Mardi 15 octobre 2024

Société

Les employés de l’ONT broient du noir

09/03/2022 Commentaires fermés sur Les employés de l’ONT broient du noir
Les employés de l’ONT broient du noir
L'Office National du Tourisme ne jouit plus de son autonomie de gestion

Bientôt six mois que les employés de l’Office National du Tourisme (ONT) n’ont plus touché leurs salaires. Ils demandent au gouvernement de régulariser leur situation.

Désabusé, impuissant, … C’est un personnel à bout de force. Dans les bureaux, sur tous les visages se lit la lassitude. Leur regard hagard dit tout: ils sont présents physiquement, mais ailleurs dans l’esprit.
Autour d’une soixantaine, certains confient que leurs bailleurs les ont déjà expulsés de leurs maisons. D’autres, n’ayant pas où aller, ont opté pour une voie peu recommandable.

« Bientôt, deux semaines que je dors dans les bureaux », confie G. R, un technicien de surface. Un privilège, ironise -t-il que n’ont pas tous ses collègues devant se démener avec leurs familles.

Suite à ces retards de paiement, certains employés qui avaient contracté des dettes dans les institutions financières craignent que ces dernières ne s’emparent de leurs biens en cas de défaut de paiement.
A l’origine de cette situation, le décret-loi datant de novembre 2020 portant réorganisation du ministère du Commerce, des Transports, de l’Industrie et du Tourisme.

Avec ce décret-loi, l’Office National du Tourisme, une société paraétatique jouissant d’une autonomie de gestion, est devenu une des directions de ce ministère.

Dans le contexte de revalorisation du tourisme comme de secteur porteur de croissance, cette décision devrait comporter de mesures d’accompagnement. Ce secteur transversal bénéficie d’une participation à plus de 80% du secteur privé.
Avec cette centralisation, un cadre de l’ONT estime que le risque de paralysie de ce secteur est grand avec une certaine léthargie administrative. Entre autres, il cite la longueur de l’étude des dossiers qui prendra du temps.

Autre bémol, selon lui : cette centralisation ne cadre plus avec les systèmes de gestion du secteur touristique ratifiés par le Burundi. « Partout en Afrique de l’est, le souci est que le secteur touristique soit un guichet unique. Ajouter le fait que le secteur touristique du Burundi ne soit pas bien réglementé, il est clair qu’il sera difficile d’évaluer les performances du secteur ».

Autre interrogation : « Va-t-on laisser tomber à l’eau les plans de développement sectoriels déjà en œuvre ? » Ce n’est pas tout comme questionnement : « Quand bien même l’ONT serait rattaché au ministère de tutelle, nulle part dans la loi est indiquée que les salaires doivent être gelés ».

Ce cadre fait savoir que jusqu’ici aucune notification officielle les suspendant de leurs fonctions ou indiquant la raison du gel de leurs salaires leur est parvenue. « Nous avons tenté de joindre le ministère des Finances en vain ».

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Le nouveau découpage administratif. Appréhensions et questionnements

Le 16 décembre 2022, une nouvelle loi de redécoupage administratif, instituant 5 provinces, 42 communes, 447 zones et 3036 collines ou quartiers, a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Parmi les raisons avancées figurent : rapprocher l’administration des citoyens, (…)

Online Users

Total 1 469 users online