Jeudi 05 décembre 2024

Politique

CNL/Suspension du président et du secrétaire général : « Une pure chimère »

23/08/2023 3
CNL/Suspension du président et du secrétaire général : « Une pure chimère »
Simon Bizimungu : « La suspension du président et du secrétaire général est une tentative d’éviction sur base d’une lecture manipulée des textes juridiques régissant le parti CNL »

Le parti Congrès national pour la liberté (CNL) rejette la suspension de son président et son secrétaire général, récemment annoncée par un groupe de dix membres « dissidents ». Selon son secrétaire général, cette suspension n’est pas conforme aux textes juridiques régissant ce principal parti de l’opposition.

« Seul le président du parti a la prérogative de changer les fonctions du secrétaire général. Par ailleurs, l’article 38 du règlement d’ordre intérieur et l’article 49 des statuts du parti prévoient la procédure et les circonstances à partir desquelles le président ou le secrétaire général peuvent être remplacés : le décès, la maladie, la démission ou toute autre cause de cessation de fonctions », indique Simon Bizimungu, secrétaire général du parti CNL, dans une déclaration de ce 22 août.

Selon lui, aucune de ces circonstances n’est survenue pour justifier une quelconque vacance de poste dans le parti.

Et de marteler que lui et Agathon Rwasa gardent toujours leurs postes de secrétaire général et du président du parti CNL respectivement, assurant au quotidien les fonctions leur confiées par les membres Inyankamugayo à travers la Convention nationale de 2019.

Pour lui, la suspension du président et du secrétaire général du parti orchestrée par le groupe des dix « dissidents » est une tentative d’éviction sur base d’une lecture manipulée des dispositions contenues dans les textes juridiques régissant le parti CNL.

Il rappelle que les dix « dissidents » ont été suspendus des organes du parti et qu’ils ne font plus partie du bureau politique de 2019 : « Le bureau politique de 2019 comptait 32 membres. Comment alors 10 sur 32 membres peuvent prétendre prendre une décision au nom de cet organe en ignorant les 22 membres qui restent ? Quelle serait la légitimité et la légalité d’une telle décision ? ».

Selon ce fidèle d’Agathon Rwasa, la persistance d’agissements de la part des dix « dissidents » ne manque pas de soutien de mains invisibles préoccupées de renverser le leadership actuel du parti dans le but de mettre en place un autre qui leur soient favorable à l’inféodation afin d’éliminer le parti CNL, deuxième force politique du pays.

Le secrétaire général du parti CNL appelle le ministre de l’Intérieur à éviter de prêter oreille aux déstabilisateurs du parti CNL : « Le parti reste ouvert à quiconque serait animé d’une bonne volonté d’édification de notre société ».

Et de lui demander de veiller à la sauvegarde des leaderships des partis politiques au Burundi tels que le veulent leurs membres et non selon les désirs d’un petit groupe des gens.

Pour rappel, dix membres du bureau politique du parti CNL ont décidé de suspendre le président de ce parti Agathon Rwasa et de le remplacer par son secrétaire général.

Cependant, ce dernier a décliné cette offre. Ainsi, ils ont décidé de nommer le doyen d’âge des membres du bureau politique de 2019 en la personne de la députée Marie Immaculée Ntacobakimvuna, actuelle secrétaire nationale à la promotion féminine, pour assurer l’intérim à la tête de ce parti.

CNL

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3 réactions
  1. Gacece

    @Kira
    Par arbitre, il faut comprendre une personne intègre, compétente et de consensus. Quand les accusations par médias interposés, quand les discussions, dialogues, médiations et négociations n’ont pas abouti à une solution, un arbitre vient trancher. Il analyse chaque point de désaccord entre les parties et détermine, à l’aide de la loi et du règlement, qui a raison et qui a tort. Et à la fin, il impose une solution qui doit être acceptée par toutes les parties en conflit, qu’elles soient d’accord ou pas.

