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De l’ordre dans le secteur pharmaceutique !

05/05/2013 Commentaires fermés sur De l’ordre dans le secteur pharmaceutique !

Le président de l’Ordre de pharmaciens du Burundi s’insurge contre le fait que le secteur pharmaceutique soit rempli de non-professionnels. Au sien du ministère de la Santé publique, on annonce que des mesures sont en train mises sur pied pour juguler ce phénomène.

<doc7353|right>La loi portant règlementation de l’exercice de la pharmacie au Burundi de 1980, toujours en vigueur, stipule que l’ouverture d’une pharmacie est conditionnée par la présence d’un pharmacien. « Le comble est que plus de 90% des pharmacies travaillent sans pharmacien » déplore Cassien Ntadambanya, président de l’Ordre des pharmaciens. Pour Emmanuel Bamenyekanye, en charge des dossiers de la pharmacie, du médicament et des laboratoires au sein du ministère de la Santé publique, cette situation s’explique du fait qu’après la crise, les grands lauréats de la pharmacie ne sont pas rentrés d’exil. Ainsi, les hommes d’affaires ont profité de cette carence de pharmaciens en investissant dans le secteur.

La logique voudrait que les médicaments reviennent dans les mains des professionnels. Une façon de juguler la vente illicite de médicaments qui gangrène le système de santé burundais. Selon le président de l’Ordre des pharmaciens : « Le Burundi doit respecter la règlementation. La pharmacie, c’est le lieu d’expression du pharmacien comme un cabinet médical est celui d’un médecin. Un médicament n’est pas un bien commercial mais un besoin de santé publique. »

Tout médicament devra être traçable facilement

Cassien Ntadambanya ajoute qu’on ne devrait pas voir la délivrance d’un médicament uniquement d’un angle lucratif, il faut voir cela du côté des responsabilités que cela engage. Un médicament peut être bénéfique ou mortel. Le pharmacien est en effet un spécialiste censé connaître la toxicité d’un médicament, capable de donner des conseils.

« Le ministère de la Santé publique est au courant de ce problème », reconnaît le directeur de la pharmacie, du médicament et des laboratoires au ministère de la Santé publique et de lutte contre le Sida. De ce fait, un projet de décret est en cours pour juguler ce problème. Dans un premier temps, il y aura une phase de sensibilisation de grande envergure. Deuxièmement, le ministère limitera la liste des médicaments vendus et commercialisés par exemple dans les pharmacies rurales. Désormais ceux qui voudront investir dans le secteur et commercialiser l’entièreté des médicaments devront impérativement collaborer avec un pharmacien.

Du côté de l’Ordre des pharmaciens, on explique que désormais toute pharmacie devra porter une enseigne lumineuse portant le nom du responsable pour informer davantage le public. Aussi, tout médicament devrait être plus facilement traçable: « On pourra savoir d’où proviennent tous les produits pharmaceutiques. Cela permettra de lutter contre la contrefaçon des médicaments. Le contrôle de la qualité sera réel. »

Peu de pharmaciens dans le secteur privé

Autour de 110 pharmaciens burundais sont repartis dans plusieurs sociétés à savoir la Centrale d’Achat de Médicaments du Burundi (Camebu), le SEP/CNLS, la mutuelle de la fonction publique et les ONG, selon le président de l’Ordre des pharmaciens. Par conséquent, ceux qui sont dans le secteur privé sont peu nombreux. C’est à cause de ce manque criant de pharmaciens que le secteur regorge des non professionnels. « Une cinquantaine de Burundais sont en train d’avoir une formation en pharmacie à l’étranger», complète le directeur de la pharmacie, du médicament et des laboratoires.

En 2012, une politique nationale pharmaceutique a donné des orientations pour règlementer le circuit de distribution des médicaments. La première recommandation est de mettre en place une législation d’où la naissance de projet de décret qui est en cours. La deuxième est la mise sur pied de l’autorité de régulation des pharmacies : « Une institution autonome qui va mettre en application de cette règlementation faisant le suivi de la distribution, le contrôle de la qualité, permettant aussi l’ouverture des pharmacies suivant une cartographie bien définie tout en vérifiant qu’il sont en ordre. »

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