L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a reçu le mandat du Gouvernement du Burundi pour exécuter le « Projet Multinational de renforcement de l’état de préparation et de la réponse d’urgence à la crise alimentaire au Burundi, aux Comores, en Somalie et au Soudan du Sud », sur un don de la Banque africaine de développement (BAD). Le projet touche à sa fin, sa clôture étant prévue à la fin de cette année, les bénéficiaires sont satisfaits
L’objectif visé est d’améliorer la production agricole, la productivité et la résilience des systèmes de production agricole au Burundi pour atténuer les risques à court et à long termes des changements climatiques aggravés par la guerre en Ukraine. Au bout de deux ans de mise en œuvre au Burundi dans les quatre anciennes provinces de Gitega, Kayanza, Mwaro et Rutana, les résultats sont tangibles.
82 organisations de producteurs et multiplicateurs privés de semences sélectionnées ont été appuyés. La quantité totale des semences produites tourne autour de 375 tonnes de 4 espèces de semences, à savoir le maïs et le blé comme céréales ainsi le haricot et le soja comme légumineuses. 4 aires de séchage avec abris ont été construites pour le compte de l’ISABU et les travaux de réhabilitation du périmètre irrigué de Rujembo sur 47,4ha sont presque achevés.
5000 bénéficiaires de foires aux semences ont reçu des semences au mois de février, pour une moyenne de 15 kg de semences par personne, soit au total 72,551 tonnes et de 7,229 tonnes respectivement de haricot et de blé en fonction des zones agroécologiques.
Gertrude Ntahonsigaye est une habitante de la colline Butare, commune Rutana, province de Burunga. Elle a bénéficié de 15 kg de semences sélectionnées de haricot de la variété Musore. Elle ne tarit pas d’éloges. « J’ai semé sur une superficie de 50 m sur 20. J’ai eu une production de 175 kg. » C’est pour la première fois qu’il récolte une telle production de haricot. Elle témoigne que les semences sélectionnées qu’elle a bénéficiées de la FAO sont très productives.
Une initiative qui donne ses fruits
Adelaïde Niyokwizera et son mari Anicet Hakizimana sont de multiplicateurs de semences sélectionnées sur la colline Gihofi, commune Rutana, zone Bukemba, province de Burunga.
Adelaïde Niyokwizera parle des appuis multiformes dont ils ont bénéficié et les résultats obtenus. « La FAO nous a beaucoup soutenus. Il nous a donné 90 kg de maïs que nous avons semé sur trois hectares. Nous avons récolté plus de 7 tonnes. N’eût été les aléas climatiques, on aurait même eu 10 tonnes. Après le triage, nous avons obtenu plus de 5 tonnes de semences. »
Ces multiplicateurs avaient bénéficié également des semences prébase de haricot. Ils ont eu 160 kg qu’ils ont emblavés sur 2 hectares. La production est de 2 tonnes de semences sélectionnées.
Ils ne comptent pas abandonner malgré la clôture du projet. Mme Niyokwizera remercie vivement la FAO et la Banque africaine de Développement, BAD pour leur soutien.
La coopérative Turashoboye mu Kumoso qui se trouve sur la colline Kibimba, commune Musongati, province de Burunga est en train de multiplier des semences de maïs. Cette coopérative compte 205 membres dont 120 femmes et 85 hommes. Elle travaille sur une superficie de 30 hectares au cours de cette saison 2025C.
Une augmentation de la production
Léonidas Bahati, président de cette coopérative indique que le soutien de la FAO est important. « Nous avons reçu 900 kg de maïs à semer sur 30 hectares. Nous avions des problèmes pour avoir des semences. La FAO nous a même octroyé 9 tonnes d’engrais chimiques (DAP, Urée et KCl). Nous attendons une récolte de 150 tonnes. »
Émile Emeriyo, chef de service Formation vulgarisation, recherche et encadrement des producteurs agricoles au BPEAE Rutana et point focal du projet SEPAREF salue les résultats du projet. Il fait savoir que trouver des semences sélectionnées était difficile. « Le projet a fait que des semences soient accessibles. 1.250 ménages vulnérables ont été identifiés et ont reçu des semences à travers des foires à semences. »
Dans l’ancienne province de Mwaro, le projet a notamment appuyé la coopérative CADEM Kayokwe qui collabore avec la FAO dans la multiplication des semences de maïs et de haricot pour la deuxième année. Selon Emmanuel Nivyubu, membre de cette coopérative, cette année, ils ont cultivé 3 hectares de maïs et ont récolté plus de 7 tonnes de semences. Pour le haricot, sur deux hectares, ils ont eu 3 tonnes et demie de semences sélectionnées.
Un projet salutaire
Selon Nabor Barancira, coordinateur du projet SEPAREF, la multiplication des semences sélectionnées a permis d’augmenter la production pour la consommation et pour le marché. « Ils multiplient les semences certifiées, mais la production issue de cette multiplication va directement sur le marché comme produit de consommation. Et à ce niveau, quand on comptabilise le nombre de bénéficiaires touchés, on est au-delà de 13 000. »

Pour lui, cela a permis de contribuer principalement à deux améliorations de la FAO qui sont la meilleure production et l’amélioration des conditions de vie. De même, tout projet agricole contribue à l’atteinte de la sécurité alimentaire et partant à des améliorations en matière de nutrition. L’amélioration de l’environnement a également été touché.
Il indique que le projet a également travaillé sur le renforcement des capacités des institutions nationales, à savoir l’ISABU, l’ONCCS, les 4 BPEAE et des organisations de producteurs et des privés multiplicateurs de semences. Ainsi, 15 chercheurs et cadres de l’ISABU et de l’ONCCS ont été formés au conditionnement et à la conservation des semences de maïs, de soja et de blé respectivement à l’IITA d’Ibadan au Nigéria et à la station de recherche ICARDA d’Addis-Abeba en Ethiopie.
Il parle également de la mise en place d’une plateforme numérique de suivi des semences au Burundi permettant aux principaux acteurs de la chaîne d’approvisionnement en semences, notamment les organismes de réglementation des semences, les agriculteurs, les entreprises de semences, les producteurs de semences, les transformateurs, les distributeurs et les détaillants.
Il se dit confiant que la pérennisation des actions du projet est possible. Il indique que la presque totalité des multiplicateurs sont déjà enregistrés à l’ONCCS. Ils ont acquis une expérience suffisante et disposent d’une capacité financière certaine pour poursuivre les activités. Il fait savoir que toutes ces leçons apprises peuvent contribuer à la mise en œuvre de nouveaux projets qui auraient des composantes identiques ou des volets liés à la multiplication de semences.
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