Le 9 juillet 2025, un atelier de lancement du projet « Francophonie numérique au Burundi » s’est tenu à Bujumbura. Il a été suivi d’une visite d’un CLAC (Centre de lecture et d’Animation culturelle) à Bubanza. Ce projet, mis en œuvre par Bibliothèques sans Frontières avec l’appui financier de l’Ambassade de France, ambitionne de renforcer la maîtrise du français par les jeunes burundais via une approche innovante et numérique.
C’est dans la salle du King’s Conference Center, devant une assemblée nombreuse composée de partenaires institutionnels, de responsables administratifs et de membres d’organisations de la société civile que l’atelier a été ouvert. Parmi les figures présentes figurant Stéphane Flandrin, représentant pays de Bibliothèques sans Frontières ; Sébastien Minot, ambassadeur de France au Burundi et Aimé Nkurunziza, représentant du ministre de la Jeunesse, de la Culture, de la Francophonie et des Sports. Ils ont tour à tour salué la pertinence du projet.
L’objectif est clair : promouvoir la langue française au Burundi à travers des solutions numériques concrètes. Pour cela, le projet s’appuie sur deux composantes : la redynamisation du réseau des CLAC par le numérique et l’amélioration de l’employabilité des jeunes par l’apprentissage du français à visée professionnelle.
Les discours ont mis en lumière les ambitions d’un projet à forte portée éducative, culturelle et sociale. Officiels burundais et partenaires techniques ont salué un partenariat dynamique entre le Burundi et la France autour de la langue française. Le représentant du ministre burundais de la jeunesse, de la culture et des sports a souligné l’importance du projet pour les jeunes, en particulier dans un contexte de relance du réseau des CLAC à travers tout le pays.
« Ce projet arrive à point nommé », a-t-il affirmé, évoquant le rôle stratégique de la langue française comme levier d’intégration socio-économique et d’accès à l’emploi. Il a aussi salué les équipements déjà livrés dans quinze CLAC, notamment les kits Ideas Cube, les tablettes numériques et plus de 2 500 ouvrages dont 200 livres doté par le projet, tout en appelant à une extension vers d’autres localités notamment les plus reculées.
Une approche numérique au service de l’apprentissage
L’un des piliers du projet repose sur l’utilisation d’outils numériques adaptés au terrain. Chaque kit Ideas Cube comprend un ordinateur portable, un vidéoprojecteur, des tablettes Samsung Galaxy S9+, un serveur autonome fonctionnant sans connexion Internet dont jusqu’à 20 utilisateurs peuvent s’y connecter simultanément pour accéder à des contenus éducatifs et culturels, une batterie avec autonomie de 6 heuress, de casques audio, de haut-parleurs Bluetooth JBL et de chargeurs.
Bibliothèques sans Frontières et ses partenaires mènent une initiative composée de deux volets complémentaires visant à renforcer l’accès à la langue française. D’une part, douze experts nationaux sont en cours de formation en français sur les objectifs spécifiques (FOS), afin de mieux accompagner les jeunes dans des apprentissages adaptés à leurs besoins professionnels et sociaux.
D’autre part, une solution numérique innovante est mise en œuvre à travers l’utilisation de l’application mobile « Karibu », installée sur des cartes SD Kajou. Ces cartes, véritables bibliothèques numériques portables, permettront un apprentissage ludique et interactif du français à travers des contenus variés : histoires, lexiques, exercices pratiques et podcasts. L’application, actuellement disponible en français, sera prochainement traduite en kirundi et en kiswahili pour une meilleure accessibilité.
Au total, deux mille jeunes vivant à proximité des quinze CLAC bénéficieront de la distribution de ces cartes SD, leur offrant un accès équitable et autonome à des ressources éducatives de qualité, même hors ligne.
Redonner vie aux CLAC et accompagner la jeunesse
Le projet mobilise déjà 30 animateurs des CLAC qui ont été formés à l’utilisation du kit numérique destiné à faciliter l’accès aux contenus éducatifs. En complément, un appui au microfinancement est prévu pour 30 organisations locales actives dans ces centres. Cet appui sera accordé à l’issue d’un processus de sélection collaboratif mené en partenariat avec les autorités administratives afin de garantir la pertinence et l’ancrage local des structures bénéficiaires.
L’ampleur de l’initiative se reflète dans ses résultats tangibles : plus de 22 000 jeunes utilisateurs concernés, 15 CLAC réhabilités et dotés d’équipements modernes.
Lors de la visite à Bubanza, ces engagements ont pris vie. Les autorités locales ont accueilli la délégation avec enthousiasme. Dans les salles du CLAC- animation, jeux, média et bibliothèque- des enfants et des jeunes étaient présents, accompagnés de leurs encadrants. Les participants ont pu constater de leurs propres yeux le dynamisme du centre.
Les enfants témoignent : « on y trouve beaucoup »

Les enfants rencontrés à Bubanza étaient visiblement épanouis. Ils ont témoigné que le CLAC représente une ressource essentielle dans leur quotidien. Ils y trouvent, selon leurs mots, « beaucoup de choses utiles », que ce soit pour apprendre, se divertir ou découvrir de nouveaux horizons. Leur présence nombreuse dans les différentes salles – toutes bien équipées- a conforté les partenaires dans la pertinence du projet.
Cette visite a illustré concrètement l’impact du projet sur le terrain. Le représentant du ministère burundais des affaires étrangères a rappelé que « tout ce que nous faisons, nous le faisons pour notre pays, pour le bien-être de la population ». Il a également exprimé sa satisfaction quant à l’organisation de l’atelier de Bujumbura et à la participation massive des partenaires.
Un projet ancré dans une dynamique ancienne de coopération
Pour l’ambassade de France, ce projet s’inscrit dans une mobilisation ancienne et continue en faveur du français au Burundi. L’équipe France, incluant l’Institut français du Burundi, œuvre à soutenir les jeunes burundais dans l’accès à l’éducation, à l’information et à la culture.
L’initiative ne se limite pas à l’éducation. Elle vise aussi à renforcer l’employabilité, l’initiation professionnelle et l’entrepreneuriat des jeunes francophones. « Il s’agit d’un patrimoine vivant, immensément fécond que nous avons en partage », a rappelé l’ambassadeur, citant le président français lors du Sommet de la Francophonie. « La Francophonie est cette cité solidaire de 330 millions d’âmes que nous pouvons être fiers d’habiter. »
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