    Vu le caractère contraignant de la décision d’un arbitre, il est normal qu’il soit désigné par le Ministre de l’Intérieur puisque l’agrément des partis dépend de son ministère. Pour le consensus, il faut que toutes les parties soient impliquées dans la sélection du ou des arbitres qui seront désignés par le Ministre, et aussi qu’ils doivent signer au préalable un engagement à respecter la ou les décisions de l’arbitre, sous peine d’être sanctionnés s’ils ne respectent pas l’engagement signé. La sanction peut aller de l’exclusion du parti, le refus de l’agrément d’un nouveau parti ou l’exigence de se créer son parti et l’interdiction d’usurper en tout ou en partie le nom du parti existant, la déchéance du statut de député et l’octroi à l’autre partie la possibilité de remplacer le député déchu, etc.

    L’arbitre peut être un juge (les juges sont censés et réputés être impartiaux), un avocat, un érudit dans son domaine, un sage, un dirigeant d’entreprise, etc… Et il ne doit pas nécessairement être Burundais.

    Personnellement, je pense que Rwasa est trop têtu pour accepter une telle démarche. Il suffit de se souvenir combien de temps il a pris pour réaliser qu’il fallait qu’il change le Palipehutu pour le FNL et le FNL pour le CNL. Il pourrait déjà « ne pas perdre » de temps et enregistrer un nouveau parti avec le « plus » de fidèles qu’il lui reste… et le cycle va recommencer! Ce n’est qu’un idée.
    La scission est déjà consommée!… À chacun de tirer ses conclusions!

  2. Gacece

    Je remarque que chaque groupe campe sur ses positions. Et je ne comprends pas pourquoi aucun des 2 groupes n’a eu la sagesse d’invoquer un recours à un médiateur externe au parti. Il n’en manque pas des sages qui pourraient parfaitement s’acquitter de ce rôle. On n’a qu’à penser aux 2 anciens Présidents Ntibantunganya et Ndayizeye.

    On ne peut pas demander au ministre de favoriser un côté plutôt que l’autre. Si la médiation ne fonctionne pas, le Ministre de l’Intérieur pourrait toujours désigner un arbitre indépendant (de consensus s’il vous plaît) qui déciderait de chaque point de discorde entre les 2 parties et parvenir à une entente finale… ou à une mésentente finale (scission?).

    • Kira

      Demander au ministre de désigner un arbitre indépendant? Vous n’êtes pas sérieux! Dès qu’il intervient pour veiller au strict respect du cadre légal et réglementaire régissant les partis politiques on l’accuse illico de s’ingérer dans la cuisine interne des partis, et c’est à lui qu’on pense pour gérer la crise au sein du CNL? Le plus ahurissant ce sont les mêmes qui, en d’autres circonstances, disent et pensent pis que pendre de l’intéressé mais lui demandent cette fois, au moment ou le leadership à la tête du CNL montre sérieusement ses limites,  »de veiller à la sauvegarde des leaderships des partis politiques au Burundi tels que le veulent leurs membres et non selon les désirs d’un petit groupe des gens ». J’au dû lire deux fois la phrase entre guillemets tellement je n’en croyais pas mes yeux!
       »Le parti reste ouvert à quiconque serait animé d’une bonne volonté d’édification de notre société », dixit le secrétaire général du CNL. Au regard de l’impasse dans laquelle se trouve son parti actuellement, il faudrait se demander sérieusement quelle société le CNL envisagerait d’édifier à l’échelle d’une nation alors que le choix d’un leadership consensuel au sein de la formation politique reste un vœu pieux.  »Le leadership est la capacité à inspirer, motiver et guider un groupe de personnes pour atteindre un objectif commun. Un leader efficace est capable de prendre des décisions stratégiques, de communiquer clairement avec son équipe, de résoudre les conflits et de stimuler la créativité et l’innovation(…). Les qualités d’un bon leader comprennent l’intégrité, la confiance en soi, la capacité à écouter et à prendre en compte les idées des autres, la pensée créative et la capacité à inspirer les autres ». Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le dictionnaire du français en ligne et c’est on ne peut plus clair! C’est comme une image inversée de ce qui se passe au CNL en ce moment.

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