Dimanche 29 juin 2025

Santé

L’eau est-elle toujours propre à la consommation à Bujumbura ?

Prolifération de marques d’eau minérale au Burundi

Conséquence de la méfiance portée à l’eau des robinets ou effet de mode ? Toujours est-il que depuis un certain temps, dans la capitale et même à l’intérieur du pays, l’eau vendue dans des bouteilles est très prisée.

Rayon d'eaux minérales dans un supermarché de Bujumbura ©Iwacu
Rayon d’eaux minérales dans un supermarché de Bujumbura ©Iwacu

Neuf marques au total : Kinju, Aquavie, Aquaplus, Akacu, Tanga, Sangwe, Shika, Ramba et Natura. Sur le marché, l’eau minérale est vendue dans des bouteilles d’un litre et demi ou d’un demi-litre. Mais il existe des bouteilles de cinq litres ou même des pots de 20 litres.
Les prix sont uniformes pour toutes les marques. 500 et 1.000 FR Bu dans les boutiques de quartier mais 600 et 1.200 dans les alimentations, respectivement pour les bouteilles d’un demi et d’un litre et demi.

Calcium, magnésium, sodium, potassium, nitrates, sulfates, sont les principales composantes de l’eau minérale made in Burundi, si on en croit les étiquettes des bouteilles. La teneur varie très légèrement d’une marque à une autre.

L’eau du robinet, pas si dangereuse …

Plusieurs analyses de l’eau du robinet ont été faites dans plusieurs localités. Il a été constaté que cette eau n’est pas souillée. Selon Léandre Budigiye, directeur du laboratoire d’analyse des eaux africaines, il faut voir surtout la façon dont celle-ci est conservée et transportée : « Si le stockage et le transport se font correctement, les consommateurs arrêteront de se plaindre des problèmes de santé liés à la consommation de l’eau du robinet», indique Budigiye.

Il précise toutefois qu’une vieille tuyauterie peut s’avérer dangereuse. Il recommande l’utilisation des tuyaux en PVC pour le transport de l’eau vers les ménages ou les fontaines d’eau. Si ce n’est pas le cas, l’eau a tendance à être acide et devient corrosive à l’intérieur des tuyaux. Le remplacement des tuyaux devrait se faire normalement après une ou deux décennies.

Concernant la pratique de bouillir l’eau avant sa consommation, le directeur du laboratoire d’analyse des eaux africaines fait savoir qu’elle constitue une bonne pratique car certaines bactéries sont détruites par la température. Toutefois, il précise qu’en même temps certaines substances sont tuées à savoir l’oxygène et d’autres molécules : « Cela ne sert à rien si la conservation de cette eau bouillie ne suit pas les normes de propreté. C’est peine perdue. » Selon le directeur, si on n’a pas confiance en la qualité de cette eau du robinet, il existe d’autres manières de rendre l’eau propre en utilisant notamment des désinfectants.

Steve De Cliff : "Le chlore tue toutes les bactéries nuisibles à la santé" ©Iwacu
Steve De Cliff : « Le chlore tue toutes les bactéries nuisibles à la santé » ©Iwacu

La composition écrite sur les étiquettes ne correspond pas au contenu …

Quant à l’eau dite minérale consommée au Burundi, Léandre Budigiye estime qu’il n’y a aucun problème par rapport à la façon dont elle est conservée. Néanmoins, il se pose la question de la traçabilité de l’eau produite : « Il faut des bouteilles avec des numéros de série. » C’est important. Il rappelle la rumeur qui a circulé il y a quelques mois, faisant état d’une odeur de pétrole dans l’eau de la marque Kinju. Selon lui, il était difficile de faire des analyses car on ne savait pas de quelle série de bouteilles Kinju, il s’agissait.

Le directeur du laboratoire d’analyse d’eau admet que la composition mentionnée sur les étiquettes des marques d’eau en bouteilles ne correspond pas toujours au contenu de ces bouteilles. Il exhorte le Bureau Burundais de Normalisation de faire des analyses d’eau pour que les étiquettes puissent correspondre au contenu de l’eau en bouteilles. Il y va aussi de leur crédibilité. Mais il signale aussi que les fabricants se plaignent de la contrefaçon des eaux de leurs marques malgré les mesures de sécurité.

«Réutiliser les bouteilles en plastique ne cause pas de maladies »

Steve De Cliff, directeur de la recherche et de l’innovation à l’université du Burundi, affirme que les contenants en plastique sont à usage unique : «La simple raison est qu’il est très difficile de les laver. » Néanmoins, il indique qu’on peut les réutiliser s’ils sont bien lavés. D’après lui, pour les rendre encore propre, il faut tuer les microbes. Pour bien nettoyer ces bouteilles en plastique, Steve De Cliff propose d’utiliser le chlore comme on le fait pour les piscines : « Ce produit tue toutes les bactéries nuisibles à la santé. » Pour le directeur de recherche et de l’innovation, réutiliser des contenants en plastique ne cause aucun danger pour la population.

