Vendredi 26 avril 2024

Santé

Covid-19 : la menace de plus en plus pesante

27/03/2020 Commentaires fermés sur Covid-19 : la menace de plus en plus pesante
Covid-19 : la menace de plus en plus pesante
Des passagers de bus priés d’effectuer leur hygiène manuelle avant d’entrer.

Pour être prêt en cas d’apparition de personnes infectées, le gouvernement multiplie les démentis de tout bord contre les fake news qui fleurissent sur la toile … Depuis que la pandémie a frappé aux portes des pays voisins, à tous les échelons, le gouvernement est mobilisé.

Dossier réalisé par Hervé Mugisha, Félix Nzorubonanya et Alphonse Yikeze

Du ministre de la Santé publique en passant par le ministre des Relations extérieures au secrétaire général et porte-parole du gouvernement, depuis début janvier 2020, tout le monde est mobilisé. Certes, on sent une peur généralisée mais en aucune manière la population ne doit y céder « tant la main du Très Haut reste de notre côté », a rappelé Prosper Ntahorwamiye, porte-parole et secrétaire général du gouvernement, dans son communiqué du 25 mars. « Une exception, toutefois, qui ne doit pas nous entraîner à baisser la garde », reconnaît-il.

Thaddée Ndikumana : « La mesure de confinement est étendue à tous les passagers en provenance de l’Union européenne et ceux qui y ont séjourné durant les 14 jours précédant leur entrée au Burundi.»

Avec une dizaine d’autres pays, le Burundi reste le seul pays qui n’a pas encore enregistré de cas de patients souffrant du Covid-19. Depuis l’apparition de cette pandémie, le ministère de tutelle, en plus de la vulgarisation des mesures préventives (le lavage des mains avec du savon, éternuer dans le creux du coude ou utiliser des mouchoirs à usage unique, etc.), a renforcé la surveillance sur tous les points d’entrée au Burundi.

Des mesures qui sont allées crescendo avec l’apparition de la maladie dans les pays voisins (Rwanda, RDC). En témoigne, la sortie du ministre de l’Intérieur. Sans plus de précisions sur les mesures à prendre pour faire face au coronavirus, Pascal Barandagiye appelle les gouverneurs à « surveiller les points d’entrée sur toutes les frontières ». Dans la foulée, le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Prosper Ntahorwamiye, annoncera la suspension de toutes les missions officielles à l’étranger jusqu’à nouvel ordre. Ce qui serait d’ailleurs difficile avec tant d’aéroports fermés en Afrique et ailleurs.

Face à la poussée du coronavirus partout ailleurs, le ministère de la Santé a allongé la liste des pays de provenance concernés par la mise en quarantaine : « En complément à la mesure de mise en quarantaine de tous les passagers en provenance de 7 pays, dans le but de la prévention de cette pandémie, nous portons à l’opinion nationale et internationale que ladite mesure est étendue à tous les passagers en provenance de l’Union européenne et ceux qui y ont séjourné durant les 14 jours précédant leur entrée au Burundi ».

Aux yeux de l’opinion, toutes ces mesures renforcent le sentiment que la pandémie approche à grands pas. Faisant encore partie des pays de Priorité 3 (catégorisation de l’OMS pour des pays où le virus ne s’est pas encore déclaré, NDLR), un épidémiologiste sous le sceau de l’anonymat soutient : « A tout prix, le gouvernement doit renforcer son niveau d’alerte. A l’instar des autres pays, créer un fonds d’appui pour lutter contre cette maladie ».

Un confinement loin de suffire

Freddy Mbonimpa : « Si l’urgence s’impose, fermer certains lieux de loisirs rassemblant beaucoup de monde ne sera pas contre-productif. »

Face au drame sanitaire qui frappe le monde, progressivement, les Burundais semblent de plus en plus prendre conscience du danger.

Pourtant, comme d’habitude, de grands rassemblements se sont observés le week-end du 21 mars lors de cultes du dimanche notamment et certains fidèles ne se sont pas privés de se donner la main, ou se serrer pour de longues accolades.

Durant la messe, la traditionnelle accolade entre les fidèles pour se souhaiter « la paix du Christ » chez les catholiques n’a pas été faite et, pour communier, les fidèles ne reçoivent plus l’hostie dans la bouche, mais exclusivement dans la main. Pourtant, la distance conseillée est d’observer au moins 1,5m.

Une mention spéciale pour les gestionnaires des parkings de bus à Bujumbura qui ont fait un gros effort : les clients sont priés de se laver les mains avec du savon avant d’entrer dans le bus. Il y a même une sorte d’agent chargé de rappeler cette règle aux récalcitrants qui semblent négliger ou ignorer la consigne.

