138 véhicules de transport en commun ont été réquisitionnés par la Police Spéciale Roulage (PSR) ce 14 avril. Beaucoup de pièces manquaient, jusqu’aux réservoirs de carburant…
« 80 voitures de marque Toyota Coaster (30-35 places) n’avaient plus de réservoirs d’essence. Ces derniers ont été remplacés par des bidons en plastique, rattachés par des tuyaux au moteur. A la moindre erreur, tout pouvait exploser », raconte le commandant de la PSR, OPC2 Eustache Ntagahoraho. Les 58 autres, des voitures à cinq places, n’étaient pas mieux loties : les unes avaient des difficultés à démarrer, les autres manquaient des vitres, des phares, avec des clignotants cassés,… « Le pire est que tous les propriétaires possédaient le petit carton attestant que leurs véhicules avaient subi un contrôle technique à l’Office du Transport en Commun (Otraco) », regrette le commandant de la PSR. Qui a immédiatement ordonné aux chauffeurs de se conformer à la loi avant de reprendre la circulation. Corruption à l’Otraco ou faux documents attestant le contrôle technique ? Alors que les propriétaires des voitures saisies se sont refusé à tout commentaire, les autorités de l’Otraco ont déclaré à la Radio Télévision Nationale du Burundi qu’ils « ne peuvent pas octroyer une attestation d’un contrôle technique à une voiture sans l’avoir effectué. »
60.000 voitures au Burundi
Grande satisfaction pour Emmanuel Nsengiyumva, président de l’Association pour la sécurité routière et l’assistance aux victimes de la route, (Aseravr). « Il était temps !, s’exclame-t-il. Mais il faut le faire également pour tous les véhicules. Ce ne sont pas seulement ceux qui sont alloués au transport rémunéré qui peuvent causer des accidents. » Pour lui, parmi les causes des accidents (regroupées en 3 catégories), le mauvais état du véhicule vient en première position. Les deux autres sont l’erreur humaine et le mauvais état de la route. Il indique que le contrôle du véhicule suivant les normes est bénéfique pour tout le monde : « Il doit être inopiné, indétectable, à tout heure de jour comme de nuit, quelque soient les conditions atmosphériques. » Le président de l’Aseravr rappelle par ailleurs que 49 personnes ont été tuées dans des accidents de la route durant l’année 2000, un chiffre qui a triplé en dix ans : pour l’année 2010, ce sont 257 personnes qui ont ainsi perdu la vie. Le commandant de la PSR explique qu’ils ont ciblé, en premier lieu, les véhicules de transport rémunéré : « Prochainement, la police va mener une opération de contrôle de grande envergure pour toutes les voitures, sans exception. » Depuis 1993 jusqu’à aujourd’hui, le parc automobile a triplé. Le réseau routier est estimé à 462 km de longueur pour Bujumbura seulement, alors qu’il y a 60.000 voitures au niveau national.
