L’usine de transformation de tomates de Rugombo n’est pas fonctionnelle alors que les machines sont là depuis plusieurs mois. Ce retard agace les agriculteurs de tomates qui avaient contracté des crédits. Les maisons et les biens hypothéqués risquent d’être saisis par les institutions de micro-finance.
<doc4223|right>Située à 1 km du chef-lieu de la commune Rugombo, l’usine coopérative Iteka kuri Twese accuse un grand retard qui agace la population. Conçue dans l’optique d’acheter le surplus de la récolte des tomates pour 60 agriculteurs qui avaient du mal à trouver le marché d’écoulement, cette usine vient de passer plus de 6 mois sans fonctionner. D’après les informations recueillies sur place, les agriculteurs ne savent pas à quel sain se vouer au moment où la bonne récolte de cette saison risque de pourrir dans les champs.
La population rencontrée ne cache pas son désarroi. Jean Nvuyekure est l’un des agriculteurs. Ce père de 8 enfants se lamente : « J’ai dû contracter un crédit d’un million auprès d’une institution de micro finance pour augmenter la productivité de mes champs des tomates. A présent, je ne suis pas à mesure de rembourser l’argent contracté et ma maison risque d’être confisquée. »
Selon ce quinquagénaire, les responsables de cette usine leur avaient rassuré qu’ils ne manqueront plus de marché pour leurs produits. D’après lui, il pouvait investir ailleurs au lieu de prendre ce risque.
Jacqueline Nzeyimana va plus loin et accuse de mauvaise foi les responsables de cette coopérative. Selon elle, lesdits responsables sont allés vite en leur exigeant de contracter des crédits alors qu’ils savaient bien que l’usine n’était prête à fonctionner.
« Nous pensons plutôt qu’il s’agit d’un comportement irresponsable car l’usine nous a mis devant un grand danger. Les biens de celui qui va manquer l’argent à rembourser seront immédiatement saisis par les institutions de micro finances », s’insurge cette veuve de la zone Rugombo.
Ces agriculteurs demandent à ce que l’usine commence ses activités le plutôt tôt possible. En outre, ils demandent à ce que les institutions de micro finance prolongent les échéances de remboursement des crédits accordés.
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– [À Rugombo, bientôt une usine de transformation des tomates->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2382]
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L’usine attendrait des experts chinois
André Ndereyimana, ingénieur agronome en même temps technicien de transformation de ladite usine tranquillise les agriculteurs : « L’usine est pour le moment alimentée en eau et électricité. Dans un très proche avenir, l’usine va commencer à fonctionner au grand jour. » Il demande aux agriculteurs de continuer à écouler leurs produits dans les marchés traditionnels. D’après lui, l’usine va se mettre en contact très incessamment avec les micro finances pour pouvoir allonger les délais de remboursement de l’argent prêté. Interrogé pour savoir si l’usine va dédommager les agriculteurs dont les produits sont déjà pourris à cause de ce retard, l’ingénieur agronome reste évasif et ne donne pas d’éventuelles précisions.
D’après une source mieux informée, le retard déjà pris par cette usine est dû à l’absence des experts chinois qui ne sont pas encore arrivés. Selon cette même source, seules ces Chinois sont capables d’utiliser les machines installées.
L’administration communale trouve fondées les inquiétudes de la population. Selon Béatrice Kaderi administrateur de Rugombo, des contacts vont être menés afin d’éviter des pertes surtout du côté des agriculteurs.
Il est à noter que cette usine de transformation de tomate est l’œuvre d’une ONG locale, CAPAD (Confédération des associations des producteurs agricoles pour le développement).