La peur a fait flamber les prix des masques. Il est passé du simple au double. « Les stocks se sont épuisés il y a de cela quelques jours suite à une forte demande dépassant l’offre. De préférence, nous servons nos fidèles clients un lot de 50 masques pour la coquette somme de 58.000 francs burundais. Avant cette pandémie de coronavirus, le même lot était vendu à 35.000 francs », confie un employé d’une pharmacie de gros.

Au cours d’une réunion avec les professionnels des médias et le monde du showbiz, mardi 24 mars, le maire de la ville Bujumbura a indiqué que si l’urgence s’impose, fermer certains lieux de loisirs rassemblant beaucoup de monde ne sera pas contre-productif.

« Certes, jusqu’à maintenant, aucune mesure allant dans ce sens n’a encore été prise, mais, si l’urgence s’impose, nous verrons dans quelle manière agir », a fait savoir Freddy Mbonimpa.

Mieux, dans le milieu des affaires, pour l’intérêt général de la population, la mesure semble faire l’unanimité, comme l’a témoigné Omar, gérant de Safi Beach, un endroit situé près du lac Tanganyika, très prisé par les jeunes.

Pour lui, tant que cela peut aider, il se dit prêt à se serrer la ceinture.

Des conséquences en cascade

Pas de mouvements de clients ou de voyageurs comme à l’accoutumée au marché dit ’’Bujumbura City Market’’ communément appelé ’’Kwa Siyoni’’. Certaines agences de voyages desservant les villes d’Uvira et de Bukavu à l’est de la RDC ayant leur siège à l’intérieur de ce marché, sont fermées. Mais certains agents ouvrent les bureaux, histoire de tuer le temps, disent-ils.

Suite à la décision de fermeture des frontières par mesure préventive contre le coronavirus, les commerçants congolais ne se bousculaient plus dans ce marché pour écouler leurs produits et s’approvisionner en denrées alimentaires.

Selon un employé d’une agence de voyages Bujumbura-Bukavu rencontré dans la matinée de ce mardi 24 mars, cette mesure est un mal nécessaire : « Nos agences ferment les unes après les autres, mais il est primordial de stopper par tous les moyens la propagation du coronavirus ».

Les vendeurs de chaussures d’occasion dans ce marché indiquent que la majorité de leurs clients étaient des Congolais. Ils regrettent que ces jours proches de la fête de Pâques, leurs fidèles clients ne viendront pas acheter des chaussures.

Mais conscients du danger que représente le covid-19, ces commerçants évitent de se plaindre : « La santé avant tout ! », a lancé l’un d’entre eux.
Le constat est le même pour les dépôts de boissons de la Brarudi se trouvant dans ce marché, les grossistes qui se bousculaient, il y a encore quelques semaines, sont devenus rares. « Les clients viennent à compte-goutte, car la majorité de nos clients venaient du Congo », a indiqué un des gestionnaires de ces dépôts de produits Brarudi rencontrés.


Rumonge : le calvaire des personnes mises en quarantaine

Isolées depuis une semaine, des voyageurs en provenance de la RD Congo font face au manque de nourriture, de lieux d’aisance, de couvertures, de médicaments… Leurs familles demandent que les besoins vitaux soient garantis.

Le petit commerce tourne au ralenti au port de Rumonge.

Elles sont au nombre de 146. Des hommes, des femmes et des enfants. Tous des ressortissants Burundais qui sont rentrés de la République démocratique du Congo où ils étaient partis à la recherche de travail.

Certains cultivent la terre, d’autres sont des pêcheurs, des petits artisans et d’autres font le petit commerce entre la province Rumonge et le Sud-Kivu. Originaires des différentes provinces du Burundi, ces gens sont arrivés au port de Rumonge, lundi 23 mars. Sur le coup, les autorités administratives et sanitaires de la province de Rumonge ont décidé de les mettre en quarantaine afin de voir s’ils ne sont pas porteurs du coronavirus. Sans moyens financiers, ils ont indiqué ne pas être en mesure de payer les chambres d’hôtel. Les autorités administratives et sanitaires de la province de Rumonge ont alors décidé de les mettre dans une salle de réunion de la commune Rumonge.

Des conditions de vie déplorables

En plus de ne comporter aucune chambre, cette salle n’a que deux latrines sans eau. Pire, on n’y trouve ni couverture ni moustiquaire, encore moins de matelas ou de nattes.

