Vendredi 19 avril 2024

Politique

Dans les coulisses d’Arusha

28/11/2017 Commentaires fermés sur Dans les coulisses d’Arusha

Par Agnès Ndirubusa

Au deuxième jour de la session d’Arusha, l’ envoyée spéciale d’Iwacu est entrée dans la salle où se tient cette 4ème session. Ambiance.

12H20. Les participants attendent depuis ce matin l’ouverture officielle du dialogue. Nous sommes à l’hôtel Ngurdoto Mountain Lodge. Les invités du facilitateur sont présents. On entend des rires ici et là. Mais certains commencent à s’impatienter : « Quand est ce qu’on commence ? Je n’en peux plus d’attendre », lance une personne à son ami. Il est en costume cravate. Il fait chaud.

En me voyant, l’un d’eux me dit : « Tu viens rendre visite aux habitants de la forêt ? » faisant allusion à l’emplacement de l’hôtel, situé à plus de 30 km de la ville d’Arusha. L’établissement est en effet entouré par un grand parc.

Un autre rigole : « Tu veux parler aux prisonniers volontaires qui ont l’interdiction de parler aux journalistes ? »

L’ambiance bon enfant règne, malgré l’attente. Les participants sont regroupés par affinité politique. Certains discutent à voix basse, comme s’ils étaient en train de conspirer.

Un groupe de jeunes s’est formé autour d’un ancien président. Il les tient en haleine tel un professeur devant des étudiants qui boivent ses paroles. Je ne m’approche pas trop pour ne pas casser l’ambiance.

La coalition Amizero y’abarundi est plutôt relax. L’un d’eux déclare: « Nous avons produit un document qui renferme notre position sur les questions qui feront l’objet de débat. Nous sommes prêts »

Un autre groupe d’opposants est dans son coin. Des éclats de rire accompagnent leurs discussions. Une question : « Le Cnared est absent, un dialogue qui n’est pas inclusif, à votre avis ? » La réponse fuse. « Le Cnared est présent. Les partis Sahwanya Frodebu, MRC, Parena et (il cite un autre parti que je ne parviens pas à retenir.) sont là. Pourquoi dites-vous que le Cnared est absent ?»

J’approche un groupe de l’opposition qui se dit ‘constructive’. Un point les a « titillés » lorsqu’ils ont pris connaissance des points à l’ordre du jour. La fameuse question du gouvernement d’unité nationale. « Ce n’est pas une négociation des postes que nous menons ici. » Un membre du groupe renchérit : « Nous avons fait campagne pour prétendre au pouvoir. Il faut passer par les élections.»

C’est vers 16 heures locales que le facilitateur dans la crise burundaise, l’ancien président tanzanien a ouvert les travaux de cette 4ème session. Il a indiqué que c’est aux Burundais eux-mêmes de trouver la solution à la crise.

Les discussions ont porté sur la constitution des groupes. A la fin, les participants ont opté pour la mise en place de deux groupes. Le premier formé d’anciens chefs d’Etat, les partis et acteurs politiques. Le second groupe quant à lui inclut la société civile, les confessions religieuses, les femmes et les jeunes.

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