Après les élections générales de 2025 (législatives, communales et collinaires), les citoyens de la commune Gitega, en province de Gitega, attendent de leurs élus une gouvernance équitable et transparente. Experts et leaders politiques insistent sur la justice, la redevabilité et l’intérêt général comme piliers indispensables pour renforcer la confiance et promouvoir le développement national.
« Tout élu doit respecter chaque citoyen tout en se conformant à la loi », affirment plusieurs habitants de la commune Gitega. Selon eux, un élu ne doit céder ni au favoritisme, ni au clientélisme, ni aux considérations d’appartenance religieuse ou ethnique.
Ils insistent qu’un élu doit travailler pour l’intérêt de tous les Burundais, sans distinction. Cependant, certains déplorent que des élus sollicitent parfois des pots-de-vin pour accomplir certains services publics.
« Nous leur demandons d’abandonner ces pratiques de corruption contraires à leurs engagements et à la mission de service public », a confié A.N.
Selon ces habitants, les autorités locales doivent se rendre dans les collines afin de mieux comprendre les problèmes des administrés, renforcer la sensibilisation à l’hygiène. Pour eux, l’installation des lampadaires dans les rues est essentielle afin d’améliorer la sécurité la nuit.
Réactions
Martin Nivyabandi : « Un élu est un représentant de tous les Burundais »
« Contrairement à d’autres pays où les parlements s’opposent à l’exécutif, l’Assemblée nationale burundaise a compris qu’elle doit accompagner et soutenir le gouvernement », a déclaré le député Martin Nivyabandi, voyant dans cette collaboration une avancée démocratique dont les Burundais peuvent se réjouir.

Selon lui, un véritable élu doit travailler en étroite collaboration avec la population dans l’élaboration des lois. Sa mission est de représenter le peuple et de légiférer dans l’intérêt général.
D’après le député de la province de Buhumuza, les élus, doivent comprendre les politiques publiques du gouvernement et les expliquer à leurs concitoyens pour en faciliter la mise en œuvre.
M. Nivyabandi estime que tous les citoyens burundais sont intelligents et dotés de convictions, mais qu’ils ne peuvent pas tous être des dirigeants. D’où la nécessité, selon lui, d’élire ceux qui peuvent les représenter. Le rôle du leader, insiste-t-il, est de gouverner sans discrimination, indépendamment de l’origine éthique, de la religion ou de l’appartenance politique.
À ses yeux, un député de Buhumuza n’est pas élu pour une seule circonscription. Il est le représentant de tous les Burundais, qu’ils soient de Gitega, Bujumbura ou d’ailleurs. L’intérêt général doit primer sur les intérêts personnels ou partisans.
Pour lui, une bonne gouvernance se manifeste par la scolarisation des enfants, l’accès aux soins de santé, une justice équitable et le développement du pays.
M. Nivyabandi rappelle que, dans la législature en cours, les parlementaires ont reçu des orientations du Président Évariste Ndayishimiye sur la manière d’exercer leur mandat. Le chef de l’État les a appelés à se rendre dans leurs circonscriptions pour mener le développement local, en lien avec la Vision 2040 pour un Burundi émergent et la Vision 2060 pour un Burundi développé.
Selon lui, ces directives rappellent que l’élu doit servir tous les Burundais. Il annonce qu’en novembre, les députés retourneront dans leurs provinces pour échanger avec leurs concitoyens.
Il appelle les Burundais à l’unité et à la solidarité, estimant que le développement du pays ne peut se réaliser que si tous travaillent ensemble, dans un esprit de responsabilité et de cohésion nationale.
Diomède Ninteretse : « Un élu ne représente pas uniquement son parti politique »
Selon le professeur d’universités et expert en leadership, la bonne gouvernance s’appuie fondamentalement sur la justice, la transparence et la redevabilité. Il affirme que tout citoyen doit être traité équitablement, sans qu’aucun privilège ne soit accordé sur des bases politique, économique, ethnique ou religieuse.
Il insiste sur le fait qu’un élu ne représente pas uniquement son parti politique mais bien l’ensemble du peuple à la fois aux niveaux local et national.
Dr. Ninteretse souligne qu’un élu doit se distinguer par son impartialité dans la prise de décisions et sa transparence dans la gestion des affaires publiques.
Pour lui, l’équité se manifeste concrètement dans l’accès aux marchés publics et dans les nominations aux postes administratifs qui devraient être régies par des critères objectifs et publics. Il dénonce toute forme de favoritisme ou de clientélisme et appelle à l’établissement des critères clairs et des concours transparents pour permettre à toute personne compétente de servir.
Il appelle les élus à privilégier une véritable culture du service public à la place d’une simple « culture du pouvoir », rappelant que leur rôle est de servir la nation et non des intérêts particuliers. La redevabilité est aussi une exigence essentielle, car l’élu doit rendre compte de ses réalisations et de sa gestion des ressources. Une telle attitude renforce la confiance entre les citoyens et les institutions.
D’après lui, la justice est la fondation de l’élévation d’une nation. Il soutient qu’un élu qui œuvre pour la justice et l’équité récolte le développement, l’unité et la cohésion tandis que le manque d’équité conduit inévitablement à la division, à la frustration et à la pauvreté.
Il plaide également pour une neutralité sans faille des institutions de contrôle de la corruption (comme la Cour des comptes et l’Inspection générale de l’État) estimant qu’elles doivent juger tous les cas selon la loi, sans considération d’appartenance politique ou ethnique.
Enfin, il rappelle que l’équité est une culture collective qui ne se décrète pas mais se construit, notamment en corrigeant les inégalités sociales et en favorisant les groupes vulnérables (personnes vivant avec un handicap, orphelins, veuves, communautés autochtones).
Selon lui, un élu au service du bien commun doit écouter même ceux qui n’ont pas voté pour lui pour renforcer l’unité et le développement du pays.
Jean Claude Nzigamasabo : « Les élus doivent s’appuyer sur les principes fondamentaux de la bonne gouvernance »
Cet avocat et consultant en bonne gouvernance estime qu’un élu doit avant tout s’acquitter de sa mission dans le strict respect de la loi qui doit guider toutes ses décisions. D’après lui, la loi est faite pour tous. Elle est impartiale, non discriminatoire et sans favoritisme.

