Lundi 29 septembre 2025

Économie

L’IMCP : une nouvelle génération de professionnels pour renforcer la gestion des projets

29/09/2025 0
L’IMCP : une nouvelle génération de professionnels pour renforcer la gestion des projets
La première cohorte compte cent soixante-huit participants

Ce jeudi 25 septembre 2025, le Projet d’Appui aux Fondations de l’Économie Numérique (PAFEN) a procédé à l’orientation de la cohorte UNE de l’Initiative Masse Critique de Professionnels (IMCP). En parallèle, les lauréats de la cohorte zéro, composée de 95 fonctionnaires et experts des projets, ont reçu leurs certificats de fin de formation.

Intégré au PAFEN pour un montant de 2 millions de dollars américains sur un financement global de 92 millions, l’IMCP est soutenu par la Banque mondiale. Le PAFEN est un projet du gouvernement burundais qui repose sur deux composantes : l’accès et l’inclusion numériques et la facilitation de l’utilisation du numérique dans l’administration publique. C’est dans le cadre de cette seconde composante qu’un financement additionnel a été mobilisé pour mettre en place l’IMCP.

Selon Bienvenue Irakoze, Coordonnateur du PAFEN, l’initiative vise à combler un vide longtemps observé dans la gestion des projets au Burundi :
« L’objectif de cette initiative est de mettre en place une pépinière de jeunes professionnels bien formés et outillés pour la bonne gestion des projets financés par la Banque mondiale ou d’autres partenaires au développement. »

Il a souligné que le manque de relève parmi les experts affecte directement la performance des projets. « On s’est dit qu’il faut initier ce programme afin de s’assurer qu’à chaque nouveau recrutement, l’on puisse se référer à cette pépinière de jeunes cadres. »

Dans son allocution, Francine Inarukundo, Secrétaire permanente au Ministère des Finances, du Budget et de l’Économie numérique, a salué l’engagement des partenaires techniques et financiers, tout en insistant sur la portée nationale du programme.
« Mes remerciements vont à nos partenaires, en particulier à la Banque mondiale pour son soutien indéfectible. Je salue également les institutions académiques partenaires, l’Université du Burundi et l’Institut Supérieur de Gestion des Entreprises, pour leurs contributions au succès de ce programme. »

Elle a également reconnu l’appui d’autres projets et structures, dont le PAFEN et la direction des réformes au Ministère des Finances, qui ont accompagné la mise en œuvre et le suivi de la formation. Pour elle, l’IMCP s’inscrit dans une dynamique durable et constitue une contribution tangible au développement du pays et au renforcement des compétences nationales.

Témoignages des lauréats de la cohorte zéro

Les bénéficiaires de la cohorte zéro n’ont pas caché leur satisfaction. Parmi eux, Marie Claire Ndayikengurukiye, conseillère au Ministère des Finances, a expliqué ce qui l’a motivée à intégrer le programme :
« Ce qui m’a poussée à postuler, c’est mon intérêt pour la passation des marchés telle qu’appliquée à la Banque mondiale. Et on a constaté que les pratiques sont similaires par rapport au Burundi, à part que ce qui est fait à la Banque mondiale est fait dans tous les autres pays où elle appuie les gouvernements. »

Pour elle, cette ouverture est d’une valeur ajoutée indéniable :
« Cette formation m’a permis d’élargir mes connaissances et mes pratiques. Elle me servira non seulement dans mes fonctions actuelles, mais aussi dans d’autres services du pays, et pourquoi pas à l’étranger, puisque les pratiques de la Banque mondiale dépassent les frontières nationales. »

Contexte et problématique

La mise en place de l’IMCP répond à une réalité préoccupante : le manque de spécialistes qualifiés en gestion de projets au Burundi. Le vieillissement du personnel, le faible renouvellement des compétences et l’insuffisance des solutions temporaires freinent la mise en œuvre efficace des projets de développement. Résultat : un ralentissement notable de l’aide au développement et des résultats en deçà des attentes.

Les lauréats de la cohorte zéro, composée de 95 fonctionnaires ont reçu leurs certificats de fin de formation

Face à ce constat, l’IMCP apporte une solution durable, inspirée d’expériences menées en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Niger et au Burkina Faso. Son ambition est de renforcer les capacités locales afin d’améliorer la performance des projets.

L’IMCP a pour objectif de constituer une réserve de spécialistes opérationnels dans cinq domaines clés : la gestion financière, le contrôle et l’audit interne, la passation de marchés, les sauvegardes environnementales et sociales ainsi que le suivi – évaluation.

Pour atteindre cet objectif, la formation associe théorie et pratique. Elle prévoit trois mois d’enseignements académiques dispensés dans des institutions publiques, suivis de neuf mois de stage pratique dans les Unités de Gestion des Projets. L’approche pédagogique adoptée se veut intensive et centrée sur la pratique, tout en mettant l’accent sur l’humain à travers la passion, le dévouement et l’adaptation au contexte local. Chaque cohorte est encadrée par des experts nationaux et les curricula sont régulièrement améliorés sur la base des évaluations réalisées.

La première cohorte, officiellement lancée le 25 septembre 2025, compte cent soixante-huit participants, composés de 117 jeunes diplômés et de 51 fonctionnaires de l’État. Ces derniers suivront le parcours complet de douze mois, à l’issue duquel ils constitueront une réserve stratégique de cadres compétents pour la gestion des projets tant nationaux qu’internationaux.

Avant ce lancement, une cohorte pilote, appelée cohorte zéro, avait permis de tester le dispositif. Elle rassemblait cinquante-huit fonctionnaires issus de différents ministères et des experts travaillant dans des projets. Tous ont suivi la formation avec succès et ont reçu leurs certificats lors de la cérémonie du 25 septembre.

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.