Vendredi 19 avril 2024

Société

Olucome/Parcem : La police suspend leur conférence de presse

15/03/2022 Commentaires fermés sur Olucome/Parcem : La police suspend leur conférence de presse
Olucome/Parcem : La police suspend leur conférence de presse
Gabriel Rufyiri et Faustin Ndikumana en pleine conférence de presse avant qu’elle soit interrompue par la police

La police a suspendu dans la matinée de ce 14 mars une conférence de presse conjointe animée par les organisations Parcem et Olucome. Ces derniers demandent la suspension provisoire de la mesure limitant l’espace de circulation des deux-roues et tricycles.

A peine quelques minutes après le début de cette conférence de presse, le commissaire de police de la région Ouest Arthémon Nzitabakuze s’est introduit dans la salle pour l’interrompre : « Je vous demande de suspendre cette activité. Vous n’avez pas de permission de faire cette conférence de presse ».

Après des discussions entre les organisateurs de cette conférence de presse et ce commissaire de police, ce dernier a demandé aux journalistes de quitter les lieux avec leur matériel.

« Pourtant nous sommes en train de féliciter le Ministre Ndirakobuca pour ses décisions même si nous avons quelques appréhensions sur la façon de le faire », s’est justifié Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome.

Une mesure prise à la va-vite

« Nous avons participé aux séances d’explication de la mesure limitant l’espace de circulation des motos, vélos et tuk-tuk, mais certaines questions sont restées sans réponse. Cela explique que la mesure a été prise à la hâte », indique Faustin Ndikumana, directeur national de l’association Parcem (Paroles et actions pour réveil des consciences et le changement des mentalités).

Pour lui, les conséquences de cette mesure sont énormes. « Cela va entraîner l’augmentation du chômage, du banditisme et de la pauvreté dans le pays ».
D’après lui, plus de 100 mille familles seront touchées par cette mesure. « Les propriétaires de ces moyens de transport tomberont dans l’incapacité de rembourser les crédits contractés dans les banques », explique-t-il. Et de souligner qu’un capital avoisinant 50 milliards BIF investi par les propriétaires de ces outils de transport risque d’être perdu.

Il rappelle que ces moyens de transport étaient en train de contribuer au développement du pays : « Les vendeurs et les propriétaires de ces motos, vélos et tuk-tuk payaient des taxes et des impôts. Il y aura, donc, des pertes dans les caisses de l’Etat ».

Et d’ajouter que ladite mesure risque de décourager la population en général et la jeunesse en particulier à faire des initiatives d’auto-développement.
« On est tous convaincu qu’il y a un problème de sécurité. Nous ne sommes pas contre les initiatives du ministère de l’Intérieur. Nous comprenons leurs préoccupations », indique Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome). Et de préciser que le problème réside dans la méthodologie de l’exécution de cette mesure.

Dans leur déclaration, les deux organisations proposent la suspension provisoire de la mise en application de cette mesure en vue d’éviter des conséquences néfastes sur la vie des citoyens.

En outre, elles recommandent la mise en place d’une commission technique d’experts multisectorielle pour approfondir tous les enjeux et les conséquences liés à cette mesure.

La mesure limitant l’espace de circulation des motos, vélos et tuk tuk en mairie de Bujumbura a été prise le 23 février dernier. Elle entrera en vigueur le 21 mars.

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