Samedi 04 mai 2024

Économie

Les hôtels prêts à facturer les non-résidents en devises

02/02/2023 13
Les hôtels prêts à facturer les non-résidents en devises
A Rose Hôtel, la mesure de facturation en devises pour les étrangers est la bienvenue.

La mesure conjointe du ministère des Finances et celui en charge du Tourisme qui exige aux établissements hôteliers de facturer les services rendus aux étrangers en devises est bien appréciée par certains gestionnaires des hôtels.

« C’est plutôt une bonne chose », réagit José Bertrand Irimbere, gérant de l’Hôtel Pamoja qui se trouve en zone Nyakabiga de la commune Mukaza en mairie de Bujumbura. Il explique que la décision n’aura pas d’incidence malheureuse sur l’économie de son hôtel.

Si la mesure est respectée par tous les hôtels exerçant au Burundi, il trouve qu’elle pourra aider à l’augmentation des devises dans le pays. Néanmoins, il trouve que les ministères concernés doivent veiller à ce que les hôtels fixent des prix raisonnables en devises selon les services qu’ils offrent.

Même son de cloche de la part de David Bayubahe, gérant adjoint de Rose hôtel en zone Bwiza de la mairie de Bujumbura. « C’est un avantage pour nous car la monnaie étrangère à plus de valeur ». Selon lui, le problème surviendra quand les étrangers demanderont des services de change à l’hôtel. « Cela arrive de temps en temps chez nos clients congolais. »

Un gérant d’un des anciens hôtels de Bujumbura fait savoir, sous couvert d’anonymat, que la mesure de facturation en devises pour les non-résidents ne causera pas de problème. Toutefois, il se pose quand même des questions. « S’il arrive qu’un étranger vient acheter des services en BIF, est-ce je dirai non alors que j’ai besoin de cet argent ? » Il demande aux organes habilités d’afficher la mesure sur tous les postes-frontières afin que les non-résidents sachent qu’ils achèteront les services hôteliers en devises. Sinon, souligne-t-il, des tracas ne manqueront pas.

Forum des lecteurs d'Iwacu

13 réactions
  1. Samandari

    Cette mesure vise à aboutir à quoi?
    Ces grands messieurs du ministère des Finances et Tourisme ont ils bien réfléchi?
    None bizokwongereza les devises zije?

  2. Alexis

    Et quelles sont ces devises dont on parle ? € , £ , ¥ , $ , ₩ , Rands , SHILLINGS , …. $ Cda , $ Australia ….. ??? .

    Toujours des mesures pour décourager le Tourisme .

    Par exemple : comment on pourra faire payer un couple ( un Français marié à une Burundaise ) ?

    AKAJAGARI.COM

  3. Gacece

    On devrait faire plus simple :
    – Exiger que toute transaction soit payée en BIF sur le territoire nationale ;
    – Forcer la déclaration et le change des devises directement aux points d’entrée sur le territoire (frontières, ports et aéroports).
    Dans des bureaux douaniers munis de caméras, il serait possible de contrôler et surveiller les changeurs qui seraient tentés par la corruption.

    Naturellement il pourrait y avoir des exceptions pour les voyageurs d’affaire étrangers, les organismes et les officiels de gouvernements étrangers tenus de payer leur personnel ou leurs marchandises en devises étrangères… sous des conditions et restrictions à déterminer (importations et exportations, investissements, personnes morales vs personnes physiques, déclarations préalables d’intention, etc.)

    Sinon, il y aura toujours des tricheries comme des prête-noms : un hôtelier de Bujumbura qui veut se faire plus d’argent pourrait inscrire le nom d’un Burundais de Kirundo à la place de celui d’un étranger et dire qu’il a payé en BIF et cacher les devises pour pouvoir les échanger au marché noir. À moins d’installer un policier (incorruptible) dans chaque hôtel pour enregistrer chaque visiteur (identité, date d’arrivée, date de départ, services aux chambres ou au restaurant, etc), vous pouvez être certains que les magouilles et concours d’ingéniosité pour contourner cette mesure ne manqueront pas… Ce n’est qu’un exemple.

