Vendredi 19 avril 2024

Politique

Qu’est devenu le calendrier de la CENI ?

22/05/2015 18
Pierre-Claver Ndayicariye
Pierre-Claver Ndayicariye, président de la CENI

On le savait depuis le 25 avril : il n’y aura pas d’élections le 26 mai. Tous les Burundais le savaient, sauf la CENI. Et la CENI ne le sait toujours pas, semble-t-il : personne n’a entendu son président, Pierre-Claver Ndayicariye, annoncer le changement du calendrier électoral. Or il est bien spécifié dans la Constitution qu’au Burundi une seule institution organise les élections : la CENI, c’est-à-dire la Commission Electorale Nationale Indépendante. Cette indépendance est la garantie d’élections « libres, régulières et transparentes ». C’est pourquoi la CENI a promulgué au mois d’août 2014 un calendrier électoral, soit plus de huit mois avant le premier scrutin, et que ce calendrier figure d’ailleurs toujours sur le site de la CENI : 26 mai, élections des députés et des conseils communaux ; 26 juin, élection présidentielle premier tour ; 26 juillet, élection présidentielle deuxième tour, etc. Jusqu’à présent ce calendrier n’a pas changé.

Bien sûr, nous savons tous depuis longtemps qu’il est intenable, sauf la CENI apparemment. Mais le Président de la République lui-même vient de s’en aviser en signant un nouveau décret de convocation des électeurs où la date des premiers scrutins est reportée au 5 juin ! Et c’est là que le bât blesse : la CENI est soudain dépossédée de sa mission d’ « organiser les élections ». Constitutionnellement, elle seule est en droit de fixer le calendrier électoral et de modifier éventuellement l’une ou l’autre de ces dates. Jusqu’ici cette mission constitutionnelle était respectée : le premier décret présidentiel de convocation des électeurs, daté du 27 mars, reprenait d’ailleurs tel quel le calendrier arrêté par la CENI en août 2014, conformément à l’article 1 du Code électoral.

Pourquoi et comment est-on sorti du prescrit constitutionnel ? La réponse se trouve dans les événements qui ont marqué tristement ce pays depuis le 25 avril. Comment arrêter cette dérive ? En retournant aux textes qui ont fondé notre réconciliation nationale. Qui peut croire encore à cette date fantaisiste du 5 juin ? Personne. Quel gâchis !

site de la Ceni
Vendredi 22 mai voici le calendrier qui figure toujours sur le site de la CENI : 26 mai, élections des députés et des conseils communaux ; 26 juin, élection présidentielle premier tour ; 26 juillet, élection présidentielle deuxième tour, etc.  Peut-être qu’ils vont le changer aujourd’hui.

Forum des lecteurs d'Iwacu

18 réactions
  1. Musa

    Quoi qu’il arrive, un vrai homme doit avoir un plan B.je souhaite pour les parties antagonistes sur cette question de prevoir un plan tres tres hautement Patriotique.Parceque si chaque campe sur sa position, l ‘histoire retiendra la part de chacun dans les evenements fatidiques qui suivront.Mais si, une partie propose une solution pacifique, l histoire retiendra cette decision a jamais.

  2. Alain

    sinkunda kuvuga nabi.Ndayicariye jewe twarasangiye agikora kuri BGF.
    mtama ico noguhanura bwira Peter ahebe iyo mandat.ntimurabe inyungu zanyu murabe inyungu zabanyagihugu

    • Soso

      Merci Alain.Vous avez complétement raison.
      Si l’Ambassadeur Ndayicariye, que je connais très bien, demandait à Nkurunziza de retirer sa candidature,il en sortirait comme un homme,car meme si il ne le lui demande pas,il quittera cette place!!!! alors à lui de bien choisir.
      La CENI ne devrait pas accepter une candidature qui ramène des troubles dans le pay s’il est un MUSHINGANTAHE !
      A lui d’en juger la portée, voir ce qui se passe depuis la candidature de Nkurunziza…..
      C’est catastrophique de voir que notre chère patrie n’ a plus de Bashingantahe…..arretez ce monsieur s’il vous plait……

  3. Mugisha L.

    Punaise! Y-a encore une presse libre et indépendante au Burundi.
    Bravo et courage à Antoine KABURAHE et son équipe.

  4. Nduwabike

    @Rédaction: «Comment arrêter cette dérive ?»