Mardi 24 mars, en plus de quelques moustiquaires et de bidons, mais sans savons, ladite salle a été alimentée en eau potable. Leurs familles demandent aux autorités administratives et sanitaires de les placer dans un endroit qui réunit les conditions minimales de vie, à l’instar des endroits qui servent de quarantaine dans d’autres provinces.

Contacté, le médecin provincial de la province sanitaire de Rumonge a indiqué avoir mis en pratique toutes les recommandations du ministère de la Santé publique visant à se prémunir contre cette pandémie du coronavirus.

Il lance un appel à toute la population à mettre en pratique les règles d’hygiène.

Les échanges commerciaux paralysés

Le petit commerce tourne au ralenti au port de Rumonge. A titre d’exemple, deux bateaux chargés du sel en provenance de la Tanzanie viennent de passer deux jours sans être déchargés. A l’origine : les recommandations pour se prémunir du Covid-19.

Et depuis, les conséquences socioéconomiques de cette pandémie sont nombreuses. Les défenseurs des droits de l’Homme demandent qu’il y ait beaucoup de séances de sensibilisation afin que toute la population soit consciente du danger lié au coronavirus.


ECLAIRAGE/ « Les Burundais doivent se réveiller ! »

Face à la menace du Covid-19, Iwacu a rencontré Martin Manirakiza, médecin-infectiologue à l’hôpital Roi Khaled, qui appelle les Burundais à une vigilance accrue.

Le système sanitaire burundais est-il apte à faire face au coronavirus ?

Nous ne sommes peut-être pas prêts autant que les Européens ou les Asiatiques, mais à notre façon, nous sommes en mesure de faire face à un éventuel cas de coronavirus. Des dispositifs de confinement ont été adoptés à l’endroit des voyageurs en provenance des pays déjà affectés par la pandémie et cela dans des endroits précis où ils feront l’objet de surveillance pendant quatorze jours.

Le personnel soignant existe-t-il en nombre satisfaisant pour affronter la pandémie ?

Le personnel soignant n’est jamais suffisant même dans les pays développés qui observent eux-mêmes une carence en la matière. En ce qui nous concerne, on essaiera de s’y prendre comme on le fait tous les jours. Je pense que le personnel soignant présent ici peut prendre en charge les cas qui pourraient se manifester.

Qu’en est-il de la formation du personnel soignant au niveau de l’hôpital Roi Khaled en termes de lutte contre le coronavirus ?

Une formation est en train justement d’être mise en place pour cette semaine et la suivante et portera sur la prévention et le contrôle de l’infection en milieu de soins. Elle est destinée à tout le personnel soignant (médecins, infirmiers, …).

J’en profite également pour préciser que les patients atteints de Coronavirus ne sont en rien des cas particuliers par rapport à d’autres malades. Même si le Covid-19 fait du bruit dans le monde entier, c’est une pathologie qui, la plupart du temps, produit des symptômes de la grippe – souvent du rhume – et c’est donc le type d’affections que tous les médecins peuvent prendre en charge. Dans très peu de cas – autour de 2% – le coronavirus se présente sous des formes sévères, caractérisées notamment par l’apparition du syndrome de détresse respiratoire et là-dessus aussi, tout médecin formé a la capacité d’effectuer la prise en charge de cas y liés. Le seul souci qui mérite attention, c’est la protection contre ce virus au sein du personnel soignant.

Quid des places pour accueillir les patients atteints de Covid-19 au sein de votre structure ?

Un espace est en train d’être aménagé dans notre établissement hospitalier pour d’éventuels cas de coronavirus.

La situation difficile que traverse notre trésor public permettra-t-elle au pays d’engager les moyens qu’il faut pour parer au coronavirus ?

Je ne m’inquiète pas à ce niveau-là, car je pense qu’il n’y aura pas besoin de moyens financiers supplémentaires. A titre d’exemple, l’oxygène et les médicaments contre la fièvre existent en quantité suffisante. Et même dans le cas inverse, je ne pense pas que de grosses sommes en termes de milliards seront requises.

Serait-il pertinent, au stade actuel, de fermer les établissements scolaires, limiter les rassemblements publics tels les rencontres sportives, les meetings politiques ou les offices religieux ?

A ce stade, comme l’a signalé le ministre de la Santé, aucun cas de coronavirus n’a encore été signalé sur le sol burundais. Du coup, je ne vois pas comment on pourrait fermer les marchés ou limiter les rencontres sociales ! Par contre, il faut renforcer les mesures de prévention en mettant en place des points de lavage au niveau de tous les endroits susceptibles d’accueillir plus d’une personne. Aussi, toute personne qui présente des symptômes grippaux est priée de se mettre à l’écart ou au mieux, de rester chez elle pour éviter de contaminer les autres s’il advenait qu’elle soit porteuse de la pandémie du coronavirus.

