Vendredi 09 mai 2025

Société

Région Ouest/Cibitoke : Grogne des agriculteurs en manque d’intrants agricoles

09/05/2025 0
Région Ouest/Cibitoke : Grogne des agriculteurs en manque d’intrants agricoles
Les cultivateurs déplorent le manque d'intrants agricoles pour les saisons culturales C,A et B

Les engrais chimiques de toute sorte font défaut. Les cultivateurs ayant déjà payé en avance pour s’en procurer jettent le tort à la société Fertilisants-organo-minéraux, Fomi. Celle-ci parle de problème de carburant pour assurer le transport. Entre-temps, les cultures se dessèchent de façon continue.

Les cultures les plus touchées sont, entre autres, le maïs et le riz. Pour ce dernier, les intrants agricoles de type urée manquent cruellement. Des inquiétudes auprès des agriculteurs sont partout visibles.

Les riziculteurs ne savent plus à quel saint se vouer. L’un d’entre eux rencontré dans l’immense espace d’irrigation situé sur la Transversale 5 de la colline Kagazi dans la commune Rugombo, indique que le manque à gagner est énorme. Les conséquences sont également sans commune mesure. De son avis, la récolte attendue pour la saison culturale prochaine est déjà perdue d’avance. « Au regard des efforts et des fonds investis, nous n’avons plus d’espoir d’avoir de bonnes récoltes sur un espace cultivé de plus de 4 hectares ». ll trouve qu’il est inadmissible que la Fomi, après avoir encaissé les payements en avance de la part des paysans pour les intrants agricoles, ne soit pas capable d’honorer ses engagements.

Même son de cloche pour un autre agriculteur de la colline Kansega en commune Buganda. Il estime que les crédits agricoles contractés viennent de tomber à l’eau. Ce qui est très pathétique est que les institutions financières, en l’occurrence les banques et les microfinances, vont exiger des remboursements forcés allant même à confisquer les biens hypothéqués. De possibles poursuites judiciaires pour l’ensemble des clients devenus insolvables sont aussi envisageables.

Plusieurs raisons

Les cultivateurs tirent à boulets rouges sur l’entreprise de production et de commercialisation des intrants agricoles. Toutefois, les responsables de la Fomi avancent diverses raisons qui seraient à l’origine de la situation. Selon les propos de l’un des responsables du stock du centre urbain de Cibitoke, parle notamment d’un manque criant de carburant qui ne permet pas d’acheminer de grosses quantités d’engrais chimiques chiffrées à plusieurs centaines de milliers de tonnes. Ce qui provoque des retards dans l’approvisionnement.

Néanmoins, cette explication ne tient pas la route d’après un ingénieur agronome. Ce dernier parle plutôt de la sous production de la Fomi qui est incapable de satisfaire tout le marché local. Tel est aussi l’avis d’un agriculteur moderne qui conseille au gouvernement d’importer les intrants agricoles en attendant l’installation d’autres usines qui viendraient en appui à la Fomi. Sinon, prévient-il, des cas de spéculation et même de vols ne sont pas à exclure.

ll cite par ailleurs des cas déjà signalés où plusieurs sacs d’engrais chimiques sont saisis par l’administration sur le marché parallèle. Là, un sac de 50 kg coûte les yeux de la tête. Le prix sur le marché noir peut en effet arriver jusqu’à 200 mille FBu au lieu de 66 mille FBu arrêtés par l’Etat comme prix normal.

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.