    Le seul et efficace moyen, c’est de contrôler les dévises aux points d’entrée du pays, autant pour les étrangers que pour les natifs. Ils font cela au Maroc et en Algérie!… Un bémol : est-ce que les dignitaires et leurs relations (famille et amis) qui font des va-et-vient avec des frais de mission (et des « cadeaux » en dollars) seront chauds à cette idée? C’est le moment de faire appel au patriotisme… par et pour tous!

    Il fait déjà… très froid pour moi-même et toutes mes relations!… Les oubliettes viennent de grossir!

    • Kevin D

      @Gacece & @Stan, CFD! vous venez de prouver que cette loi est impossible a appliquer. Quand a l’idee d’echanger les devises au point d’entrees, j’ai deja ete au Maroc et je peux vous confirmer que l’achat des dhirams n’est pas obligatoire mais volontaire. Sinon ceci consisterai a une confiscation. Souvenez vous que un pays qui veut se faire respecter, doit respecter le droit a la propriete privee. Ici la monnaie etrangere. Vous pouvez tourner tout ceci comme bon vous le semble, mais admettrez que le victime ici est la personne qui visite le Burundi car le gouvernement essaye de lui voler le pouvoir d’achat de sa monnaie a travers des taux d’echanges injustes. Que cela soit l’hotel ou le gouvernement c’est la meme chose. Apres tout, je parie que la majorite de ces hotels au Burundi. appartiennent a ceux gens qui sont souvent connectes soit directement (actionnaires) ou indirectement au gouvernement. Je prefere que mes devises aillent aux gens avec qui j’echange des services qu’ a ces bandes de voleurs! Les burundais oublient tjrs qu’un pays riche constitue un pays qui le plus de citoyens riches, pas une minorite de gens qui volent tout pour aller casher leur patrimoines dans des pays etrangers.

    • Gacece

      @Kevin D
      Il y a quelques différences entre le Maroc et l’Algérie, mais ils ont tous les deux une forme de contrôle des devises aux points d’entrée.

      Algérie :
      Vous devez déclarer toutes les devises étrangères à votre arrivée. Vous devez également déclarer chaque échange de devises effectué pendant votre séjour.

      L’échange ou l’achat de devises sur le marché noir est illégal.

      Au moment du départ, vous devez présenter les documents suivants :

      le formulaire de déclaration de devises délivré à l’arrivée;
      les reçus bancaires pour toutes vos opérations de change.
      Les dinars algériens ne peuvent pas être sortis du pays.

      Maroc :
      La devise officielle du Marco est le dirham marocain (MAD). Il ne peut être converti à l’extérieur du pays. Ne changez que les sommes dont vous avez besoin, car il est illégal d’emporter des dirhams hors du Maroc.

      Au moment de votre départ, vous pourrez convertir les dirhams qu’il vous reste au comptoir de change de l’aéroport à condition de montrer une preuve de votre achat initial de devises.

      Les cartes de crédit et chèques de voyage sont acceptés dans certains magasins et restaurants des centres urbains ainsi que dans les grands hôtels.

  4. Stan Siyomana

    Je ne crois pas que cette mesure est appliquee dans les autres pays de l’East African Community par exemple. Ca pourrait etre considere comme trop contraignant par les visiteurs au Burundi.
    Un etranger ou un membre de la diaspora burundaise (avec passeport etranger) qui sont « malins » et qui savent que les services pourraient leur revenir a 30-40% moins chers s’ils echangeaient leurs devises au « VRAI TAUX REALISTE » QUI EST CELUI DU MARCHE NOIR ne vont pas du tout etre contents. Certains vont payer en devises tout juste pour la chambre d’hotel et puis ils vont « se debrouiller » pour avoir les autres services (restaurant, bar, objets de souvenir, transport entre l’hotel et l’aeroport,…) avec la monnaie locale en dehors du systeme hotelier.

