Jeudi 05 décembre 2024

Société

Les USA font toujours rêver les Burundais

16/11/2017 9

Brandissant la lutte contre le terrorisme, le président Trump veut mettre fin à la loterie de la Green card. Le rêve américain reste vivace, surtout chez les jeunes.

La carte verte de résident permanent aux Etats-Unis.

Malgré la volonté de l’homme le plus puissant du monde de mettre un terme à la loterie des Green cards, les Burundais continuent à se faire inscrire massivement. Au lendemain de l’attentat meurtrier à New-York, le 1er novembre, le président Donald Trump a déclaré que le système d’immigration dans son pays par la « carte verte » nourrit le terrorisme.

Pour rappel, la Green card permet aux citoyens non-américains de s’installer et de travailler légalement aux États-Unis sans besoin de visa.

Mardi 7 novembre. Il est 10h30. Des jeunes, prospectus à la main, sur l’avenue de France, allèchent les passants pour jouer à la loterie de la Green card dans la galerie Kumuhororo. Certains vont les persuader à partir du Café gourmand. D’autres au niveau de l’avenue qui passe devant la laiterie Chez Ntazimba.

Autour de chaque passant, de jeunes gens grouillent. Ils lâchent à tout premier venu : «Kaze mukine Green Card, muhiganirwe kuja muri Amerika. N’ibihumbi bitanu gusa.» (Ndlr : Bienvenu dans le jeu de Green Card pour le concours à l’immigration aux Etats-Unis. C’est 5 mille Fbu seulement.)

En pénétrant à l’intérieur de la galerie, tout incite à faire l’inscription. La pièce est pleine à craquer. Des gens arrivent nombreux. Des jeunes, pour la plupart. Les hommes sont majoritaires.

Certains sortent fraîchement des études. D’autres viennent de passer plusieurs années au chômage. D’autres encore ont un job mais voudraient tout de même immigrer. A la recherche d’une vie meilleure.

L’herbe verte ailleurs…

Des familles tentent aussi leurs chances. Il suffit que les enfants aient moins de 21 ans. Elles ne viennent pas sur le même rythme que les jeunes. Discrètes, elles cachent leurs identités à la presse.

Tous ont en commun un point : le désespoir. L’avenir du Burundi ne leur inspire pas confiance. La poursuite des études et la recherche de salaires décents sont les raisons les plus avancées.

Pacifique Nkurunziza, jeune frais émoulu du département de français de l’Université du Burundi, indique vouloir immigrer, suite à la situation de chômage. « Cela fait plus de deux ans que je n’ai pas d’emploi. Il n’y a pas d’avenir dans ce pays.» Il déplore le gel du recrutement, depuis le début de cette année au sein de la Fonction publique. Et de soutenir que le système de Green card procure une palette d’emplois. Il estime qu’il en trouvera un une fois aux USA.

Par rapport à la mesure envisagée par le président Trump, il croit qu’elle rencontrera une fin de non-recevoir au Congrès : «La raison de la lutte contre le terrorisme ne tient pas la route.» Tous les attentats sur le sol américain, avance-t-il, auraient-ils été perpétrés par les bénéficiaires de la Green card ?

Evelyne N, licenciée en anglais, n’est pas désœuvrée. Elle veut tout simplement immigrer pour la poursuite de ses études.

L’inscription au jeu de la Green card est en cours, depuis le 18 octobre, et la clôture est prévue au 22 novembre. Elle se fait dans différentes localités dans la capitale. Entre autres les galeries Kumuhororo et Business town.

Forum des lecteurs d'Iwacu

9 réactions
  1. Kiki

    Green Card Lotery est gratuit. Ça c’est des bandits. Et no’s jeunes, comment de fait is que vous me savais même pas Chercher des infos en ligne. Si on peut vous tromper à partir de BJM de la sorte, mes Chers amis, ça va vous être dur au pays de l’oncle Sam.

    • John

      Les gens savent que c’est gratuit. Ils ne sont pas du tout trompés. Comprends que dans ton village beaucoup de gens ne sont pas familiers avec l’outil informatique avec sess formulaires en ligne, la prise de photo adaptée, etc. Alors ceux qui le font en aide ne demandent que 5000 BIF, (moins de 2$US sur le marché noir) juste pour la prise de photo adaptée et l’enregistrement en ligne. Quoi de plus normal !

      • Vive la réthorique!

        @John
        « Quoi de plus normal ! »

        Trouvez-vous normal que quelqu’un joue au jeu de hasard une somme qui peut dépasser son revenu journalier?

  2. Prophète

    Murote igihugu gitekana nayo ivya america mwibagire nabariyo beshi bagomba gutaha america ni zéro hasumbwa niburundi au moins canada na pays scandinave

  3. Thomas

    L’homme le plus puissant du monde, vous avez dit ??

  4. KABADUGARITSE

    Et … on voit bien que Iwacu en fait aussi la promotion. Tembeya ukaone, disait, grand-père. Il y a pourtant risque d’être déçu, une fois arrivé sur place. Certains parmi ceux qui ont assez de tuyaux se rabattraient sur le Canada, plus au Nord. Bonjour la dépression, dirait un autre.-

    • Kirinyota

      Donc Vous Mr Kabadugaritse, quelle serait votre approche pour aider ces jeunes chomeurs? Parce que d’après ce que j’ai compris eux veulent un avenir meilleur et le Burundi n’en offre pas

  5. Edgard

    Non seulement ce système n’est pas un jeu et en plus, il est totalement gratuit. L’argent demandé par les intermédiaires reste dans leur poche.

    • Nukuri Bastien

      Mureke guca intege abashaka kwigeragereza.Ivyarivyo vyose, kuwifuza kubaho neza abize icuya hari akazi muri America.Abo bacintege abandi ni babandi bari baramenyereye gutungwa n,imitsi y,abanyagihugu.Na Canada irabananira.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Pitié

Avant que ne s’élèvent à l’unisson les voix des associations des parents et des organisations de promotion des droits des jeunes filles, des femmes, des minorités et des droits de la personne humaine en général, mobilisées suite au renvoi, pour (…)

Online Users

Total 2 411 users online