Le verdict du Tribunal de Grande Instance de Bujumbura en itinérance à Nyabiraba dans la province de Bujumbura est tombé dans la soirée de ce mardi 8 juillet comme un couperet. C’était 8 jours après le lynchage par une foule déchaînée de 7 personnes accusées de sorcellerie à Nyabibondo sur la colline Gasarara.
Les scènes vues sur les quelques vidéos amateurs étaient d’une violence inouïe : des personnes accusées de s’adonner aux pratiques maléfiques ont été tirées de leurs maisons, trainées sur la place publique sans ménagement avant d’être battues à mort.
Ensanglantés et suppliant leurs tortionnaires d’arrêter, ces présumés sorciers n’ont pas eu de répit, les coups de bâtons continuaient à s’abattre sur eux sous les cris de la foule.
Et comme si cela ne suffisait pas, les corps de ces suppliciés, pas tout à fait inertes, ont été littéralement emballés dans du bois et des branchages, avant que le feu ne vienne parachever cette sale besogne.
Cette localité était toujours sous le choc. Cette zone de Nyabibondo n’était pas encore sortie de sa torpeur avec ces scènes macabres suivies d’une vague d’arrestations quand les juges du Tribunal de Grande Instance de Mukaza ont rendu leurs décisions. Une manière pour ces juges de dire que la justice populaire n’a pas sa place ou qu’elle n’aura pas le dernier mot.
Et il y a eu une dizaine de condamnations à la réclusion criminelle à perpétuité : il s’agit des habitants très connus de cette zone qui ont joué un rôle majeur dans la chasse à l’homme, la mobilisation des foules, et l’exécution de ces personnes accusées de sorcellerie.
Deux habitants de cette colline de Gasarara ont été condamnés à 20 ans de servitude pénale principale, c’est ’’pour avoir été complices dans cette justice populaire qui a fait 6 morts, des présumés sorciers atrocement assassinés.
Tout Gasarara est traumatisé
’’Pour n’avoir pas apporté leur assistance à ces personnes en danger’’, 4 administratifs à la base ont été également condamnés : 3 ans de servitude pénale principale pour Meschack Nduwimana, Rémégie Ndikumana, Georges Nahimana et Eddy Ndihokubwayo. Quatre personnes parmi les accusés ont été acquittées.
Signalons que la police est intervenue tardivement, seule une personne, aujourd’hui hospitalisée, a été sauvée. Dans ses explications, le gouverneur de Bujumbura a fait savoir que cette localité est difficile d’accès.
Au chapitre des dédommagements, le Tribunal de Grande Instance de Mukaza a ordonné une réparation financière collective de 165 millions de francs burundais à verser aux différentes familles des victimes.
Approchées, ces dernières ont applaudi des deux mains ces décisions. Mais elles tiennent à rester discrètes. Pas de triomphalisme au moment où certains voisins ont vu leurs proches condamnés pour leurs actes dans cette affaire jugée en procédure de flagrance.
Ces familles des victimes ont exprimé d’autres doutes. « Comme ces condamnées appartiennent pour la plupart au parti au pouvoir, il y a des craintes quant à l’exécution des jugements rendus », ont-elles confié affirmant qu’il y a des gens, sur leur colline de Gasarara qui ont déserté leurs maisons de peur de représailles.
Même si les autorités provinciales ont écarté les mobiles politiques dans ce carnage de Gasarara des relents politiques subsistent. « Craignant pour leur vie, il y a des gens qui se sont éclipsés, histoire d’attendre que la situation se calme ou se décante ».
Une preuve que ce carnage de Gasarara a laissé, dans cette localité endeuillée, de profondes séquelles au sein cette société aujourd’hui déchirée, blessée et traumatisée.
Allons-y doucement!
N’abize nico kimwe n’abo bantu. Combien de fois on lynche des gers sur des réseaux sociaux ou les mémdias sans que les gens fasse un minimum d’efforts pour interroger les faits, les concernés ou même la raison?
Combien de fois des gens mal intentionnées médisent sur d’honnêtes personnes et que les autres se fasse le plaisir de diffuser et de vilipender sans un minimum d’effort de reflexion ?
Ne penses-vous pas qu’un procès rapide et exemplaire serait aussi nécessaire?
Pourquoi ce lynchage de soit-disant sorciers se manifestent à chaque fin des élections.
En 1993, après la victoire du Frodebu, à Rumonge, des gens supçonnés de sorciers, ont été lynchés en grand nombre.
Je pense que les vainqueurs des élections y sortent s’y pensant tout puissant et se permettent de se débarrasser de ceux auxquels ils ont une dent.
Il n y a rien à clore.
Babishe ku murango izuba riva.
On aurait dû prononcer la peine capitale.
Nous sommes retourné à l’âge paléontologique.
Ces histoires y abarozi n’existent que chez les primitifs.
Abo bishe nuko baziko ata mategeko abaho
Nos juges!!!
Il est impossible matériellement de clore une enquête aussi important qu’un massacre d’autant de personnes dans 8 jours. Oui ils ont jugé les coupables présumés mais ils ont passé à côté d’autres informations pour bien rendre justice !
Dommage