Jeudi 18 avril 2024

Économie

Réaction/ L’éminent Professeur se trompe !

07/06/2022 21

Par Bellum

Ni la fuite des capitaux ni la corruption n’expliquent la pauvreté de l’Afrique. La principale raison est que nous appartenons à une structure civilisationnelle autre. Nous les Africains, nous sommes sur terre, non pour mourir à la tâche comme les Occidentaux et les Asiatiques, mais pour regarder le temps passer en compagnie des frères et sœurs de la communauté autour d’une bonne bière. Ce n’est même pas la paresse congénitale africaine, c’est une autre structure civilisationnelle. Des cerveaux formés dans les meilleures universités américaines et européennes rentrent en Afrique imbus de leur supériorité et retrouvent rapidement l’ambiance de vivre à ne rien faire et à boire. La principale activité quotidienne pour les mâles burundais et africains, c’est de boire et de passer le temps avec les amis tous les jours que fait le Seigneur. Les missionnaires savaient bricoler des barrages pour produire l’électricité dans les missions à l’intérieur du pays (ceux qui ont étudié au séminaire de Mugera le savent), mais aucun ingénieur burundais n’a jamais fait la moindre invention de production d’électricité hydraulique ou solaire alors que nous avons l’eau et le soleil en abondance. Tout le pays est plongé dans l’obscurité dès 18 h, mais personne n’a l’idée d’utiliser le solaire ou l’énergie éolienne. Nous sommes comme ça un point à la ligne. Après 60 ans d’indépendance, il faut des Chinois pour construire toutes les infrastructures en Afrique. Ils sont même allés jusqu’à donner le cadeau de la honte à savoir : le grandiose siège de la Commission de l’Union africaine, car nous sommes incapables de quoi que ce soit. Nous appartenons à une autre structure civilisationnelle qui consiste à nous regarder vivre…

Forum des lecteurs d'Iwacu

21 réactions
  1. Callixte Nizigama

    La « maladie » de l’Afrique est guérissable. Ce n’est pas un cancer incurable… il faut juste du temps… le même temps qui a permis au peuple juif de « rebondir » après avoir pris « le remède complet » pour la « maladie qu’ils ont attrapée pendant qu’ils étaient asservis en Egypte »… pardonnez-moi mais l’Egypte est en Afrique… donc l’Afrique a effectivement colonisé les Juifs ! J’invite ceux qui veulent ajouter une autre couche à leurs connaissances à lire « The Burden of Freedom » du Dr Myles Monroe. C’est l’un des livres les plus éclairants sur cette situation. Il ne faut pas juste baser son analyse sur les « feuilles » (ce qui est visible à l’œil nu) mais sur le tronc et surtout (surtout) sur les racines qui peuvent être plus éloignées qu’on ne l’imagine.

    • Aigle

      @ Callixte, ôtez-moi d’un doute. Les écrits de ce Dr Monroe conviennent-ils mieux aux born again Christians, genre pentecôtistes et autres illuminés, ou je me goure!