Que diriez-vous aux Burundais qui prennent ce virus à la légère ?

Les Burundais doivent se réveiller et prendre conscience de la menace que représente ce virus ! Et pour cela, nos dictons ancestraux du style ‘Les noirs ne peuvent mourir de saleté’, doivent-il être bannis.

Le problème d’accès à l’eau potable présent dans certains coins du pays ne risque-t-il pas d’être une entrave à l’opération ‘’mains propres’’ dans le cadre de cette lutte préventive contre le Covid-19 ?

Ce problème d’accès à l’eau potable se situe le plus souvent dans des centres urbains, contrairement au milieu rural où l’eau qui coule des différentes sources et rivières est assez propre. Et pour cela, j’interpellerais la Regideso pour qu’il n’y ait pas des coupures d’eau dans les villes surtout avec la menace que fait peser le coronavirus.

Que demanderiez-vous aux autorités publiques pour une meilleure prévention contre le Covid-19 ?

Appliquer des mesures strictes de contrôle des frontières (Entrées et sorties des personnes). Renforcer la sensibilisation en rapport avec ‘les gestes-barrières’ : lavage des mains récurrent, recommander aux gens de ne pas tousser ou éternuer en public et s’il faut le faire, d’user du creux de son coude plutôt que ses mains et ensuite, pour les personnes présentant des symptômes grippaux, d’éviter d’aller à la rencontre des autres. Et à ceux et celles parmi mes concitoyens qui ont accès à des masques de protection, je leur conseillerais de s’en servir.

Ebola et Covid-19, des jumeaux ?

Le Dr Martin Manirakiza révèle que l’Ebola et le Coronavirus sont deux virus différents. L’infectiologue précise que l’Ebola appartient à la famille des Filoviridae tandis que le Coronavirus appartient à celle des coronaviridae. Quant aux symptômes, soutient ce professionnel de santé, ceux-ci sont aussi à l’opposé l’un de l’autre. Le médecin spécialiste affirme qu’à part la toux qui se manifeste pour les cas d’Ebola comme pour le coronavirus, celui-ci s’en prend à l’appareil respiratoire alors que l’Ebola attaque tous les organes humains.

Le Dr Manirakiza déclare par la suite que le Covid-19 n’engendre jamais des saignements alors que le syndrome hémorragique est une particularité de l’Ebola et fonde sa gravité. Le médecin-soignant du CHUK aborde ensuite la question de la létalité qui distingue ces deux pathologies. « En général, le Covid-19 ne tue pas sauf pour le cas de quelques patients qui souffrent de maladies chroniques ou qui sont soumis à des traitements qui affaiblissent les défenses immunitaires de l’organisme, sans oublier les patients âgés de plus de plus de 75 ans »

Et de souligner, par la même occasion, que « l’Ebola tue énormément et touche tout le monde autant.»

L’infectiologue Manirakiza souligne également que la seule ressemblance entre les deux pandémies se situe au niveau du mode de transmission qui se fait généralement par le contact manuel. « Un malade de l’Ebola peut transmettre sa maladie à son entourage lors de ses quintes de toux. », complète-t-il. Martin Manirakiza revient aussi sur les bienfaits de l’hygiène manuelle permanente. « Si les règles d’hygiène manuelle demeurent respectées, cela limitera fortement l’impact d’autres maladies comme la Fièvre typhoïde, le Choléra, l’Amibiase, la Dysenterie, … », analyse ce docteur.

Répondant à ceux qui pensent que la non apparition de l’Ebola au Burundi – en dépit de sa forte présence en RDC encore récemment – serait ‘’le signe’’ que le Covid-19 demeurera absent au Burundi, le Dr soignant à l’hôpital Roi Khaled fait une mise au point. « D’abord, il faudrait savoir que quand il y a eu des flambées d’Ebola en RD Congo, les autorités de ce pays voisin ont pris la décision d’effectuer un suivi strict des mouvements venant des villages atteints vers ceux non encore atteints par le virus. »

Ce médecin spécialiste poursuit son propos sur les populations de l’autre côté de la frontière qui auraient pris au sérieux les mesures d’hygiène qui leur avaient été prescrites, notamment le lavage manuel. « Tout cela a empêché en grande partie l’apparition de l’Ebola au Burundi. » A l’instar de cela, le Dr Manirakiza ajoute que des contrôles aux frontières ont aussi permis d’empêcher qu’il y ait des cas d’Ebola au Burundi.

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