Il souligne que, pour bien gouverner, les élus doivent s’appuyer sur les principes fondamentaux de la bonne gouvernance. Le premier, selon lui, est la transparence. Elle est essentielle pour prévenir les pratiques douteuses dans la gestion publique. Le deuxième est la redevabilité, car les élus doivent être tenus responsables de leurs actions et décisions, qu’elles soient positives ou négatives.
Selon M. Nzigamasabo, la participation citoyenne constitue également un pilier essentiel les élus doivent rester à l’écoute de la population et l’associer à la gestion des affaires publiques. L’intérêt général doit enfin orienter toute décision politique ou administrative.
L’avocat estime que le respect de ces principes n’est pas automatique. Selon lui, plusieurs facteurs, notamment la compétence des élus, leur environnement politico-social et économique, ainsi que leur légitimité vis-à-vis des citoyens en dépendent.
D’après lui, l’État devrait créer un cadre de dialogue permanent pour accompagner les élus tout au long de leur mandat et renforcer leurs capacités. Il recommande l’organisation des formations initiales et continues pour les nouveaux élus, des séminaires de réflexion et d’échanges d’expériences ainsi que la réalisation des études sur la perception des citoyens envers leurs dirigeants afin d’améliorer la gouvernance à tous les niveaux.
Jules Niyongabo : « Il faut renforcer une culture de redevabilité »
Selon cet ex-candidat indépendant aux élections législatives, il est essentiel qu’après les élections, les hommes et les femmes d’État mettent en priorité les intérêts et les attentes des citoyens plutôt que la logique partisane.
Il estime que les élus doivent adopter les principes d’unité nationale et inclure dans la gestion toutes les forces vives, notamment les jeunes et les femmes. D’après lui, le pouvoir doit être perçu comme un moyen de servir et non comme un privilège.
M. Niyongabo considère que les élus doivent rendre compte de leurs actions, viser des résultats concrets pour la population, instaurer une culture de redevabilité et renforcer les mécanismes de contrôle pour éviter les détournements ou malversations.
Olivier Nkurunziza : « Un élu doit penser à l’intérêt général »
Pour le président du parti Uprona, un élu doit travailler pour l’ensemble de la population burundaise, indépendamment des appartenances politiques, régionales ou ethniques.
Selon lui, un responsable ne peut pas rester un simple militant de son parti ; il doit penser à l’intérêt général et au développement des localités où il a été élu. Il rappelle que la discrimination a contribué aux crises répétitives dans le pays et que, pour accomplir la vision nationale, il faut que toutes les forces politiques et la société civile soient impliquées. Il souligne que les nominations des responsables doivent éviter le favoritisme et refléter l’inclusion.
Jean de Dieu Mutabazi : « les élus doivent restent tout près de la population »
Pour le président du parti Radebu, les électeurs choisissent leurs représentants sur base des programmes politiques, couvrant les domaines économique, politique, juridique et social. Il estime que les élus doivent défendre les intérêts de la population, servir de porte-voix pour leurs doléances et contrôler les actions de l’Exécutif.
Selon lui, ils doivent organiser des descentes sur le terrain pour rester en contact avec les citoyens et protéger leurs intérêts, qu’ils soient issus d’un parti politique ou de la société civile.
Il ajoute que les élections suivantes permettent d’évaluer les actions des élus : ceux qui ont bien rempli leur mandat peuvent être reconduits tandis que les autres sont sanctionnés par le vote.
Iwacu a tenté à plusieurs reprises de contacter les autorités du ministère ayant dans ses attributions le ministère de l’Intérieur pour savoir comment les autres formations politiques peuvent contribuer pleinement à la bonne gouvernance, sans succès.
Devis Gateretse
					
										




				
	
		
 
				
 
				
 
				
 
				
 
				
						
						
						
						
		
					
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