Certains habitants de la colline Burenza, commune Kiganda de la province de Muramvya s’insurgent contre des promesses irréalistes et irréalisables lors des campagnes électorales. Ils considèrent qu’il s’agit d’un manque de respect pour l’électorat qui mérite mieux que les mensonges.
La campagne électorale peut être décrite en termes de communication et de langage comme une période de forte intensité verbale et stratégique où chaque mot vise à influencer, séduire et mobiliser les gens. Des partis et des candidats peuvent faire des promesses irréalistes pour flatter l’électorat.
« Plusieurs partis politiques promettent ce qu’ils ne peuvent pas réaliser. L’objectif est de gagner la confiance de l’électorat pour accéder à des postes escomptés en promettant monts et merveilles », s’indigne Emmanuel Ndayiziga.
Pour M.F, une habitante de cette colline, certains ont promis des vaches et des chèvres pour chaque ménage. Elle trouve qu’à voir le nombre de ménages qui se trouvent sur la colline, leur doter d’une vache chacun relève de l’utopie. « Sauf le projet Prodefi qui le fait pour certains, aucun autre individu ne l’a fait »
Même lecture pour un autre habitant qui parle des promesses de 2020 qui ne sont pas tenues. « On nous avait promis la réhabilitation de notre route en y mettant du gravier pour que cette dernière relie les communes Kiganda et Rutegama mais nous avons attendu en vain. »
Ces habitants trouvent que les promesses irréalistes créent la frustration et la déception après les élections. « Quand les promesses ne sont pas tenues, les électeurs se sentent trahis. Cela crée un climat de colère qui peut conduire alors à la violence pour se faire entendre ».
Éviter des propos mensongers
D’après Fiacre Sinumvayaha, secrétaire exécutif permanent de la commune Kiganda, des politiques peuvent tromper la population par des promesses irréalistes, « des projets non étudiés et iréalisables qui ne sont que du mensonge ».
Pour lui, promettre l’irréalisable c’est faire reculer la population. Cela, crée de faux espoirs et les habitants peuvent croiser les bras. « des promesses non tenues peuvent a peut conduire à des violences à travers des soulèvements si les promesses ne sont pas tenues ».
Selon Alexis Nimubona, chargé de la communication à l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, Olucome, la campagne électorale est propice à toute spéculation. Il considère que les compétiteurs font recours à de fausses promesses afin de convaincre l’électorat.
Il fait savoir que la campagne de 2025 a par exemple été marquée par ce genre de discours. Des candidats députés ont promis de résoudre la question de la pénurie des carburants, de combattre la hausse généralisée des prix, de faciliter l’accès à la justice et de rendre disponibles les devises.
Pour lui, cela n’est pas possible. « Un député, un conseiller communal ne sont pas des décideurs. Ils font un plaidoyer et votent les lois soumises par l’Eexécutif. Les ccandidats essaient de convaincre l’électorat qui ignore leurs prérogatives ».
Il indique lui aussi que les promesses irréalisables créent de faux espoirs qui peuvent provoquer des violences. « Quand elles ne sont pas suivies d’actes, elles peuvent transformer la déception en tension, puis en violence. Les leaders politiques doivent donc faire preuve de responsabilité dans leurs langages et leurs engagements ».
Alexis Nduwimana interpelle l’électorat à écouter tous ces candidats afin de choisir des projets efficaces qui répondent directement à leurs préoccupations. « On doit avoir la capacité de discerner les projets réalisables et ceux qui sont irréalistes et partant trompeurs ».
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