Mercredi 30 avril 2025

Économie

Le FMI exhorte le Burundi d’aligner le double marché de change

18/04/2025 4
Le FMI exhorte le Burundi d’aligner le double marché de change
Devant un bureau de change (Image d’archive)

Unifier le marché de change officiel et son parallèle, la libéralisation du marché des changes, la transition vers un régime de change plus souple, telles sont des préoccupations exprimées, par le Fonds Monétaire International dans son communiqué, pour réduire les déséquilibres dans l’économie du Burundi.

L’équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Alexandre Cailloux s’est rendue au Burundi du 17 au 28 mars pour rencontrer les autorités burundaises et d’autres partenaires des secteurs public et privé dans le cadre des consultations annuelles de 2025.

Les discussions ont porté sur les politiques visant à garantir la stabilité macroéconomique et le programme de réformes structurelles nécessaires pour la soutenance durable de la croissance, la consolidation de la viabilité de la dette, le renforcement de la stabilité du secteur financier, et pour réduire la pauvreté et renforcer la résilience aux risques liés au climat.

Dans une déclaration sortie mardi 15 avril, le FMI avertit que le double régime de taux de change actuel et la prime de change élevée provoquent des distorsions généralisées dans l’économie.
Cette défaillance des réserves est favorable aux pénuries de carburant, aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement, encourage les exportations illégales, l’informalité, l’évasion fiscale, etc.

Selon le FMI, la réduction de ces déséquilibres nécessite l’unification des taux de change officiels et parallèles, la libéralisation du marché des changes et une transition progressive vers un régime de change plus flexible.

Fonds Monétaire International recommande vivement la Banque Centrale Burundi à relever son taux directeur, actuellement fixé à 12 %, afin de préserver la crédibilité de son engagement en faveur d’une politique monétaire restrictive.

Cette institution ajoute que « des politiques budgétaires et monétaires favorables et des réformes structurelles, les réformes du régime de change sont une condition préalable importante pour que le Burundi puisse réaliser son potentiel économique ».

Récemment, le président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye a exprimé ses inquiétudes face à la dévaluation du franc burundais.

« Je vous dis la vérité, si aujourd’hui nous fixons le prix du dollar à 4.000 FBu, demain il sera à 8.000 FBu sur le marché noir. Même si nous fixons à 8.000 FBu, je sais que le lendemain il atteindra 16. 000 FBu car je sais bien qu’il y a des devises », a-t-il déclaré.

Le Fonds Monétaire International affirme que l’économie du Burundi a enregistré la mauvaise accélération de la croissance en 2024, précisant que la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) a atteint 3,5% en 2024 et 3,3% en 2023.

Selon cette institution internationale, « une inflation élevée, des pressions sur le taux de change parallèle, des réserves de change limitées et des pénuries prolongées de carburant sont des facteurs qui pèsent sur l’activité économique ».

Le Fonds Monétaire International fait savoir que le ralentissement de la croissance causée par la faiblesse des réserves de change en 2025 entraîne des limites sur le carburant et l’importation.

Le mois dernier, lors de la conférence des portes paroles des institutions étatiques, Jérôme Niyonzima, le porte-parole de l’Etat a annoncé que les devises tant recherchées ne proviendront que de l’exploitation et de la vente des minerais. « Les dollars viendront et le carburant qui fait aujourd’hui défaut sera disponible ».

FMI

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Stan Siyomana

    « The IMF Executive Board is expected to consider approving the second tranche of $1 billion under the Extended Fund Facility (EFF) for Pakistan by the end of April or early May 2025…
    The global financial institution has repeatedly recommended that Pakistan allow market forces to determine the rupee-dollar parity based on the supply and demand dynamics in the inter-bank market… »
    https://www.brecorder.com/news/40358969/fitch-forecasts-pakistan-rupee-at-285-against-us-dollar-by-june-295-by-fy26-end

  2. Stan Siyomana

    1. Vous ecrivez: « Même si nous fixons à 8.000 FBu, je sais que le lendemain il atteindra 16. 000 FBu car je sais bien qu’il y a des devises », a-t-il déclaré… »
    2. Mon commentaire
    a. D’apres la loi de l’offre et de la demande, s’il y avait vraiment une quantite (illimitee?) des devises dans le pays c’est le contraire de ce que dit Monsieur le president qui se produirait: LES GENS DEBOURSERAIENT MOINS DE FRANCS BURUNDAIS POUR AVOIR LA MEME QUANTITE DE DOLLARS.
    b. C’est pourquoi les banques centrales mettent/vendent des dollars pour stabiliser la monnaie locale.
    « Ce sont également les banques centrales qui gèrent les réserves de change de la zone monétaire ou du pays concerné. Qu’il s’agisse de la quantité d’or ou de devises étrangères, les institutions bancaires centrales achètent, vendent ou échangent en fonction de leurs besoins, toujours dans l’optique de maintenir un cours stable pour leurs propres monnaies… »
    https://www.b-sharpe.com/blog/influence-banques-centrales-marche-devises/

  3. Jean Pierre Hakizimana

    « « Je vous dis la vérité, si aujourd’hui nous fixons le prix du dollar à 4.000 FBu, demain il sera à 8.000 FBu sur le marché noir. Même si nous fixons à 8.000 FBu, je sais que le lendemain il atteindra 16. 000 FBu car je sais bien qu’il y a des devises », Evariste Ndayishimiye a déclaré. »

    Je pense que ce que Le FMI demande, chose qu’il fait partout où on a besoin de cette institution, c’est laisser le BIF Flotter librement. C’est n’est pas à la BRB ou le président de decider le taux d’échange, c’est l’offre et la demande qui décidera le taux.

    La question que la BRB devrait répondre est la suivante: Qui achète/vent le BIF aux taux de la BRB? Voila une grande porte de la corruption! Imaginez vous quelqu’un qui bien connecté qui achète le USD a la BRB le vent au marché, ainsi doublant son capital toute la journée, toute la semaine, tout le moi! Comme Charlie Munger a dit, show me the incentive, I will tell you the outcome ».

    Un autre problème d’une telle situation monétaire est que un tel pays(ici le Burundi) devient un pays dans lequel il est impossible d’investir. Voici un ex: Quand Ubaka Nation a essayé de ramasser des fonds de la Diaspora pour la construction du marché central de Buja, vous avez remarqué que les problèmes du prix d’action ont été soulevés: Si je suis a l’étranger, pourquoi ne pas vendre mon USD au marché, ce qui doublera le nombre d’actions que je pouvais acheter? Si non, l’actionnaire resident au Burundi avait un avantage, d’ordre de presque 100%, sur celui de la Diaspora.

    Au fait il est en ou le projet de construction? Je pense que Iwacu devrait nous mettre à jour car ce projet sera une étude de cas d’attractivité d’investissements étrangers au Burundi!

  4. Kibinakanwa

    Le Burundi ne peut pas se permettre un taux officiel à b8f 2800 alors que la valeur réelle du $usd est de bif 7500.
    C’est de la folie pure .
    Voyez le constat implacable de la FMI

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