Ce samedi 30 août 2025, une foule nombreuse s’est réunie pour accompagner le docteur en sciences mathématiques et physiques, Ladislas Remezo, vers sa dernière demeure à Mons (Belgique), sa deuxième patrie d’adoption.
Né en 1963 à Mugongo-Manga, ce jeune prodige des sciences fit ses premières armes au Collège du Saint-Esprit, où il termina brillamment ses études secondaires en 1982 dans la section scientifique A.
Il entama ensuite des études supérieures à la Faculté Polytechnique de l’Université du Burundi, avant de poursuivre un parcours doctoral exigeant en sciences mathématiques et physiques à l’Université de Liège.
Il y décrocha, avec les félicitations du jury, un doctorat en sciences mathématiques et physiques en 2001.
Fort de cette formation d’excellence, il entama une carrière riche et dévouée dans l’enseignement des mathématiques, partageant son savoir et sa passion dans plusieurs écoles et instituts, où il marqua durablement ses élèves et collègues par son expertise et sa générosité intellectuelle.
Mais au-delà du brillant scientifique et du pédagogue hors pair, c’est l’être humain d’exception que nous, ses amis de la promotion 1982 du Collège du Saint-Esprit, tenons aujourd’hui à honorer. Son départ nous laisse un vide immense, mais son souvenir reste vivant à travers les qualités exceptionnelles qui ont marqué sa vie et enrichi la nôtre.
Ami
Ladislas était avant tout un ami d’une sincérité et d’une fidélité rares. Dès notre jeunesse, il a su créer des liens authentiques, fondés sur une véritable connexion de cœur à cœur. Son amitié était un refuge, un lieu de confiance et de simplicité où chacun se sentait accueilli et compris.
Même après des années de chemins séparés, cette amitié est restée intacte, comme une relique précieuse que le temps ne pouvait altérer. Il incarnait cette vérité profonde : ce qui compte, ce n’est pas ce que nous croyons, mais comment nous croyons — avec cœur, authenticité et bienveillance.
Passeur
Mais Ladislas était bien plus qu’un ami : il était un passeur de savoir hors pair. Doté d’une intelligence claire et pédagogique, il avait ce don rare de rendre accessibles les connaissances les plus complexes. Les mathématiques, souvent perçues comme arides, devenaient sous son regard un territoire passionnant et logique, une aventure à partager. Il ne se contentait pas d’expliquer ; il transmuait l’abstrait en concret, l’opaque en transparent, provoquant en nous cet instant magique de compréhension, ce « Eurêka ! » qui marque un esprit pour toujours. Il était un alchimiste de la connaissance, guidant chacun avec patience et générosité.
Cette générosité était l’une de ses plus belles qualités. Ladislas offrait son savoir sans réserve, avec une simplicité qui doublait la valeur de ce qu’il transmettait. Il ne dispensait pas un savoir froid, mais une connaissance vivante, nourrie par une curiosité toujours en éveil. Il nous a aussi enseigné l’humilité intellectuelle, nous rappelant que « comprendre, c’est d’abord accepter de ne pas tout comprendre ». Cette attitude ouverte et modeste face au savoir restera l’un de ses plus précieux enseignements.
Lumière
Animé par une quête de sens et une lumière intérieure authentique, Ladislas marchait dans une clarté qui n’aveuglait pas, mais qui éclairait — celle de la sincérité, de l’amitié vraie et d’une humanité vibrante. Comme le disait Julien Green, dont les œuvres ont accompagné notre jeunesse, Ladislas savait distinguer « ce qui demeure de ce qui donne l’illusion de demeurer ». Son héritage est là : dans la force des amitiés qu’il a forgées, dans la lumière de ses idées et dans cette recherche constante du sens caché derrière les apparences.
Aujourd’hui, bien qu’il ait achevé sa course parmi nous, son esprit continue de nous inspirer. Repose en paix, cher Ladislas, toi l’ami fidèle, l’éternel passeur. Puisses-tu goûter la sérénité de l’âme que tu as si bien méritée. Comme l’écrit saint Paul : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. » Ta couronne de justice t’attend.
Nous t’avons aimé, nous t’aimons, nous ne t’oublierons jamais. Comme le disait si bien Victor Hugo, « On meurt deux fois, je le sais maintenant. La première fois quand on cesse de respirer, et une seconde fois, bien plus tard, quand votre nom est prononcé pour la dernière fois. » Tant que nous serons là, ton nom sera prononcé et tu vivras dans nos mémoires.
Portés par l’esprit de ces années fondatrices, nous nous efforcerons de transmettre, à notre tour, un peu de la lumière que tu as su nous donner.
Avec toute notre tendresse et notre gratitude éternelle.
Pour la promotion CSE 1982 : Charles Kaburahe
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