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Autonomisation économique et leadership des femmes en zones frontalières : Le Burundi seul pays africain à bénéficier d’un appui franco-onusien

23/05/2025 0
Autonomisation économique et leadership des femmes en zones frontalières : Le Burundi seul pays africain à bénéficier d’un appui franco-onusien
L'ambassadeur de France au Burundi, le Représentant résident du PNUD au Burundi ( à gauche) , aux côtés des deux représentantes des organisations féminines bénéficiaires de ce financement , après la signature de l'accord.

Le vendredi 16 mai 2025, en présence de l’Ambassadeur de France au Burundi, Sébastien Minot, le Représentant résident du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) au Burundi, Mathieu Ciowela et les Représentantes de deux organisations féminines : CREOP-Jeunes et AFHB «les Vaillantes », ont signé des lettres d’accord de mise en œuvre du projet « Renforcement de l’autonomisation économique et du leadership des femmes dans les zones frontalières du Burundi touchées par l’insécurité et les catastrophes climatiques ».

Ce projet, doté d’un budget de 250. 000 euros, cible les communes de Buganda en province de Cibitoke et Gihanga en province de Bubanza, des zones à la fois exposées à l’insécurité et vulnérables aux effets du changement climatique.

Dans son allocution, Mathieu Ciowela a exprimé sa gratitude à l’endroit de la France, qu’il a qualifiée de « partenaire clé pour un développement durable centré sur l’équité et la justice sociale ». Il a souligné que « le Burundi est le seul pays africain à bénéficier de ce financement spécifique » tout en ajoutant que « ce soutien aidera les femmes à jouer pleinement leur rôle dans le développement local. Avec la paix et la sécurité, les voies du progrès sont bien tracées ».

Lors de son discours, l’ambassadeur de France au Burundi, Sébastien Minot, a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur des droits des femmes et de la diplomatie féministe.

« Le sujet mérite le sérieux », a-t-il déclaré tout en soulignant les priorités croisées qui motivent l’implication française. Parmi elles, la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 31 octobre 2000. Une résolution qu’il qualifie de « fondamentale », car elle constitue selon lui « la première à avoir posé les bases de l’implication du Conseil de sécurité sur le thème femmes, paix et sécurité ».

L’ambassadeur a rappelé que cette résolution a marqué un tournant dans la reconnaissance du rôle des femmes dans les processus de paix. « C’est important, car le Conseil de sécurité est l’organe responsable de la paix et de la sécurité internationales », a-t-il insisté, avant d’ajouter : « C’est une façon de manifester à quel point le rôle des femmes est essentiel dans ce domaine ».

Concernant le projet en cours, il s’est réjoui du choix du Burundi comme pays bénéficiaire. « Je me réjouis que le Burundi fasse partie des pays qui ont été identifiés pour la conduite de ce projet, financé par des fonds français », a-t-il dit, tout en exprimant le souhait de voir « beaucoup d’autres pays africains » bénéficier à l’avenir d’un tel appui.

Sébastien Minot a également mis en avant la « diplomatie féministe », une autre priorité de la France. « Quelques pays commencent à mettre en avant ce thème, dont le mien », a-t-il indiqué tout en saluant le rôle de pionnier de la Suède dans ce domaine. Il a rappelé que cette orientation vise à « manifester l’importance qu’ont les femmes dans la vie internationale, dans le développement ».

Enfin, l’ambassadeur a évoqué avec émotion la Namibie, où il était en poste auparavant. Il a souligné les efforts de ce pays sur le même thème, mentionnant la création par l’actuelle présidente namibienne, alors ministre des Relations internationales, d’un « centre femmes et paix, le International Women’s Peace Center. « Il y a une petite affinité entre la Namibie et le Burundi », a-t-il confié.

« Je prends note avec beaucoup d’intérêt des perspectives du projet, dont j’espère qu’il portera beaucoup de fruits », a-t-il conclu tout en remerciant le PNUD pour l’organisation de l’événement.