    • Stan Siyomana

      Une etude de la Banque Mondiale intitulee :« Macroeconomic Performance, Exchange Rate Dynamics, and Short-Run Policies in Burundi. » (qui couvre la periode 1985-2016) trouve que le franc burundais (BIF) a ete surevalue de 10% a 30% entre 2006 et 2016 et qu’ il aurait fallu une devaluation du BIF de 30% en 2016.
      « The estimates indicate that the Burundi Franc was generally overvalued in real terms since 2006, a common affliction across Africa. A temporary correction of the overvaluation is visible in 2010, although this was reversed and worsened during the crisis of 2015. Ten years of overvaluation is quite long to pose durable effects on long-run growth. Our estimates indicate that the Burundi
      Franc was overvalued by about 10% to 30% in real terms during the period 2006 to 2016 excluding the period of instantaneous correction [Figure 3]).
      This magnitude is substantial and especially with 30% in 2016, it deserves special attention. Without inferring causality, it is reasonable to believe that the declining trend GDP growth is partly due to the policies or events resulting into the overvaluation of the exchange rate. The heightening of the overvaluation in 2016 could partly be attributed to the fear of free falling prompted by the political crisis.
      The parallel exchange rate premium that widened from 23% in 2015 to over 60% in 2016 confirms to some extent the estimated overvaluation.2
      This finding suggests that achieving external sector sustainability in Burundi would require
      a depreciation of the real exchange rate by over 30% to eliminate the distortions associated with a strong currency… »
      Source: http://scholarlypublishingcollective.org

  5. Pascal

    Question: A quel taux de conversion (FBU/Euro ou USD) l’hotel faira la facture? le Taux de la BRB ou le marche libre? Merci a qui me repondra.

  6. Jereve

    Je me demande si le fait de payer en devises les frais d’hôtel va mécaniquement augmenter le volume des devises dans le pays. De toutes les façons les étrangers et burundais de l’étranger viennent avec des devises en poche, et non des frsBu. lls les échangent dans les banques, officines ou marché noir. Ces devises sont injectées d’une façon ou d’une autre dans le circuit financier national. A mon avis, il faut s’organiser en sorte qu’il y ait une augmentation du nombres de visiteurs de l’étranger pour entraîner quantitativement le volume des devises. Qu’ils paient les produits et les services en devises ou en monnaie nationale, c’est égal.

  7. Kevin D

    Pour moi je pense que le gouvernement oublie un truc hyper important: Le proprietaire des devises est un grand travailleur qui dors dans le qu’il/elle fait, qui mange ce qu’il/elle a preparee. La preuve, il a le devise et le gouvernement n’en a pas! Ceci pour dire que la personne operatrice economique est plus intelligente que ces bandes a rien faire qui passent ses jours a reflechir comment voler l’effort de ceux qui travaillent!

    • Didicov

      insolent

      • Kevin D

        Tu sais combien de pays qui exige qu’une personne paye en autre monnaie que la monnaie locale? Le Cuba! Quand tu arrives au Cuba, on enchange le $ en Pesos convertible(1/1) et puis a la sortie s’il il en reste on a ses USD de retour. A votre avis, qui profite des $? Et qui beneficiera des $ Au Burundi? je parie que ce n’est meme pas le gouvernement (le peuple), c’est les burundais qui sont bien connecte avec les gens aux pouvoir. Vous pensez que mon opinion est tjrs insolente?

  8. Rukara

    Marrant tout ça: qu’est ce qui se passera si le non resident est invité par un resident tous frais payés?
    On va exiger que le burundais paye en devises le “cadeau” qu’il fait a son cher non résident?
    On va interdire d’offrir des cadeaux aux étrangers?
    Des problèmes en vue pour l’applicabilité de cette mesures.
    Comme le gouvernement ne peut plus littéralement dévaliser les poches des non résidents visitant le pays(voir les tests de Covid-19 bidons) maintenant il se rabat sur les hébergeurs pour récupérer ces devises tant convoitées.
    Le gouvernement tourne en rond et se débat en mettant en place des mesures qui créent encore plus de confusions et pas facile a mettre en pratique.

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