    Il faut garder le cap sur les manifestations anti-Nkurunziza et ce, jusqu’à son déguerpissement, c’est aussi simple que ça !!!

  5. Tijos

    La CENI est devenue l’ombre d’elle-même. Le royaume de Ramses Nkuru II est aux abois.

  6. que le président de la CENI ainsi que l’entourage de Mr nkurunziza sache dire non a cette dérive,les vrais héros c’est ceux qui savent lire l’avenir, Nkurunziza n’a aucune chance de rester au pouvoir contre la volonté de la communauté internationale

  7. SINDAMBIWE SERGE

    La CENI n’existe pas tout comme la Cours Constitutionnelle. Ce ne sont que des caisses de résonnance de Mr. NKURUNZIZA, un point c’est tout. On appelle cela une dictature sans noms, une dictature sans foi ni lois tout simplement… ! Mais quelles honte pour ce pays? Mais quelle honte pour ce pouvoir CNDD-FDD, un pouvoir violent, corrompu et incompétent? Dieu sauve le Burundi… !

  8. cleanPP

    CE machin est la pourquoi?

  9. kimeneke

    Yesu yavuze ati inyuma yanje hazoza abicanyi nabambuzi none nivyo tubona

  10. Habwawihe Mertus

    Moi je voudrai demander à quiconque peut voir Nkurunziza, de lui demander de ne pas continuer à s’engouffrer des fautes impardonables. Chaque jour qui se réveille il comment une gaffe: Qui est- il pour remplacer la CENI. Qui promulgue le calendrier des Elections? Est- ce lui ou la CENI???????????. Une fois qu’il a donné les dates de démarrage des activités électorales, il s’assied et laisee faire la CENI, un point c’est tout!!!!!!!!!!!!!! Ensuite depuis qu’il est candidat présidentiel aux elections de 2015 (hic), il a perdu tpous ses pouvoirs de signer des décrets. Pourtant il vient de limoger 3 ministers et nommer 3 autres au mépris de la Constotuion. Qui est cet Homme vraiment. Il ose declarer que 99,99% du territoire est en paix, quand il connait parfaitement le role des Imbonrakure dans les collines. Qui peut sortir de son trou de misères, misères causes par ce même Nkurunziza depuis qu’il a volé le fauteuil présidentiel en 2005, pour s’exposer aux fusils et machettes des Imbonerakure?

  11. Patos Mirimo

    Grand merci Antoine Kaburahe et Iwacu pour votre grand travail dans ce Burundi glissant vers le trou noir. L’Eglise Catholique avait ménacé de retirer ses représentants des différents démembrements de la CENI si jamais cette dernière (CENI) ne reporterait pas les différents scrutins. Puisque Mr Ndayicariye n’a jusqu’à présent rien dit, est-ce que l’Eglise a retiré ses Hommes? Cherchez nous la réponse! Merci encore Antoine.

    • Soso

      Je pense que ce n’est pas seulement l église qui devrait retirer ses représentants;par les temps qui courrent, aujourd’hui,toute l’opposition devrait retirer ses représentants et laisser nkurunziza continuer seul….sans opposants,sans observateurs……

    • nzobandora

      Le burundi est un etat laique

  12. ntiwihebure

    Ikintu cambere gituma duhurumbira ibinyamakuru ni inkuru muduha. Turaziko namwe muri abantu nkatwe mufise ivyiyumviro n’ivyipfuzo, ariko banza muduhe inkuru gusa. uvuze ko kuva mukwakane abarundi bose bari bazi ko amatora atazoba ntiwumva ko uba warengeje urugero, womenya gute ico abarundi bose bazi batakikubwiye?kombona naho boba bakubwiye haraho usanga bakubwiye ibihushane. Tandukanya kandi ivyo kungurukanabumenyi n’amaradiyo kuko bikurikirwa n’abantu baciye untebe y’ishure. murakoze kwihanganira iciyumviro canje.

  13. GIRUKURI

    Vous avez raison : qui peut croire à cette date du 5 juin, il n’y a pas de vraie campagne, on ne connaît pas les listes en présence,
    on ne sait pas si les bulletins ont été imprimés et avec quelles listes, on ne sait rien de l’organisation de la CENI sur terrain à 4 jours des élections calendrier (26 mai) ou à 14 jours de la date improvisée par le président, il n’y a plus de radios libres, tout est désorganisé, oui oui c’est un grand gâchis.
    AG.

