Lundi 10 novembre 2025

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Le Projet SEPAREF : Ses résultats efficaces impactent positivement les producteurs et les consommateurs

26/09/2025 Commentaires fermés sur Le Projet SEPAREF : Ses résultats efficaces impactent positivement les producteurs et les consommateurs
Le Projet SEPAREF : Ses résultats efficaces impactent positivement les producteurs et les consommateurs
Un champ de maïs hybride de base de lignée parentale installé au centre d’innovation de l’ISABU Mparambo, anncienne commune de Rugombo.(Photo d'archives 2024)

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a reçu le mandat du Gouvernement du Burundi pour exécuter le « Projet Multinational de renforcement de l’état de préparation et de la réponse d’urgence à la crise alimentaire au Burundi, aux Comores, en Somalie et au Soudan du Sud », sur un don de la Banque africaine de développement (BAD). Le projet touche à sa fin, de par sa clôture prévue à la fin de cette année et les bénéficiaires sont satisfaits

L’objectif visé est d’améliorer la production agricole, la productivité et la résilience des systèmes de production agricole au Burundi, pour atténuer les risques à court et à long terme des changements climatiques aggravés par la guerre en Ukraine. Au bout de deux ans de mise en œuvre au Burundi dans les quatre anciennes provinces de Gitega, Kayanza, Mwaro et Rutana, les résultats sont tangibles.

La quantité totale des semences produites tourne autour de 375 tonnes de 4 espèces de semences, à savoir le maïs, le blé comme céréales, et le haricot et le soja comme légumineuses. 82 organisations de producteurs et multiplicateurs privés de semences sélectionnées ont été appuyés. 4 aires de séchage avec abris ont été construits pour le compte de l’ISABU et les travaux de réhabilitation du périmètre irrigué de Rujembo sur 47,4ha sont presque achevés. 5000 bénéficiaires de foires aux semences ont reçu des semences au mois de février, pour une moyenne de 15 kg de semences par personne, soit au total 72,551 tonnes et de 7,229 tonnes respectivement de haricot et de blé en fonction des zones agroécologiques, pour pouvoir mettre en place la deuxième saison culturale.

Gertrude Ntahonsigaye est une habitante de la colline Butare, commune Bukemba, province Burunga. Elle a bénéficié de 15 kg de semences sélectionnées de haricot de la variété Musore dans le cadre du projet SEPAREF à traves des foires aux semences organisées par la FAO. Elle ne tarit pas d’éloges. « J’ai semé sur une superficie de 50 mètres sur 20 suivant des techniques modernes. J’ai utilisé du fumier organique, mélangé d’engrais chimiques. J’ai bien suivi mon champ et j’ai eu une production de 175 kg. »

Elle fait savoir que c’est pour la première fois qu’il récolte une telle production de haricot. Elle témoigne que les semences sélectionnées qu’elle a bénéficiées de la FAO sont très productives. « Auparavant pour des semences que je conservais ou que j’achetais au marché, 15 kg n’apportaient que moins de 50 kg. »C’est un sentiment de gratitude envers la FAO et la BAD qui a financé ce projet.

Une initiative qui donne ses fruits

Adelaïde Niyokwizera et son mari Anicet Hakizimana sont de multiplicateurs de semences sélectionnées sur la colline Gihofi, commune Rutana, zone Bukemba, province Burunga. Cette famille a bénéficié des appuis de la FAO dans le cadre du projet SEPAREF pour multiplier les semences sélectionnées.

Adelaïde Niyokwizera parle des appuis multiformes dont ils ont bénéficié et les résultats obtenus. « La FAO nous a beaucoup soutenu. Il nous a donné 90 kg de maïs que nous avons semé sur trois hectares. Nous avons récolté plus de 7 tonnes. N’eût été les aléas climatiques, on aurait même eu 10 tonnes. Après le triage, nous avons obtenu plus de 5 tonnes de semences. »

Ces multiplicateurs avaient bénéficié également des semences prébase de haricot. Ils ont eu 160Kg qu’ils ont emblavés sur 2 hectares. « Nous avons une production de plus de 2 tonnes, on pouvait avoir plus. Nous avons deux tonnes de semences sélectionnées. »

Ils ne comptent pas abandonner malgré la clôture du projet. Mme Niyokwizera remercie vivement la FAO et la Banque Africaine de Développement, BAD pour leur soutien.

La coopérative Turashoboye mu Kumoso qui se trouve sur la colline Kibimba, commune Musongati, province Burunga est en train de multiplier des semences de maïs. Cette coopérative compte 205 dont 120 femmes et 85 hommes et travaille sur une superficie de 30 hectares au cours cette saison 2025C.

