Alors que le CNDD-FDD a raflé la quasi-totalité des sièges aux législatives et aux communales lors du dernier double scrutin, le Premier ministre, issu de ce parti au pouvoir, a tenu à rassurer l’opinion. Lors d’une émission publique à Cibitoke ce vendredi 13 juin, il a affirmé que le pays restera fidèle au pluralisme politique.
Face à la montée des inquiétudes sur l’avenir du pluralisme politique au Burundi, le Premier ministre, Gervais Ndirakobuca a pris la parole pour apaiser les esprits.
Réuni ce vendredi 13 juin avec les ministres de la province de Cibitoke, il a catégoriquement nié toute dérive vers un système de parti unique, malgré les résultats sans appel des dernières élections.
« Le fait qu’un seul parti ait remporté tous les sièges ne signifie pas que nous abolissons le multipartisme », a déclaré le chef du gouvernement. C’est sous des applaudissements de l’assistance qu’il a déclaré que « le Burundi reste et restera un pays démocratique où toutes les opinions ont droit de cité ».
Le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a obtenu une victoire écrasante aux législatives et communales, ne laissant aucun siège à l’opposition sauf 3 députés issus de la communauté des Batwa.
Cette situation suscite des craintes, notamment au sein de la société civile et de certaines formations politiques, qui redoutent une concentration excessive du pouvoir. Plusieurs analystes dont le Professeur Julien Nimubona affirme que le Burundi est déjà retourné dans le système monopartite.
En réponse aux inquiétudes, le Premier ministre a souligné que le gouvernement est déterminé à garantir le droit d’accès à l’espace politique pour tous les acteurs.
Il a appelé les partis d’opposition à continuer à faire entendre leurs voix mais « dans le respect des lois » et a encouragé un dialogue politique constructif.
Pourtant…
Cependant, cette volonté du Premier ministre semble être aux antipodes de la vision du secrétaire général du CNDD-FDD, soucieux de voir le Burundi avec un parti unique fort pour booster l’économie.

S’adressant à aux militants enthousiastes lors des différentes campagnes pour les législatives et les communales, Révérien Ndikuriyo n’a cessé de le répéter : « Le multipartisme n’est pas propice au développement. Il ne faut pas qu’on vous raconte des salades, même les pays occidentaux se sont développés sous des Etats à parti unique fort ».
Selon lui, quand les occidentaux nous manipulent nous dressant les uns contre les autres qu’il faut avoir quarante partis politiques, c’est pour qu’on continue à nous regarder en chiens de faïence au lieu de travailler.
Des exemples ont été donnés : « Allez demander en France ou dans d’autres pays européens, allez voir du côté de la Russie ou en Chine, ils se sont développés avec un Etat à parti unique fort où tout le monde a droit à la parole et où tout le monde exécute les résolutions prises ».
Quand ils décident d’accroître la production, a insisté l’« Aigle en chef », ils le font. « Et c’est pareil quand ils se disent de planter les avocatiers. Quand ils décident de bien entretenir les caféiers, ils s’exécutent ».
Visiblement la sortie médiatique du Premier ministre s’inscrirait dans la logique de redorer l’image démocratique du pays, alors que la communauté internationale et les partenaires régionaux observent avec attention l’évolution de la gouvernance burundaise. Reste à voir si cette promesse de pluralisme trouvera un écho favorable dans les actes et les réformes à venir.
Mr Ndikuriyo déclare ceci “ Des exemples ont été donnés : « Allez demander en France ou dans d’autres pays européens, allez voir du côté de la Russie ou en Chine, ils se sont développés avec un Etat à parti unique fort où tout le monde a droit à la parole et où tout le monde exécute les résolutions prises ».
Il a tout faux sur la ligne . Ca sert à quelque chose d’étudier et comprendre . Visiblement l’aigle en chef n’a pas Tout compris à l’ecole
En effet, un parti qui a la majorité à l’assemblée et au sénat a les coudées franches pour faire voter les lois, mener des politiques socio-économiques de son programme.
La question est de savoir comment cette majorité a été obtenue et l’espace politique dont disposent les partis d’opposition.