  2. Bellum

    @Gacece
    Je me disperse car c’est cela parler à bâton rompu. Dans une discussion on passe du coq à l’âne. Tu as raison j’ai besoin de consulter, hélas comme tous les 12 millions de Burundais. L’aimable sollicitude que nous offre Iwacu fait partie de la thérapie. Notre Antoine Kaburahe national m’a fait l’insigne honneur de publier au moins trois fois à la une mes billets sous un autre pseudo, ce qui prouve que mes cogitations dispersées intéressent les lecteurs.
    Tu as raison j’ai des obsessions. En effet, j’obsède depuis mon adolescence sur le sort « bête de somme » de la paysanne burundaise. Le premier article sur le sujet je l’ai écrit à 18 ans au Collège du Saint-Esprit à Bujumbura. L’article fit l’effet d’une bombe. Les lycéennes du Lycée de Vugizo tombèrent amoureuses de moi, les garçons me fustigèrent et un professeur belgo-congolais m’attaqua violemment en classe. Le féminisme n’avait pas encore fait ses entrées dans l’opinion. 50 ans plus tard, j’écris toujours sur la même obsession.
    La misère burundaise est une autre obsession. La providence nous a donné tout ce qu’il faut pour être une Suisse ou une Hollande africaine. Hélas le Seigneur y a mis des Burundais. Comme la plaisanterie des Burkinabé qui se plaignent à Dieu qu’il est injuste puisqu’il ne leur a donné que des pierres et du sable alors que la Guinée-Conakry est un scandale écologique et géologique. Dieu leur répondit : Ne vous en faites pas, vous êtes à égalité car j’y ai mis des Guinéens. Rien ne peut justifier la misère burundaise en particulier et africaine en général, sauf l’appartenance à une civilisation autre qui privilégie la vie pour l’amour de vivre à regarder passer le temps et non la vie pour le travail comme les occidentaux et les asiatiques. C’est ainsi que la principale activité des élites burundaises et africaines c’est de passer la vie à boire. C’est ainsi que Trump toujours égal à lui-même demandait s’il y a un seul pays dirigé par des Africains qui n’est pas s..hole country, un pays de m.
    La troisième obsession qui me poursuit depuis mes 10 ans est le triomphe du Nazisme tropical venu du Rwanda et qui a détruit un pays multiséculaire, un miracle de la géopolitique qui fait qu’une nation grande comme un mouchoir de poche a pu garder sa souveraineté alors que les grands empires africains ont tous disparus. L’empire Bakongo qui allait du Congo-Kinshasa à Luanda en Angola en passant par le Congo-Brazzaville et qui avait un ambassadeur auprès du pape au 16ème siècle a disparu. Le Burundi est toujours là. Une civilisation burundaise extraordinaire faite de monarchie, de la valeur d’ubushingantahe et d’ubuntu.

  3. Gacece

    On dirait que Bellum en veut à tout le monde en faisant semblant de n’en vouloir à personne! De contradiction en contradiction, tout est décousu…
    @Bellum,
    Consultez s’il vous plaît!… au moins pour « désapprendre » à ne être pas incohérent. Parce que vous vous éparpillez partout et n’importe où dans vos idées et arguments.

  4. Jereve

    Il faut éviter de donner dans les clichés et la globalisation. Notre pays est composé d’au moins 90% de gens qui travaillent la terre pour nourrir tant bien que mal tous les 12 millions d’habitants. Et le travail de la terre, avec des moyens primitifs comme la houe, demande énormément d’énergie, de fatigue, de sueur et de temps. Il n’y a pas de place pour l’oisiveté. Si de temps en temps ils peuvent s’autoriser un verre de bière le soir, ils le méritent. L’état pourrait au moins moderniser l’outil de travail, mais cela est impossible aussi longtemps que les moyens sont détournés (par une poignée d’initiés) suite justement à la corruption et la fuite des capitaux.

    • Bellum

      Les seules que je vois trimer à longueur de journée ce sont les paysannes burundaises, véritables bêtes de somme taillables et corvéables à merci. Les hommes eux sont comme l’élite burundaise, ils passent leur temps à boire. Les femmes burundaises n’ont même d’âne pour soulager leur peine. Lorsqu’un ambassadeur français a eu la géniale idée d’introduire les équidés, des responsables d’une stupidité confondante ont crié au mépris et exigé le retour des cadeaux à l’expéditeur. Ils n’avaient même le moindre humour et l’esprit pour saisir les propos de l’ambassadeur qui qualifiait les baudets de 4X4 sans pareil. Au Kenya les femmes masaï sont tout aussi des bêtes de somme comme les Burundaises mais elles ont des ânes pour alléger leur peine. C’est avec des ânes qu’elles vont puiser l’eau, chercher le bois de chauffe, transporter le matériel de construction des huttes masai « manyata ». La Burundaise n’a aucune aide ni animale ou mécanique comme il y a dix mille ans. Pendant ce temps les hommes et les élites burundaises boivent et regardent le temps passer.

