Mercredi 09 octobre 2024

Sécurité

Kamenge, au lendemain d’une tragédie

04/10/2020 Commentaires fermés sur Kamenge, au lendemain d’une tragédie
Kamenge, au lendemain d’une tragédie
Des gens tentent de constater les dégâts, mais sont aussitôt dissuadés par les éléments de police qui montent la garde

Dynamique, rieur, le quartier de Kamenge s’est réveillé sous le choc après l’incendie qui a détruit son marché. Des commerçants ont tout perdu. Les petits restaurants aux abords du marché sont fermés, aucun client. La cité, d’habitude vibrante est figée.

Par Jérémie Misago

15 heures, ce dimanche à Kamenge. Au lendemain de l’incendie qui a détruit le marché , l’atmosphère reste lourde dans le quartier. Tous les accès qui mènent au marché sont bloqués. Le site est sous haute sécurité. Des éléments du groupement mobile d’intervention rapide, GMIR, montent la garde.

De nombreux habitants de Kamenge, toujours sous le choc, viennent constater les dégâts, mais aussi pour glaner quelques informations. Comme l’accès est interdit, des commerçants ne savent pas si leurs stands ont échappé aux flammes. « J’avais contracté un crédit de 10 millions dans une microfinance pour faire le commerce des pagnes, mais voilà ce qui vient d’arriver. Ma vie n’a plus aucune valeur», se lamente un jeune homme la voix à peine audible. Et de s’interroger : « Pourquoi ils ne nous laissent pas pour aller voir ce qui nous reste ? »

Des éléments de la police sur place font tout pour dissuader les attroupements. « « La sécurité doit être renforcée, car il y a des opportunistes qui veulent piller», murmure avec fermeté un policier.

M.P. , un commerçant raconte que la partie du marché où se trouve son stand a échappé aux flammes. Il craint que ses marchandises ne soient emportées d’ autres. « A quand l’accès aux stands pour les commerçants ? Le monde est méchant, nous ignorons ce qui est derrière », lâche-t-il avec colère.
Il dit qu’un ami lui a raconté que « ce lundi 5 octobre tous les commerçants pourront venir constater les dégâts. » Le manque d’informations s’ajoute à la détresse.

C’est comme si la vie s’est arrêtée

Jeanine Ndayisaba tient un restaurant à une centaine de mètres du marché. Elle est désespérée, dépassée. Son restaurant est contraint de fermer. L’arrêt de bus au marché est interdit. C’est comme si la vie s’est arrêtée. « Notre vie est un cauchemar. Ma principale clientèle était faite de commerçants et des clients du marché. Je dois fermer. Rien ne va plus. Depuis le matin, je n’ai pas même gagné 20 mille BIF alors qu’avant l’incendie, je pouvais faire facilement 200 mille BIF avant 10 heures du matin ».

Elle souhaiterait avoir une explication sur ces incendies des marchés qui sont devenus une « épidémie ». Elle n’est pas la seule à se lamenter. Les vendeurs des cartes de recharge des différents opérateurs de la téléphonie mobiles ainsi que des agents de transfert d’argent par téléphones portables sont dans le désarroi. Pour eux ce marché était un lieu de rencontre des gens de différents coins de la ville. Nous avions une grande clientèle. Comment allons-nous vivre ? » s’interroge Gérard Nibigira un agent de Lumicash.

L’incendie le marché de Kamenge, commune Ntahangwa au nord de la Mairie Bujumbura s’est déclaré dans la matinée de ce samedi 3 octobre vers 4 heures . La cause de l’incendie n’est pas encore connue. Le 1er ministre, Commissaire de police général Alain Guillaume Bunyoni, a demandé, ce samedi 3 octobre 2020 aux services concernés d’accélérer les enquêtes pour déterminer les causes de l’incendie.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La tolérance n’est pas une faiblesse

Le processus électoral est en cours. À quelques mois des élections de 2025, le Code électoral, ainsi que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et ses antennes sont en place bien que critiqués par certains acteurs politiques et de la (…)

Online Users

Total 4 335 users online