Une augmentation de production

Léonidas Bahati, président de cette coopérative indique que le soutien de la FAO est important. « Nous avons reçu 900 kg de maïs à semer sur 30 hectares. Nous avions des problèmes pour avoir des semences. La FAO nous a même octroyé 9 tonnes d’engrais chimiques (DAP, Urée et KCl). Avant nous pouvions récolter plus de 100 tonnes. Pour le moment, nous attendons une récolte de 150 tonnes. »

Émile Emeriyo, chef de service formation vulgarisation, recherche et encadrement des producteurs agricoles au BPEAE Rutana et point focal du projet SEPAREF salue les résultats du projet. Il fait savoir que trouver des semences sélectionnées était difficile. « Le projet a soutenu les multiplicateurs de semences. Avant l’année passée, on avait 11 multiplicateurs et l’année passée, on avait 10. Cela permet que des semences soient accessibles à ceux qui en ont besoin. »

Il indique que le projet a appuyé et sensibilisé les ménages sur l’utilisation des semences sélectionnées. 1250 ménages vulnérables ont été identifiés et appuyés dans les anciennes communes de Giharo et Bukemba. Ils ont reçu des semences à travers des foires à semences.

Dans l’ancienne province de Mwaro, le projet a notamment appuyé la coopérative CADEM Kayokwe. Selon Emmanuel Nivyubu, membre de cette coopérative, c’est la deuxième année que la coopérative collabore avec la FAO dans la multiplication des semences de maïs et de haricot.
« Cette année, nous avons cultivé 3 hectares de maïs et nous avons récolté plus de 7 tonnes de semences. Pour le haricot, sur deux hectares, nous avons eu 3 tonnes et demie de semences sélectionnées et certifiées par l’ONCCS. Nous attendons les clients. » fait savoir Emmanuel Nivyubu.

Un projet salutaire

Selon Nabor Barancira, coordinateur du projet SEPAREF, la multiplication des semences sélectionnées a permis d’augmenter la production pour la consommation et pour le marché. « Ils multiplient les semences certifiées, mais la production issue de cette multiplication va directement sur le marché comme produit de consommation. Et à ce niveau, quand on comptabilise le nombre de bénéficiaires touchés, on est au-delà de 13 000. »

Pour Nabor Barancira, la pérennisation des acquis du projet est importante pour l’amélioration de la production

Pour lui, cela a permis de contribuer principalement à deux améliorations de la FAO qui sont la meilleure production et l’amélioration des conditions de vie. De même tout projet agricole contribue à l’atteinte de la sécurité alimentaire et partant en matière de nutrition.

L’amélioration de l’environnement a également été touché à travers la mise en place de dispositifs anti-érosifs sur les parcelles de multiplication et la promotion de la lutte intégrée et l’utilisation de biopesticides.

Il indique que le projet a également travaillé sur le renforcement des capacités des institutions nationales, à savoir l’ISABU, l’ONCCS, les 4 BPEAE et des organisations de producteurs et privés multiplicateurs de semences sur différentes thématiques. Ainsi, 15 chercheurs et cadres de l’ISABU et de l’ONCCS ont été formés au conditionnement et à la conservation des semences de maïs, de soja et de blé respectivement à l’IITA d’Ibadan au Nigéria et à la station de recherche ICARDA d’Addis-Abeba en Ethiopie pour la production durable de semences et l’assurance qualité.

Par ailleurs, l’IITA a accompagné l’ISABU par un don de 4 nouvelles variétés de soja, dont le rendement potentiel varie de 3 à 4t/ha, pour un total de 10Kg (2,5Kg de chaque variété) à partir de IITA Zambie et de 4,8 Kg de 47 nouvelles variétés élites de blé tendre panifiable (98gr de chaque variété) à partir d’ICARDA Liban, lesquelles variétés étaient en cours d’essais d’adaptabilité au cours de la saison 2025B. De même, 68 participants (cadres et techniciens des 4 BPEAT et des OP/privés multiplicateurs de semences) ont été formés sur la lutte intégrée et le processus de certification des semences et le contrôle interne de la qualité des semences . Par ailleurs, 17 inspecteurs semenciers et des cadres de l’ONCCS et du DPFAPFNL ont subi une formation :recyclage sur la lutte intégrée principaux ravageurs et maladies du maïs, du blé, du haricot et du soja aux champs et dans les stocks de même que sur les cultures du riz, de la pomme de terre, de la patate douce et du bananier.

Il parle également de la mise en place d’une plateforme numérique de suivi des semences au Burundi permettant aux principaux acteurs de la chaîne d’approvisionnement en semences, notamment les organismes de réglementation des semences, les agriculteurs, les entreprises de semences, les producteurs de semences, les transformateurs, les distributeurs et les détaillants, d’être intégrés sur une plateforme unique numérisant la coordination des semences, l’information sur le marché des semences et le contrôle de la qualité.. Cela permettra aux décideurs de savoir à chaque saison les quantités de semences certifiées produites, les endroits où elles se situent et les prix potentiels.

Il se dit confiant que la pérennisation des actions du projet est possible. Il indique que la presque totalité des multiplicateurs sont déjà enregistrés à l’ONCCS. Ces mêmes multiplicateurs ont acquis une expérience suffisante et disposent d’une capacité financière certaine pour poursuivre les activités. Il fait savoir que toutes ces leçons apprises peuvent contribuer à la mise en œuvre de nouveaux projets qui auraient des composantes identiques ou des volets liés à la multiplication de semences au niveau du terrain.

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