continuent de se rendre au travail sans aucune garantie sur leur maintien en poste.
« On nous a dit que les employés allaient être répartis dans les communes de la nouvelle province de Bujumbura. Pour le moment, on continue de venir au bureau sans savoir si ce sera encore le cas demain », confie une source digne de foi à l’Hôtel de Ville.

Un autre agent, visiblement désemparé, estime que les responsabilités doivent être clairement établies. « La question des anciens employés de la mairie doit être posée à ceux qui pilotent cette réforme, à savoir le ministère de tutelle et non à ceux qui l’exécutent. Le gouverneur ne fait que mettre en application les directives de son ministère de tutelle. »
Pour nombre d’entre eux, cette situation se traduit par une désillusion croissante.

La Cosybu alerte les autorités

La Confédération des syndicats du Burundi (Cosybu) tire une sonnette d’alarme. Dans une correspondance adressée à la Primature le 22 juillet, son président, Célestin Nsavyimana, exprime ses vives préoccupations quant à l’avenir professionnel des travailleurs et travailleuses issus des anciennes structures administratives, notamment des anciennes provinces, communes et de l’ex-mairie de Bujumbura.

Cette alerte intervient dans le contexte de l’application de la loi organique n°1/05 du 16 mars 2023, portant nouvelle délimitation administrative du territoire national, et du décret n°100/89 du 11 juillet 2025, qui réorganise l’administration provinciale. Ces textes redessinent profondément la carte du pays et entraînent des bouleversements majeurs pour les agents de l’État en poste dans les entités désormais supprimées ou restructurées.

Un cadre de concertation est souhaité

Face à ces incertitudes, la Cosybu plaide pour la mise en place d’un cadre de concertation bipartite entre le gouvernement et les représentants des travailleurs, sous la coordination du président du Comité national du Dialogue social, afin de discuter des modalités concrètes de réaffectation ou de redéploiement du personnel concerné, en tenant compte des besoins réels des services publics.

Le syndicat insiste également sur la nécessité de respecter scrupuleusement les dispositions du Code du travail. Il cite notamment l’article 94, qui interdit toute modification unilatérale d’un contrat de travail ainsi que l’article 96, alinéa 1, qui garantit la continuité des contrats même en cas de changement d’employeur.

Ne pas précariser davantage les fonctionnaires

Pour Célestin Nsavyimana, cette réforme ne doit en aucun cas être utilisée comme un prétexte pour marginaliser ou fragiliser les travailleurs. « Il est impératif que les travailleurs ne soient ni écartés ni relégués dans l’incertitude, mais plutôt accompagnés dans cette transition », déclare-t-il. Il plaide de ne pas précariser davantage les fonctionnaires.

À ses yeux, cette réforme représente une occasion de renforcer la qualité de l’administration publique, à condition que les droits acquis des employés soient pleinement préservés.

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