La direction de l’École belge n’a pas osé sanctionner un élève accusé de cyberharcèlement !
Le parent de l’élève en question est protégé par un homme d’affaires burundais très puissant.
Je tais les noms de ces deux individus pour ne pas mettre en danger le journal qui a accepté de publier cet article d’opinion d’un parent d’élève choqué par ce qui s’est passé.
Cette affaire de cyberharcèlement scolaire choquante, fait polémique ces derniers temps sur les réseaux sociaux ! Mais d’abord, laissez-moi vous donner un aperçu du nœud du scandale !
Cette histoire commence par des vidéos publiées sur les réseaux, plus précisément sur un groupe Snapchat composé d’élèves de la sixième primaire et de la première secondaire de l’École belge du Burundi ! Comme on peut le lire dans le journal Iwacu du 17 octobre 2025, dans ces vidéos, on voit un élève filmé dans son plus simple appareil.
Certains des élèves présents lui ont enlevé son maillot, tandis qu’un autre filmait. C’est ce dernier qui a décidé de publier les vidéos sur Snapchat. La victime a supplié son bourreau de les supprimer, mais en vain. Pire encore, l’élève incriminé lui a demandé de tourner une vidéo où il lui demande pardon en disant : « Pardon, mon maître vénéré ».
Le bourreau aurait harcelé sa victime depuis quatre ans, sans qu’aucune sanction conséquente ne soit prise par la direction. Vu la gravité de l’acte, le corps enseignant du secondaire a pris la décision d’exclure de l’école l’élève incriminé, qui mène la danse dans cette histoire, estimant que, même à 12 ans, les élèves sont responsables de leurs actes.
Mais le comité exécutif a accepté le recours de la famille de l’élève en question. La victime ? Pourquoi s’en soucier ? Mieux encore, c’est elle la fautive !
D’après les parents du bourreau, la victime aurait insulté leur enfant, et ce dernier aurait réagi ainsi pour se défendre. Encore mieux : ce n’était, selon eux, qu’un jeu entre copains, puisqu’on voit la victime sourire dans la vidéo ! Sans pour autant justifier les insultes de la victime, je rappelle qu’il y a une différence entre une dispute entre camarades de classe et la commission d’un acte de cyberharcèlement.
Ce n’est pas parce que les faits se sont déroulés en dehors de l’école qu’ils ne constituent pas pour autant un cas de cyberharcèlement. Qui dit cyberharcèlement dit harcèlement sur les réseaux sociaux, et les individus concernés ne doivent pas nécessairement se trouver dans l’enceinte de l’école. Et les mêmes personnes qui te harcèlent via les réseaux sociaux, tu es obligé de les côtoyer tous les jours à l’école !
Imaginez le traumatisme de la victime ! Comment peut-elle poursuivre sa scolarité sereinement dans une telle situation ? Et on ose dire que ce n’est pas du ressort de l’école ? Soyons un peu sérieux ! En d’autres termes, ce comité exécutif a poussé la victime à quitter l’établissement, puisqu’elle n’a pas pu y retourner depuis l’annonce du retour de son bourreau. Elle est lésée deux fois dans cette histoire !
Les directions et le corps enseignant n’ont pas eu leur mot à dire. Le silence complice des parents valide cette injustice imposée à la victime et à ses proches.
À vous, parents d’élèves scolarisés dans cette école, je vous invite à fermer les yeux et à imaginer votre enfant en train de subir la même chose ! Quelle serait votre réaction ? Jugeriez-vous normal qu’il ait à subir une telle humiliation qui le marquera à vie ? Imaginez que ces vidéos resurgissent plus tard, lorsqu’il voudra postuler pour un emploi !
Chers parents, grâce à l’action de ce comité exécutif, sachez que le message est clair : « Votre enfant n’est pas protégé dans les enceintes de cette école ! Il y est à ses risques et périls ! »
Imaginer votre enfant en train de subir la même chose…
Aux parents burundais, ne soyez pas des Ntirumveko ! Cette attitude a déjà fait beaucoup de dégâts dans ce pays ; ne la reproduisez pas au sein d’une institution qui forme vos enfants et qui est censée veiller à leur bien-être !
Aux parents non burundais, cette école est aussi la vôtre ! Que vous soyez de passage ou que vous ayez décidé de vous installer au Burundi, ce qui s’y passe ne doit pas vous laisser indifférents ! Demandez-vous si vous l’auriez accepté si cela s’était produit dans votre pays !
Quant à moi, je suis heureuse de ne pas avoir un enfant scolarisé dans cette école, désormais devenue l’école de la honte, du déshonneur au Burundi ! Elle devrait afficher un écriteau sur son portail et même sur ses documents officiels :
« Bienvenu(e)s à l’École belge du Burundi, une école où le harcèlement scolaire est toléré ! Bienvenu(e)s dans une école où le clientélisme est roi ! »
Je termine par cette citation de Martin Niemöller :
« Quand ils sont venus chercher les socialistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas socialiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait personne pour protester. »
Pour les parents de l’École belge du Burundi, cette citation sonnerait ainsi :
« Quand ils ont harcelé l’enfant d’un autre, je n’ai rien dit, ce n’était pas mon enfant.
Puis ils ont harcelé le mien, et il ne restait personne pour protester.
Tout le monde avait accepté la loi de l’impunité. »
Une citoyenne concernée
*Les articles de la rubrique « opinion » n’engagent pas la rédaction








Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu
Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.
Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.