Lundi 29 avril 2024

Politique

CNL : Jusqu’où ira la tempête ?

02/04/2024 6
CNL : Jusqu’où ira la tempête ?
Nestor Girukwishaka : « Le parti CNL a constaté la disparition de beaucoup d’outils et matériels du parti »

Après la reconnaissance par le ministère de l’Intérieur de Nestor Girukwishaka comme nouveau président du CNL, ce dernier révèle qu’il y a eu disparition de plusieurs biens du parti. Des allégations qui ont du mal à passer pour le camp Rwasa.

Alors que le congrès de Ngozi du 10 mars 2024 a été tenu dans la perspective de « dénouer définitivement la crise au sein de ce parti », la brouille persiste. Dans un communiqué de presse du 30 mars signé Nestor Girukwishaka, le nouveau président du parti CNL contesté par le camp Rwasa avoue avoir constaté que les biens du parti CNL ont été détournés.

« Après une minutieuse vérification de l’état des lieux de la permanence nationale du parti tel que constaté et consigné dans le procès-verbal établi par l’Officier de Police Judiciaire en date du 22 mars 2024 lors de l’entrée dans ces endroits, le président du parti CNL a mis sur pied une commission chargée d’inventorier les biens du parti CNL détournés dans ses différentes permanences », lit-on dans ce communiqué.

Sans préciser les auteurs de ce détournement, ce communiqué expose en outre la nature de quelques biens détournés : « Le cachet, les équipements informatiques, les fournitures de bureau, le matériel roulant, le patrimoine financier ».

Toutefois, pour les auteurs de cette disparition des biens, Térence Manirambona, porte-parole du CNL, d’après les résultats du congrès de Ngozi, parle sans langue de bois : « s’agissant des auteurs, jusqu’à l’heure actuelle, par responsabilité hiérarchique, le parti compte d’abord s’adresser à « l’ex président du parti » ».

Il note tout de même que cette commission continue son travail et quand elle aura terminé son travail et adressé son rapport à qui de droit, le parti CNL communiquera la suite à y réserver.

M. Manirambona indique également que par le travail de cette commission, l’état des comptes bancaires du parti CNL sera connu prochainement.

Pour Agathon Rwasa, ce que disent et font ses détracteurs sont « du n’importe quoi ». « Autant ils ne m’ont pas associé à leur comédie, autant ils se devraient de ne pas me mêler à leur pétrin. Est-ce qu’on était ensemble quand ils ont défoncé la permanence ? », s’interroge-t-il. Avant d’ajouter que « tout cela n’a rien d’étonnant car c’est l’état des lieux de la société d’aujourd’hui ».

D’après Simon Bizimungu, un député proche de Rwasa et « ancien secrétaire général du parti CNL » selon toujours les conclusions du congrès de Ngozi, les biens du parti sont achetés à partir des contributions des membres du parti.
« Dès que les outils et matériels du parti sont achetés, ils sont directement sous la responsabilité de la hiérarchie mise en place par les Inyankamugayo, membres du parti eux-mêmes, à travers un congrès. Cette hiérarchie du parti veille alors sur ces biens dans le but d’exécuter le mandat et la responsabilité lui confiés ».

Or, insiste Bizimungu, ceux qui disent qu’ils sont des représentants actuels du parti ne sont reconnus que par le ministère de l’Intérieur. « Ils n’ont pas été élus par les Inyankamugayo et par voie de conséquence ces derniers ne les reconnaissent pas comme leurs représentants. D’ailleurs, ce qu’ils disent et font n’a pas de valeur devant les Inyankamugayo ».

Alors que, « parmi les biens disparus figurent le cachet du parti », selon le communiqué. Ce dernier porte le cachet du parti. A cela, Térence Manirambona donne une justification : « le communiqué signé par le président du parti CNL porte un nouveau cachet qui diffère de celui qui reste aux mains des anciens dirigeants ».

Simon Bizimungu indique qu’ils vont saisir la justice pour statuer sur la légalité du congrès. Car, pour lui « les congressistes du parti CNL sont connus. Ce ne sont pas ces jeunes imbonerakure que nous avons vu participer au ’’pseudo-congrès’’ de Ngozi ».

CNL

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. Bellum

    @ Kira
    Les memes principes s’appliquent au Rwanda. « On peut tout faire avec une bayonette sauf s’asseoir dessus. » « Le pouvoir est une chose trop serieuse pour etre laisse a des dirigeants non elus. »
    Mais que faire pour cela dans un pays ou il y a 30 ans, jour pour jour, les Tutsis rwandais furent democratiquement extermines?
    Que faire dans un contexte ou le puissant Hutu-power que l’historien francais, Jean-Pierre Chretien, appelle nazisme tropical, affirme que le prochain genocide sera pire que le precedent?
    Je pense humblement que seuls ceux qui ont arrete par miracle le precedent genocide, dans un rapport de David contre Goliath, peuvent y repondre.