Objectifs du projet

Le projet vise à transformer l’économie locale en soutenant des entreprises vertes portées par des femmes et en facilitant le commerce transfrontalier, dans le cadre de l’Accord de libre-échange continental africain (ACFTA). Il ambitionne de réduire les barrières structurelles à la participation sociale et économique des femmes, et de renforcer leur accès aux services de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG).

Il promeut aussi l’entrepreneuriat féminin innovant, la masculinité positive pour déconstruire les stéréotypes de genre, et prévoit une assistance juridique et psychosociale pour les survivantes de VBG. Une analyse des conflits sensible au genre, ainsi que des sessions de sensemaking pour co-créer des solutions locales, figurent également parmi les actions prévues.

Parmi les bénéficiaires directs de ce projet, deux organisations féminines ont été sélectionnées pour la mise en œuvre sur le terrain. Chacune intervient dans une zone frontalière ciblée par le programme, avec des actions spécifiques.

L’association AFHB « Les Vaillantes », qui opère à Gihanga, province Bubanza, s’emploie à renforcer les capacités économiques des femmes rurales. Grâce au financement reçu dans le cadre du projet, l’organisation prévoit d’augmenter les revenus de 80 femmes à travers des initiatives agricoles inclusives et durables.

Signature de l’accord par Mathieu Ciowela , Représentant résident du PNUD au Burundi et Lydie Ndayishimiye , représentante de CREOP-Jeunes

En parallèle, elle ambitionne de former 120 femmes supplémentaires sur l’éducation entrepreneuriale et de faciliter leur accès aux services financiers, souvent inaccessibles aux petites exploitantes. Afin de transformer les normes sociales ancrées, l’AFHB mènera également des campagnes de sensibilisation communautaire, utilisant des outils innovants tels que le théâtre interactif, les jeux-concours ou comme Tumaranirungu, pour promouvoir la masculinité positive et l’égalité des sexes au sein des coopératives agricoles.

Enfin, un volet psychosocial est intégré : dix femmes survivantes de violences basées sur le genre bénéficieront d’un accompagnement adapté, leur permettant de se reconstruire et de reprendre une activité économique.

De son côté, dans la commune frontalière de Buganda en province de Cibitoke, la CREOP-Jeunes se concentre sur les obstacles structurels et socioculturels qui freinent l’accès des femmes aux opportunités économiques. Dans une approche participative, l’organisation développe des solutions entrepreneuriales innovantes et durables, adaptées au contexte local et aux réalités des femmes de la région.

Grâce à des formations ciblées, CREOP-Jeunes entend améliorer l’accès des femmes aux services financiers, tout en les accompagnant dans la mise en œuvre de leurs projets générateurs de revenus. L’approche inclut également la promotion de la masculinité positive, pour transformer les mentalités et favoriser un environnement social plus inclusif.

Par ailleurs, comme pour l’AFHB, une assistance juridique et psychosociale sera apportée aux femmes victimes de violences, afin de garantir à la fois leur protection, et leur pleine participation au tissu économique local.

Cet événement a connu la présence de partenaires et militantes engagés dans la promotion des droits et du rôle de la femme comme actrice de paix et de développement tels que le Forum national des femmes, les associations féminines à vocation nationale et régionale, ainsi l’ONUFEMMES. Des lettres d’accord entre le PNUD et les deux organisations bénéficiaires pour la mise en œuvre de ce projet Femmes, Paix et Sécurité entre le PNUD et les deux organisations bénéficiaires.

Soulignons que le Burundi est bénéficiaire de cette allocation dans le cadre de la collaboration entre la France et le PNUD qui vise à accélérer la réalisation de l’agenda Femmes, paix et sécurité (FPS) en renforçant les approches transformatrices pour s’attaquer aux causes profondes des inégalités fondées sur le genre. C’est ainsi qu’un budget global de 1 million de dollars a été attribué au PNUD et le Burundi figure parmi les 6 pays bénéficiaires de cette gratification.

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