Par ailleurs, précise-t-il, on retrouve plusieurs sortes de plastiques : «Ceux qui sont faits pour contenir des denrées alimentaires sont étudiés dans des laboratoires. » Steve De Cliff fait savoir qu’il ne peut pas y avoir de migration des produits des substances chimiques vers la nourriture.
Toutefois, il propose d’éviter de partager sa bouteille de plastique avec les autres parce que chacun à ses propres microbes : « On peut tomber malade parce qu’on a attrapé les microbes de l’autre. » Mais il rappelle que cela est une précaution qui n’a rien à voir avec la réutilisation des bouteilles en plastique.

Forum des lecteurs d'Iwacu

15 réactions
  1. Shima Kirima

    Gerageza mupfe kuvuga ariko sinzi ko hari ikizohinduka kuko iyo regideso mwumva ni ishirahamwe ry’abarundi kandi rirongowe n’abarundi. Musanzwe muzi ko bavuga ngo  » Amaso y’ibikere ntabuza abavoma » munyoye ayo mazi iyo regidezo hamwe n’aba… bazokwuzuza imi… yabo. Murwaye naho ibitaro bizobafasha mutanze amahera.

  2. venant baratakanwa

    en rire
    « Toutefois, il précise qu’en même temps certaines substances sont tuées à savoir l’oxygène et d’autres molécules »
    TUER L’OXYGENE, IL FAUT LE FAIRE

  3. bihenegeri

    nahandi yaba meza ivyo bintu vyose vyahitiyemwo kuva imyaka nimyaka none mwibaza ko vyogenda gute abantu ntibahambwa none mwibaza kobatembeyehe. Nubu hariho nabatarahambwa. Ahubwo ni mubaze abo bantu batovye amazi. Ibisasu vyose bigwa mu mazi. Ahubwo imishishito y’abarundi irakomeye. Uja gukura ikijumbu ugakura igufa, umwumbati n’uko none ako kazi regidezo izogashobora kwo kwama iminina amagufa, ehe raba nubu ko mbona umenga abantu bararyana bizohererahe, regidezo niyiamirize benabo bantu bazobaha akazi. bazominina kugera ryari.

  4. Twikebuke

    Nous sommes des consommateur,et des contribuables donc nous attendons de la REGIDESO un service publique minimum SVP!
    Nous faire boire l’eau propre au moins
    ABUCO devait soumettre l’eau de la REGIDESEAU au analyses approprier pour nous informer
    L’eau c’est la vie BIRATURABA TWESE
    MURAKOZE

  5. Hima Empire

    Nous prions à la Rédaction D IWACU de surprendre de se rendre à la REGIDESO et vérifier si ce que dit Léonidas est vrai. J en doute. Personnellement, j ai constaté que boire l eau du robinet à Ngagara est plus dangereux que boire celle de NTAHANGWA.

  6. Kimaumau

    Je fais beaucoup plus confiance à l’eau de la Regideso qu’à l’eau de certaines nouvelles marques d’eau minérale. La société Kinju a été la 1ère à fabriquer de l’eau minérale, cette eau a été bien appréciée dans les milieux des expatriés et à même été choisi par la FIFA pour être consommée lors da la coupe du monde d’athlétisme en AFRIQUE DU SUD. L’eau de Kinju a été exporté en Afrique du Sud et les burundais aimant faire du copier coller , ont eux aussi lancé leurs usines de production, à tel enseigne qu’il y a des marques d’eau qui sont fabriqués dans les quartiers ( je veux pas citer ces marques d’eau !!!!!), la nouvelle brasserie de Ngozi / VYEGWA n’a pas trouvé autre chose à nous donner à boire que l’eau Sangwe en provinance des rivières de la plaine de Vyegwa ( peut être la rivière Nkaka,,..) alors qu’elle était sensé produire des limonades , bières et jus. Comme le dit STEVE DE CLIFF ils vont juste ajouter le chlore et mettre dans une bouteille. Je pense à mon avis avis que le traitement de la Regideso est pls fiable que celui que parle steve de Cliff.

  7. dibango

    Moi je pense que le Directeur de l’eau à la Regideso devrait faire signe d’humilité et prendre en considération les craintes de la population de Bujumbura. Mon conseil est que, en tant que vendeur de produit et de service, la Regideso doivrait afficher un minimum de respect à ses clients. Je suis de l’avis de ceux qui disent que un labo indépendant devais faire ces analyses car c’est difficile de croire en ces propos de ce directeur……

  8. Paix

    C’est bizare. « L’eau des robinets est propre à la consommation et ceux qui disent le contraire sont des menteurs »…et puis « Dans certains cas, lorsque l’eau revient, elle ramène avec elle de petits déchets qui se sont déposés à l’intérieur des tuyaux »… L’eau est propre, mais de petits dechets sont deposes a l’interieur des tuyaux. Quelle est la vraie definition de ces « petits dechets ». Ils viennent d’ou? Donc, malgre que la Regideso communique qu’elle nous vend de l’eau contenant de petits dechets, cette meme eau est propre a la consommation! Pendant 20 ans, il faudra continuer a boire de l’eau contenant des residus venant de l’acier ayant souffert la corrosion!!! Iyaba amategeko akora neza, uyo mugabo bomurengukije imbere y’intahe, ariko rero ikosa siwe gusa, natwe tuyanywa turi mwikosa…..

