Lundi 29 avril 2024

Société

Région Centre/Marché central de Gitega : Vive inquiétude cher les nouveaux propriétaires des stands et échoppes

19/02/2024 Commentaires fermés sur Région Centre/Marché central de Gitega : Vive inquiétude cher les nouveaux propriétaires des stands et échoppes
Région Centre/Marché central de Gitega : Vive inquiétude cher les nouveaux propriétaires des stands et échoppes
Les nouveaux propriétaires des stands et échoppes au marché central de Gitega ont très peur face à l’idée du retour des anciens propriétaires

Beaucoup de commerçants au marché central de Gitega espéraient avoir touché le graal en récupérant les échoppes qu’ils louaient à prix d’or au détriment des anciens propriétaires qui criaient à la spoliation. Aujourd’hui, la mésentente est à son comble entre ces deux parties, l’une accusant l’autre de voleuse ou d’opportuniste.

Depuis quelques temps, les nouveaux et les anciens propriétaires des stands et échoppes au marché central de Gitega se regardent en chiens de faïence.

Entre les anciens bailleurs et les nouveaux propriétaires, il suffirait d’une petite étincelle pour que la situation s’embrase.

Chez beaucoup d’anciens locataires, la décision de ne plus faire louer les échoppes dans les marchés a été une délivrance.

Ils s’étaient faits enregistrer en grand nombre comme nouveaux propriétaires à la suite de la récente déclaration de la Présidence de la République. Le constat avait été que certains cadres de l’administration s’étaient appropriés des échoppes et stands des marchés appartenant à l’Etat.

Ils dénoncent cette situation qui non seulement privait les commerçants légitimes d’’accès à ces lieux de négoce mais aussi alimentait la corruption et la mauvaise gestion des ressources publiques.

Selon eux, il était temps de se débarrasser du joug de ces bailleurs illégaux qui faisaient régner la pluie et le beau temps sur eux.

« Quand on m’a demandé si je suis locataire ou pas, j’ai tout de suite saisi cette opportunité pour me libérer de ce fardeau », souligne la prénommée Rosette, une commerçante de friperie. Selon ses dires, son bailleur l’avait menacée de ne rien révéler sur sa situation de locataire. Elle devait dire aux enquêteurs qu’elle travaillait pour son patron et non son bailleur.

« Je ne pouvais pas accepter de mentir car je n’avais aucune garantie que, le lendemain, il n’allait pas m’expulser ou s’approprier de tout ce qui se trouvait dans l’échoppe ». Cette mère de famille et les autres qui n’ont pas cédé aux chantages n’ont pas aujourd’hui le cœur tranquille. Ils risquent de revenir à la situation de départ en redevenant locataires encore une fois si on se réfère à des rumeurs qui circulent au marché central de Gitega.

« Les anciens propriétaires vont récupérer leurs stands et échoppes. Sinon, ce serait une injustice notoire au regard de ce qu’ils avaient investi en construisant ces échoppes avec des tôles métalliques conformément à la mesure administrative de bannir les échoppes en planches de bois », avons-nous souvent entendu ces derniers jours. Ce qui ne met pas à l’aise les nouveaux propriétaires.

Qui croire, qui ne pas croire ?

Les nouveaux occupants trouvent que les propriétaires de plusieurs échoppes ont tout fait pour torpiller la mise en pratique de la déclaration du chef de l’Etat burundais. Demain, les vrais commerçants qui ne dépendent que de ces espaces pour survivre vont se retrouver dans la rue.

« S’ils reviennent, ce sera une catastrophe pour les locataires qui risquent de payer fort le prix de leur « trahison ». Pour le moment, nous vivons la peur au ventre. En cas de retournement de la situation ils vont revenir et nous dicter leur loi », prévient le prénommé Silas, un vendeur de vaisselle.

Il ajoute que cela soulève des inquiétudes quant à l’équité économique et à l’accès équitable aux opportunités commerciales dans le pays. Même son de cloche chez le prénommé Abdoul. Il estime en effet que les commerçants qui doivent normalement accéder à ces stands et échoppes se retrouveraient alors face à une injustice compromettant leur opportunité de prospérer dans un environnement commercial équitable.

« Aujourd’hui on nous dit de faire ceci et demain tout change. Alors qui croire ou ne pas croire ?», s’interroge-t-il. Avec tous les autres commerçants qui se retrouvent dans la même situation, Abdoul propose que des mesures concrètes soient prises.

Il est impératif que les autorités qui ne sont pas souillées dans cette tricherie enquêtent de manière approfondie sur ces allégations et prennent des mesures disciplinaires à l’encontre des cadres impliqués dans de telles pratiques. En outre, des mécanismes de transparence et de responsabilité doivent être envisagés pour que l’attribution des stands et échoppes se fasse de manière juste et équitable, en mettant fin à toute forme de favoritisme ou de corruption.

Rien d’illégal

Quant aux anciens propriétaires des stands et des échoppes au marché central de Gitega, ils nient en bloc toutes ces allégations. Ils estiment en effet qu’ils n’ont rien fait d’illégal dans la mesure où personne ne les avait jusqu’ici inquiétés. Ils affirment avoir récupéré les échoppes et stands qui étaient à l’abandon au moment où les commerçants se battaient plutôt pour les places plus rentables et délaissaient tout le reste.

« Nous les avons pris quand certains ne voulaient pas engager leur argent. Nous avons construit et subi des pertes. S’ils veulent que nous quittions, qu’ils nous remboursent alors nos investissements et qu’ils nous donnent les bénéfices y afférents », argumentent-ils. Du côté de la commune Gitega qui gère le marché central de Gitega, le silence est de mise.

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