  14. PCE

    Mr Kaburahe , vous posez la question suivante : » Pourquoi et comment est-on sorti du prescrit constitutionnel ? » Eh oui c’est la bonne question , pourquoi ? En fait pourquoi Mr Nkurunziza viole t il la Constitution et les Accords d’Arusha ? Tout est dans la question , et personne sauf lui ne comprend ce qui peut pousser un président violer la constitution et des accords obtenus si difficilement si laborieusement aux prix de milliers de vies humaines . Seul Nkurunziza peut répondrer . Seul Nkurunziza peut dire pourquoi les policiers burundais tirent sur des jeunes n’ayant que des pierres ! Seul Nkurunziza peut dire pourquoi les policiers tirent sur des jeunes femmes n’ayant même pas de pierres . Je pense que Nkurunziza en répondra devant les juridictions internationales . Il ignore encore jusqu’ou peut aller la détermination du peuple burundais .
    La police tire donc sur les manifestants n’ayant que des pierres pour se défendre , et si les manifestants se défendaient ? Non je n’y suis pas encore mais la patience a des limites .Aucune police du monde ne peut faire taire une population qui défend ses droits les plus inaliénables .

  15. Theus Nahaga

    La CENI, comme la Cour Constitutionnelle ont fait naufrage. Nous sommes devant une démission totale des gens qui composaient ces institutions alors qu’ils ont le pouvoir Constitutionnel de jouer les contre-pouvoirs.
    Quand on a l’honneur d’être membre de ces institutions on doit sortir de l’esprit partisan et on n’est plus tenu à être loyal à celui qui vous a nommé. Toute la loyauté dont on est capable est dirigée vers la constitution.
    Nulle part au monde ces institutions ne sont respectées par l’exécutif si les gens qui les composent n’ont pas la volonté, l’intelligence et le courage de taper sur le doigt de cet exécutif et lui rappeler que, passer son pouvoir de nomination, l’exécutif se courbe devant ces institutions. Ubugabo burihabwa. Je rappellerai par exemple le célèbre Chancelier Allemand Willy Brandt des années 1970 qui n’hésitait pas à traiter le juges de la Cour de Karlsruhe de trous de cul, parce qu’ils lui rappelaient que certains aspects de sa politique divergeaient avec la Constitution de la RFA. J’ai vécu pendant des années en Allemagne et je n’ai jamais vu un cabinet fédéral qui ne se faisait pas moucher par cette Cour. Et chaque fois les différents gouvernements menaçaient, lançaient des anathèmes mais finissaient par plier.
    L’Allemagne, me direz-vous, l’Allemagne est un Etat de droit. Je vous réponds sans hésiter que les juges et la société ont dû batailler dur pour se faire respecter. Il y a eu des morts, mais ils n’ont rien lâché. C’est par le combat que se gagne la dignité de chaque homme. C’est un combat à la fois intellectuel et moral que l’on doit accepter. Cela s’appelle avoir de la hauteur, de l’envergure. En kirundi nous disons Ubugabo, quant à moi, je préfère le terme d’ Ubushingantahe.
    Depuis quatre semaines, la CENI et la Cour Constitutionnelle, les gens qui composent ces institutions auraient pu se mettre au travers du chemin de Nkurunziza et sa clique. Nous n’avons eu qu’un seul homme. Je voudrais espérer que le Burundi ne sera pas Ninive, que Lot ne put sauver, lui le seul homme juste. Il en eut fallu cinq à Ninive. Si cinq de la Cour Constitutionnelle avaient eu le courage que leur réclame leur job, Nkurunziza aurait menacé, mais je crois que ces gens auraient pu se mettre avec les manifestants et ainsi défier les menaces de Nkurunziza et sa clique. Cela nous aurait évité les aventures putschistes qui ne donnent rien de valable. Cela aurait fait sortir notre pays par le haut alors que Nkurunziza et sa clique veulent nous tirer vers le bas, nous avilir parce que ces gens ne veulent pas de Burundais dignes, de Burundi débout, de Burundais qui prennent en main leur histoire.
    Les gens de la CENI comme hier les juges de la Cour Constitutionnelle n’ont pas la hauteur ni l’envergure intellectuel et moral pour faire leur travail. J’ose espérer que les Evêques Catholiques auront le courage de demander à leurs prêtres de quitter la CENI et laisser Nkurunziza et sa clique seuls faire leurs grimaces et croire que ce sont des élections.

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