  2. Bellum

    Je viens de passer un mois a Bujumbura Trois citations viennent a l’esprit:
    1. Talleyrand « On peut tout faire avec une bayonette sauf s’asseoir dessus ». Le regime DD, non elu, s’impose par les armes. Or les armes ont atteint leurs limites ultimes d’efficacité. Les armes ne se mangent pas, ne creent d’emplois ni n’apportent des devises pour importer le carburant et les produits de premiere necessite.
    3. Clemenceau « La guerre est une chose trop serieuse pour etre laissee aux militaires. » De meme, mutatis mutandis, le pouvoir est une chose trop serieuse pour etre laisse a des dirigeants non elus qui pleurent sur les problemes au lieu de les resoudre.
    3. Anonyme « La face de la pauvrete est une femme. » Elles errent a travers les quartiers, un bebe sur le dos, un panier de maigres victuailles a vendre sur la tete. Qui des avocats, qui des manioc a macher, qui des tomates, qui des cacahuetes, qui des bananes mures etc. Comment vont-elles nourrir la famille, payer le loyer, se faire soigner avec ca? Pendant ce temps, les belles de la ville fetent en grandes pompes le 8 mars. Sanglees dans des uniformes en pagnes barriolees, les cheveux artificiels au vent, la peau blanchie, la biere coulant a flot, les brochettes succulentes. Des especes feminines a des annees lumiere les unes des autres. D’un cote les damnees de la terre, Miserables a en pleurer, de l’autre les bourgeoises indifferentes aux souffrances de leurs consoeurs.

    • Yan

      @Bellum
      Pour une fois je suis un peu plus sensible à ton commentaire qui semble montrer un peu d’humanisme. En plus, tu as visité ton pays et donc tu t’es rappelé du proverbe de tes aïeux qui dit qu’on ne refuse pas de téter le sein de sa mère même lorsqu’il comporte des boutons.

    • kira

      Bellum est revenu! Chantons alléluia! Il nous avait tellement manqué! En plus il nous revient du Burundi(de Bujumbura pour être plus précis) ou il vient de passer UN MOIS!. Et en un mois, il nous revient avec des solutions miracles( il suffirait de lui demander) sur la surabondance alimentaire, le plein emploi (les économies occidentales les mieux portantes affichent un taux de chômage de 4% aux États-Unis notamment, l’Europe n’en parlons même pas) et les coffres de l’État qui déborderaient de devises! Un vrai magicien, ce Bellum! Tout ce qu’il suffirait de faire, ça serait de lui demander et le tour serait joué!

      Après quelques mois de silence, je commençais personnellement à m’inquiéter! Je le croyais parti pour Kigali monter des barricades dans les rues de la capitale rwandaise après l’annonce du satrape local de s’octroyer un mandat de plus à la tête de l’État rwandais(le quantième en fait, Bellum? Pourriez-vous nous rappeler? Une chose est sûre, lui, au moins, il va se faire élire-cela ne fait l’ombre d’aucun doute-et on imagine que son élection vous comblera de joie!). L’ennui c’est que vos exploits outre-Akanyaru, personne n’ en a entendu parler, cher Bellum!. Je ne suis pas en train de vous reprocher quoi que ce soit mais, si vous n’êtes pas parti déclencher un soulèvement populaire chez nos voisins, cela veut dire que vous vous êtes renié. Surtout après vos sorties tonitruantes et d’une belle constance sur des voleurs d’élections et de mandats, les usurpateurs du pouvoir et autres génocidaires!

      Maintenant, vous tournez votre colère homérique vers qui? Les vendeuses de rue de Bujumbura qui passent leur journée à arpenter les artères de la capitales avec des paniers de provisions sur la tête en espérant en tirer de quoi subvenir aux besoins de leurs familles, et les  »belles de la ville qui fêtent en grande pompe le 08 mars »? Il ne fait aucun doute que les unes et les autres n’auront qu’une chose à faire désormais: battre leur coulpe et attendre en transes l’imminente parousie que vous leur promettez!

      • Claypton

        Je suis frappé par l angle d attaque que choisissent Les défenseurs du « modèle CNDD » cheque fois que quelqu un démontre ses tares.
        1/ Le dénis
        2/ Attaques verbales sur le système du Voisin du Nord.
        Sincèrement qu est CE que le Rwanda vient faire dans cette bagatre interburundaise ????
        Pourquoi Les élites aux pouvoirs à Buja et Kin sont Tous sans excèption complexés et tétannisés par Les résultats du Voisin ???
        Les chiens aboient la caravane passe , le différentiel dans le développement continue d ‘accrointre et dans qlqs années Vous n aurez que Vous larmes pour pleurer.

  3. jereve

    Ce président voulu par le ministère se trompe d’objectif. La toute première chose qu’il devait faire est d’essayer de convaincre les partisans et pseudo-partisans de sa bonne foi, en insistant surtout sur le fait qu’il n’est pas président d’un nouveau « mouvement intégré » au parti au pouvoir.
    Au lieu de cela, il fonce tête baissée à la recherche des biens dits détournés. Comme si ces biens lui importaient sur toute autre chose. Et d’ailleurs si on y réfléchit bien, il n’est pas nécessaire de faire tout un plat sur cette question, car l’autorité qui l’a intronisé devait finir cette opération spéciale en dotant son candidat de tout dont il a besoin.
    Quelqu’un a fait un calembours affreux en disant qu’on a « volé » le parti de Rwasa, et maintenant on accuse ce dernier de « vol ».
    A moins que… oui c’est possible, qu’on est en train de fabriquer une accusation de plus (détournement) pour accabler Rwasa et l’envoyer en prison.

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