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Société

Les CFP se rebiffent

03/11/2016 Commentaires fermés sur Les CFP se rebiffent

Un communiqué du ministère de la Fonction publique précise les conditions d’entrée dans les centres de formation professionnelle. Les directeurs ont passé outre.

Des CFP ont déjà entamé les cours alors que le  ministère affirme qu’une vérification du matériel s’impose.
Des CFP ont déjà entamé les cours alors que le ministère affirme qu’une vérification du matériel s’impose.

Félix Mpozeriniga, ministre de la Fonction publique, a précisé, dans son communiqué du 10 octobre, que « les centres de formation professionnelle vont accueillir ceux qui le désirent et qui remplissent les conditions d’accès au post-fondamental ou au second cycle de l’enseignement secondaire dans l’ancien système». Toutefois des CPF ont passé outre cette mesure. Les directeurs de ces établissements affirment être dans leurs droits.

Au CFP Umutabazi de Musaga (établissement privé), la direction a décidé d’accueillir trois catégories de groupes : des élèves qui ont réussi en classe, mais qui n’ont pu passer le concours donnant accès au post-fondamental, les lauréats dudit concours et ceux qui ont quitté les sections de l’enseignement secondaire dans l’ancien système.

Paul Manirakiza, directeur de cet établissement dit, en brandissant le décret présidentiel 100/04 du 12 janvier 2015 portant organisation et fonctionnement de l’enseignement et la formation technique et professionnelle, n’avoir enfreint aucune mesure.

Selon lui l’article 5 stipule que «… sont également admis à la formation professionnelle, les lauréats des centres d’enseignement des métiers ayant réussi à un test d’orientation». M. Manirakiza avance aussi que son établissement a signé le 25 février 2015 une convention de partenariat avec le ministère de l’Enseignement de base leur permettant d’enseigner différentes filières.

Un décret sujet à polémique

M. Manirakiza affirme que cette même convention précise que les futurs lauréats se verront délivrer des diplômes dans trois filières : les technologies de l’information et de la communication (TIC), la mécanique automobile et l’électricité d’équipement. « Cette nouvelle mesure concerne peut-être les établissements qui n’ont pas encore d’agrément. Du reste un communiqué ministériel ne peut abroger un décret présidentiel.»

Didace Nzambimana, assistant du ministre de la Fonction publique, est catégorique : « Ceux qui n’ont pas réussi au concours ne peuvent en aucun cas accéder aux CFP. » Des filières comme les TIC, explique-t-il, sont complexes et exigent un certain niveau de connaissances. M. Nzambimana indique qu’une ordonnance ministérielle est en train d’être élaborée pour aboutir à une lecture univoque dudit décret.

Il met aussi en garde les CFP qui ont entamé les cours sans l’aval du ministère : «Des techniciens du ministère doivent d’abord aller sur le terrain pour vérifier si ces établissements sont prêts en équipements ou pas. »
Ce responsable dit ne pas comprendre cet empressement au moment où le ministre de la Fonction publique a souligné que ces établissements ne vont pas suivre le calendrier scolaire de l’enseignement secondaire. « Le mieux serait que ces directeurs réorientent ces élèves dans les centres d’enseignement des métiers.»

Signalons que le ministère de la Fonction publique a fait savoir que le début de l’enseignement modulaire dépendra de l’organisation de chaque CFP.

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