      • Saidi

        A regarder de près, le Burundi est un de pays où l’on pratique de l’esclavage sournois: regarder justement comment on traite la femme et les enfants. Regardez comment les petites filles au lieu d’aller à l’école gardent des enfants des familles riches. Une enfant portant au dos un enfant au moment où la patronne derrière sous un parapluie pour se protéger contrer le soleil; regarde la fillette-Yaya peiner avec un enfant au dos. Regarder les boys dans nos ménages et dites-moi si ce n’est pas de l’esclavage.

  5. Nkebukiye

    On dirait que les instruits ont appris à se plaindre et à non se retrousser les manches ! Et ceux qui s’en sortent à coups de décrets de nomination ne font que faciliter la corruption !

  6. Yan

    Ce que Bellum dit me rappelle tous les gens en Afrique (et ailleurs d’ailleurs) qui se coupent en 4 pour pouvoir améliorer leur quotidien. Aussi bien au niveau le plus bas ( un jeune garçon qui avait pu concevoir un petit barrage hydraulique dans la région de Bujumbura rural, et un autre dans le région de Songa du côté de Manyoni, si je me rappelle bien) qu’au niveau des gens hautement qualifiés. Bellum met dans le même sac tous ces gens et les gens qui ne font que piller les biens appartenant aux communautés nationales. En le lisant, je me suis rappelé de ce que disait le jeune suprémaciste blanc de 18 ans qui a massacré une dizaine de noirs aux USA en les accusant d’avoir participé dans le grand remplacement de la race sacrée par des gens de races inférieures. Bravo Bellum, tu as bien assimilé la leçon des suprémacistes.

    • Bellum

      J’ai étudié en Europe et je connais parfaitement la faculté débilitante et castratrice du racisme occidental. J’en suis resté traumatisé au point que je ne peux pas avoir le courage de visiter l’Europe. Je ne pouvais même pas m’amener à aller visiter mes 2 filles alors étudiantes en Europe. Je connais le malheur des Noirs américains dont James Baldwin disait qu’ils ne recouvrent leur humanité que la nuit tombée une fois entre les quatre murs de leur domicile et la reperde dès qu’ils passent le perron de leur maison. Une étude vient de prouver que le racisme américain est une grave pathologie pour les Noirs provoquant dépression, hypertension, maladies cardiaques, diabètes, suicide etc. On peut désormais ajouter la mort par exécution en plein jour. Mais cela ne peut pas expliquer qu’il y ait plus de mâles noirs américaines en prison qu’à l’Université. Pourquoi se réfugient-ils dans le crime et la drogue et non dans l’excellence comme les Asiatiques ou uniquement dans la religion ? Barack Obama a décidé consciemment de cesser le refuge dans la drogue et l’alcool pour choisir l’excellence. Le célèbre neurochirurgien Ben Carlson a été élevé par une misérable mère célibataire (comme tous les noirs américains) qui l’a poussé vers l’excellence et non le crime et la drogue. Des noirs américains sont en train de rentrer en Afrique et une jeune femme installée au Kenya déclarait récemment qu’elle a poussé un soupir de soulagement lorsqu’elle est arrivée. Elle a recouvré son humanité. Nous sommes le peuple le plus méprisé au monde non pas à cause de notre couleur de peau mais à cause de notre incapacité à apporter notre part sur le fameux rendez-vous du donner et du recevoir. Nous n’apportons que la misère, la maladie et les massacres d’innocents comme dans les Grands Lacs en général et au Burundi en particulier.

      • Mkota

        C’est vrai que vous souffrez énormément, comme vous le dites.
        J’espère que vous suivez une thérapie, ou envisagez de le faire.
        Prompt rétablissement!

      • Aigle

        Bellum signifie guerre, war. Bellum qui dit connaître l’Europe (j’en doute), connaît en revanche les USA très mal. Si les noirs sont sur-représentés dans l’univers carcéral aux USA, c’est aussi parce que pour un même crime, un blanc va s’en tirer, mais un noir écopera du max. Ça gonfle les statistiques. La loi est toujours du côté du plus fort. C’est vrai même au Canada, pays ô combien cité en exemple pour son ouverture, où les populations autochtones sont sur-représentées dans les prisons. Etudiez ce phénomène dans tous les pays du monde. Et Mr Bellum sait-il par exemple qu’il n y a pas qu’Obama ou le neuro-chirurgien pro Trump qu’il cite qui ont présenté dignement leurs congénères noirs, mais que les Blancs ont cancellé ( québécois). Là on ne parle pas des années 90 ou 2000, mais d’avant la guerre civile.

