Jeudi 18 avril 2024

Editorial

Le Burundi à la tête de l’EAC. Il faut mouiller les maillots

29/07/2022 2

Le chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, a été désigné par ses homologues pour diriger la présidence tournante d’un an de la Communauté Est Africaine (EAC), le 22 juillet à Arusha.

Par Léandre Sikuyavuga

Avec cette nomination, le pays renforce son rôle à l’échiquier régional, accroît sa visibilité diplomatique, après plusieurs années d’absence dans le concert des nations due surtout à la crise de 2015. Selon des spécialistes en diplomatie, c’est un bon signe qui témoigne la confiance qu’ont les pays de la Communauté envers le Burundi sur plusieurs points en l’occurrence la sécurité et le respect des engagements comme les cotisations. Les lignes bougent donc, côté diplomatie. Par ailleurs plusieurs réunions vont se tenir dans le pays de « Ntare » au cours de cette échéance, étant donné que le ministère en charge de l’EAC dirigera les principales rencontres.

D’après un expert de l’intégration régionale, le grand challenge qui attend le président Ndayishimiye est de dissiper la méfiance entre certains pays membres et inspirer confiance à ses pairs de la Communauté. « Les pays membres de la Communauté semblent ne pas rouler dans un même train. Les intérêts divergent. Chaque pays membre compte beaucoup sur les relations bilatérales. » Aussi les relations entre certains pays membres de la Communauté ne sont pas au beau fixe. L’opinion a raison de se poser toutes ces questions, de soulever ces préoccupations. C’est légitime.
Cependant, à mon humble avis, la question devrait être posée autrement : Comment les Burundais se préparent-ils à en tirer un maximum de profits pour booster l’économie ?

Malgré certains points faibles précités, l’EAC est aujourd’hui perçu comme l’un des blocs régionaux les mieux intégrés du continent et représente à ce titre de réelles opportunités pour les Burundais. Je citerai notamment les facilités administratives, la réduction de tarifs douaniers, la facilitation de mobilité pour les citoyens burundais, leurs biens et leurs services dans les pays de l’EAC.

Le Burundi est cité comme étant le maillon le plus faible de tout le groupe des pays de l’EAC. Entre autres raisons avancées : une faible compétitivité de son économie, un niveau de développement faible par rapport aux autres pays, un manque de main d’œuvre qualifiée, des acteurs burundais réticents ou peu dynamiques face aux changements, le Burundi dépend de l’EAC pour plus de 90 % de ses importations via les ports de Mombasa et Dar-es- Salaam.

Les hommes d’affaires, les populations, les décideurs politiques et les autres agents des diverses administrations doivent changer de comportements en profitant des avantages que leur procure l’intégration et en transformant ces menaces en opportunités. C’est possible. Il faut simplement fournir des efforts, mouiller les maillots.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Salvator

    Comme vous l’avez bien mentionné, cher journaliste, il s’agit ni plus ni moins d’une présidence tournante. Rien donc à voir avec la confiance!
    La prochaine présidence reviendra probablement au Soudan du Sud.

    Mais n’empêche que le Burundi peut en profiter🤔

  2. Kamwenubusa

    Que vous avez raison M. Sikuyavuga. Abarundi bavuga ngo n-umuswa warigeze ibuye kandi ngo ntawokwama hahandi nk-ikinono !!!
    Osons en tout : les affaires, ouverture politique,…

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