Situation d’eau potable en commune Kirundo de la province Butanyerera, le budget affecté dans ce secteur, les projets en cours,… c’était l’agenda de la Tribune d’expression populaire (TEP), réalisée au lycée Kirundo, le 25 novembre 2025, par les médias en partenariat avec l’ONG La Benevolencija.
Pour cette deuxième TEP, l’état des lieux d’eau potable était le thème central. Et les échanges ont eu entre des jeunes majoritairement du lycée de Kirundo, des enseignants et des habitants environnants et l’administrateur de Kirundo, le président du Conseil communal et un député élu dans cette circonscription.
Après un bref mot d’accueil de l’administrateur, c’est place aux questions. « Quel est l’état des lieux d’eau potable en commune Kirundo ? », a ouvert les débats Isaac Bukuru, élève au lycée Kirundo.
La question était adressée à l’administrateur communal. De son côté, Kentia Arakaza, une élève à ce même établissement a voulu savoir le nombre d’habitants qui ont accès à l’eau potable.
Face ç ces interrogations, Jean Berchmans Ndikuriyo, administrateur de la commune Kirundo a rassuré que la situation d’eau potable est bonne dans sa commune.
D’après lui, des experts en la matière signalent que si les gens parcourent jusqu’à 500 mètres pour avoir d’eau potable, c’est normal. « S’ils vont à plus de 500 mètres, 1 km, ….jusqu’à 5km, cela prouve qu’il y a un problème sérieux dans la distribution d’eau potable. »
Sur une population totale de 476758, M.Ndikuriyo a déclaré que 60% ont accès à l’eau potable. « Ils sont répartis dans 109939 ménages. » Néanmoins, a-t-il nuancé, cela ne signifie pas qu’ils en ont régulièrement. D’après lui, les ménages qui ont de sérieux problème d’eau potable sont au nombre de 65963. « Sur les 140 collines de notre commune, les plus nécessiteuses sont au nombre de 64. Mais, cela ne signifie pas qu’ils n’ont jamais d’eau potable mais ils font beaucoup de kilomètres pour en avoir ou arriver à la source. »
L’ex-Bugabira plus affectée
Jean Berchmans Ndikuriyo, administrateur de Kirundo a reconnu que cette question se pose beaucoup plus dans l’ancienne commune de Bugabira aujourd’hui faisant partie intégrante de sa commune. « Mais, nous sommes à l’œuvre pour trouver une solution. »
Lors de ces échanges, s’adressant à Melchior Nankwahomba, président du Conseil Communal, Richard Bigirimana, enseignant au lycée de Kirundo, a soulevé la question du budget réservé à l’eau dans le Plan Communal de développement communautaire (PCDC).
Et là, cet élu a indiqué que ce montant est de 20 millions BIF. Selon lui, la priorité est mise dans la réhabilitation des tuyaux d’alimentation d’eau potable. Une réponse qui n’a pas convaincue Agnès Ntahompagaze, enseignante au lycée de Kirundo. « Sur quoi vous vous êtes basés pour fixer ce montant ? Bugabira compte beaucoup de lacs, qu’est-ce qui manque pour que ses collines soient alimentées en eau potable ? », a-t-elle relancé.
Des atouts inexploités
Melchior Nankwahomba, président du Conseil Communal a reconnu que ce montant n’est pas suffisant vu les besoins. « Si la production venait à être en hausse, il y a moyen de le revoir à la hausse. » Pour combler ce manquant, il a appelé les partenaires à aider dans ce secteur. A la population, il a leur demandé de faire une gestion rationnelle d’eau pluviale.
Pour sa part, M.Ndikuriyo a indiqué que sa commune dispose beaucoup d’atouts en ce qui est de l’eau. « Nous avons des lacs et 306 sources d’eau potables non encore aménagées, non exploités. » Il a cependant rappelé que l’adduction en eau potable demande beaucoup de moyens. « Ce n’est pas possible de le faire d’un coup. Cette année, nous avons prévu d’aménager 20 sources d’approvisionnement d’eau potable. »
Toujours dans le but de rendre disponible l’eau potable, cet administrateur a annoncé que des partenaires sont aussi là et sont à l’œuvre. C’est le cas selon lui de l’organisation AMAZI WATER qui va bientôt faire des forages d’eau. Et la colline Rugero sur laquelle se trouve le lycée Kirundo est elle aussi concernée.
A la question de la priorisation de cet établissement dans la distribution d’eau potable, Jean Berchmans Ndikuriyo a bien déclaré que cela fait partie de ses priorités. « Nous allons continuer à collaborer avec la Regideso pour voir si le Lycée soit bien alimenté régulièrement. »
A ce même établissement, que ce soit Romain Bizimana, directeur d’internat ou Pascasie Niyonzima, enseignante, ils ont souligné que suite au manque d’eau, il y a des maladies, des perturbations des activités scolaires, etc. « Nous venons de passer plus de trois ans sans que les étangs soient alimentés pour stocker l’eau. Nous pouvions utiliser cette eau en attendant. Qu’est ce qui s’est passé ? », a alerté Mme Niyonzima.
L’administrateur communal trouve que c’est une question technique. D’après lui, parmi les 23 réseaux d’alimentation d’eau potable, neuf ne sont plus fonctionnels. « Ce qui peut être la cause de cette situation. On utilise souvent des tuyaux. Et quand ils sont des vieux de 50 ans, 60 ans, on ne peut pas espérer qu’ils continuent à bien servir. Ce qui nécessite des remplacements. » Il a ainsi promis qu’on va s’asseoir avec la Regideso afin de leur transmettre les doléances des élèves et enseignants.
Quid du rôle des jeunes, de la population dans l’élaboration des projets ? M.Ndikuriyo a rassuré que l’administration est organisée de la base au sommet. « A chaque colline, il y a des représentants de l’administration. Et ils ont entre autres missions de recueillir des idées de la part des citoyens et de les faire monter jusqu’au niveau du conseil communal. »
Appel à l’action aussi
Pour le lycée de Kirundo, l’administrateur Ndikuriyo a promis qu’il va être prioritaire dans la distribution d’eau potable. « D’ailleurs, depuis mon arrivée à la tête de cette commune, j’ai fait de lui une priorité. J’ai étudié ici depuis la 7ème jusqu’à la fin de mes études secondaires. Ce qui signifie que j’y tiens beaucoup. »
Néanmoins, il a appelé les autorités de cette école à agir. « Il faut installer un système de collecte et de conservation d’eau pluviale. Ne posez pas seulement des questions mais il faut aussi proposer des solutions. Initiez des travaux et nous allons vous appuyer. Montrez-nous de quoi vous êtes capables, que vous avez tellement besoin d’en finir avec cette question d’eau potable, que vous en avez tellement besoin. »
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