        • Yan

          @Aigle
          Pour vous appuyer, il semble que dans un pays comme la Belgique, vers le 19e siècle, la majorité des prisonniers était composée de flamands (car la Flandre était moins développée que la région francophone belge), par la suite il y a eu une immigration d’italiens + espagnols + portugais + grecs, c’est eux à leur tour qui ont constitué le gros de la population carcérale; puis viennent l’immigration de nord-africains et de noirs-africains, c’est eux qui constituent qui sont majoritaires dans les prisons belges (comme par hasard).

          • Yan

            Majorité en prison c’est un peu exagéré; on peut plutôt parler d’une sur-représentation.

          • Aigle

            Thank you!

          • Aigle

            Dans le même ordre d’idée, les Mexicains sont en train de prendre vaillamment la relève des noirs dans les prisons US. Ce dont les noirs les remercient d’ailleurs:)

        • Bellum

          Cher Aigle
          Mon pseudo ne vient pas du latin bellum c’est tout simplement la deformation du bel homme que je suis.

          • Aigle

            Merci pour la précision Bel Homme. Avouez quand même que ce surnom martial vous irait bien, vu votre bellicosité à l’encontre de vos frères. Pourriez-vous plûtôt mener la guerre contre la corruption: bellum indico ventri ( je fais la guerre à mon ventre).

            Sans rancune.

      • Jacques Nkurunziza

        Hello Bellum

        I’m sorry to hear about your experience. Please have the courage to seek help so that you can visit your precious daughters.

        All the best
        JN

  7. roger crettol

    Cela fait trop longtemps que je ne visite plus le Burundi – plus de dix ans déjà. Je n’ai donc pas d’informations de première main sur quoi appuyer mon commentaire.

    Je constate que les Burundais – dans les médias que je consulte, et dans les déclarations des responsables haut placés – parlent depuis longtemps de la corruption comme d’un mal à combattre. OLUCOME n’a pas été fondée ce matin …

    Cette corruption, qui soustrait des fonds nécessaires au développement, maintient le gros de la population dans une attitude de passivité et d’ à-quoi-bon qui profite principalement à la Brarudi, Sans compter les effets résiduels – réduits mais persistants – d’une colonisation dont le but principal n’était pas d’émanciper les populations administrées. …

    Le président Évariste saura-t-il dynamiser cette société, alors que le CNDD-FDD semble pricipalement préoccuppé pat la sauvegarde du status quo ?

    JerryCan, qui décidemment ne comprend rien à rien.

  8. Stan Siyomana

    Ce que Bellum écrit est bien vrai pour expliquer un peu pourquoi le Burundi n’avance pas et reste pauvre.
    Et Arsène a bien fait de remarquer (dans son commentaire sur l’article original) que « Le mal au Burundi n’est peut-être pas au niveau de la fuite de milliards vers l’étranger… »
    En général au Burundi, les corrompus construisent des villas et s’achètent de grosses voitures V8 que leurs salaires ne permettraient pas d’avoir.
    Il faut quant même reconnaître que ces milliards de dollars détournés auraient pu être utilisés pour l’amélioration des conditions de vie dans les pays réspectifs.
    « Le cas de l’Angola est étudié pour la période 1986-2018 durant laquelle la fuite des capitaux a atteint 103 milliards de dollars. La Côte d’Ivoire entre 1970-2018 aurait enregistré plus de 55,4 milliards de dollars. L’Afrique du Sud, qui selon les périodes, est la plus grande économie africaine du continent affiche pour la période 1970-2018 plus de 329 milliards de sorties des capitaux… »
    https://www.iwacu-burundi.org/economie-livre-une-bombe-nommee-on-the-trail-of-capital-flight-from-africa-the-takers-and-the-enablers/

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