  9. Le president du Gondwana

    La société civile devrait prendre la question en mains.Nous n’avons plus confiance en cette REGIDESO corrompu jusqu’ a même a ne pas mettre des produits de qualité pour filtrer l’eau du peuple et je vous le jure cette eau est sale et nécessite un laboratoire indépendant et sérieux pour des analyses et suivis réguliers de toute la distribution de l’eau sur toute l’étendu du territoire. le peuple souffre des maladies chroniques . Vive la société civile.

  10. B.O.B

    Enough is enough birateye isoni kubona tanganyika yari ifise amazi meza bakayonona c’est horrible et ignorant!! Ariko murakeneye murihishe amazi yo kunywa kandi hariho des moyens zo kuyasukura via les mécanismes appropries? Ninkuwombwira ngo inzara irishe abanyagihugu kandi leta n’abagwizatunga bokoranye bakagira une agriculture industrielle niyo inatanguza ubuzi(ils peuvent calquer sur l’occident hagwa neige canke isegenya barimbura iwacu baracakoresha amasuka ako si akamaramaza) birigwa bonona amahera mubija ntibize atakamaro biriko bizanira ubutunzi bw’igihugu!! Yemwe tuzokwama turi akamenyo nitutisubirako…

  11. JR

    «Réutiliser les bouteilles en plastique ne cause pas de maladies »!!!! Mr Steve De Cliff, mettez-vous à jour et cessez de dire que les bouteilles en plastique sont à réutiliser sans danger. On peut les fondre et fabriquer d´autres matériaux, mais n´encouragez pas la réutilisation de ces bouteilles.
    Quant à la proprété de l´eau, je ne sais pas quels médicaments le directeur de l´eau parle. L´eau provenant des sources sur les collines comme ailleurs devraient être analysée très souvent. Je doute fort que la Regideso le fait souvent et leur laboratoire devrait être équipé davantage et avoir un personnel qualifié. Je connais bien la Regideso.
    Le gouvernement devrait avoir un bon laboratoire équipé et indépendant pour contrôler tout ce qui est aliments et boissons. Les laboratoires privés s´ils existent doivent rester bien-entendu. Mais souvent, les commercants se soucient plus de leur sous qu´autre chose. C´est pourquoi il y´a des autorités de contrôle et de régulation.

  12. Venant

    La Regideso produit et distribue de l’eau de consommation, effectue elle-même les analyses physico-chimiques et bactériologiques et dit aux citoyens que cette eau est propre à la consommation. Qui peut croire à de telles affirmations?

    Pour une question de crédibilité, la Regideso devrait confier à un laboratoire indépendant accrédité par le gouvernement les analyses de l’eau et la communication des résultats de ces analyses.

    Qui a jamais entendu un communiqué officiel demandant aux citoyens de bouillir de l’eau pendant au moins une minute avant de la consommer parce qu’elle contenait des bactéries de l’espèce Escherichia coli par exemple?

    Sur un autre plan, les activités de production et de distribution d’eau potable devraient revenir à la municipalité de Bujumbura. Nous gagnerions aussi à avoir une législation nationale et un règlement sur la qualité de l’eau potable et ne pas nous contenter des normes de l’OMS. Dans cette optique, les activités de production et de distribution de l’eau potable ne devraient être effectuées que par du personnel compétent et qualifié ayant reçu une formation appropriée dans ce domaine.

  13. Jean

    La semaine passee, j’ai achete une douzaine de bouteilles d’eau minerale d’une marque aussi populaire au Burundi (je me garde de devoiler le nom) mais a ma surprise, trois des bouteillles avaient des maggots (inyo) dans les bouchons! Pire encore, les trois bouteille n’avaient pas de dates d’expirartion. Ceci m’a pousse a croire a une contrefacon.

    • Jean Reno

      Le problème est qu’il n’y a aucune instance de contrôle pour les entreprises qui vendent l’eau en bouteille. Ceci devrait être tâche du ministère de la santé!

      • Rufyirigufyina

        Depuis que j’ai trouvé des poussières dans une eau soidisant minérale de la place, je me méfie des eaux en bouteille, qui, d’ailleurs, n’ont e minéral que le nom. Je bois directement l’eau puisé au robinet sans autres traitement, que l’ajout d’un peu de jus de citron pour la vitamine C. Et je n’ai aucun problème de santé imputable à l’eau de la Regideso. Vers 5 heures du matin, je contste que l’eau est choré, ce qui est bon.

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