Aujourd’hui, hors course après avoir été évincé de son parti, le CNL, et après avoir claqué la porte de la Coalition Burundi Bwa Bose suite à une série de crocs-en-jambe et autres tours de passe-passe sur fond de trahison, l’opposant Agathon Rwasa parle d’une campagne électorale qui semble aller dans tous les sens.
Ce n’est pas paradoxal qu’au cours de cette campagne pour les législatives et les communales l’on entende plus des projets à réaliser que les lois à proposer ?
Il n’y a pas de concurrents, au moment où il s’agit des législatives et des communales l’on voit plutôt que le parti de l’aigle fait campagne pour les présidentielles, et c’est le président de la République qui porte le flambeau, il est partout.
Il n’y a rien d’étonnent parce que tout d’abord nous sommes en face d’un parlement taillé sur mesure et nous allons avoir un autre parlement beaucoup plus taillé sur mesure.
Si vous saviez qu’il y a des députés ou des sénateurs qui passent toute leur législature sans intervenir une seule fois, la question de savoir pourquoi ceux qui sont sur les listes n’élèvent pas leurs voix pour dire ce qu’ils comptent apporter comme réformes au niveau des lois, ne se poserait pas. C’est cela qui devait être leurs préoccupations aujourd’hui.
Est-ce que c’est cela qu’on entend ?
Ce n’est pas ce qu’on entend parce que justement la préoccupation est de se maintenir au pouvoir et là ils font des promesses idylliques, j’attends que des tramways seront construits. Où est l’électricité ? On n’arrive même pas à combler les nids-de-poule pendant 5 ans.
Mais au-delà de cela, pourquoi est-ce que c’est le président de la République qui bat campagne puisqu’il ne s’agit pas d’élections présidentielles ? Finalement, il y a une certaine confusion.
Et là cela signifie que le député qui va siéger devra savoir que ce n’est pas lui qui a battu campagne et donc qu’il se doit de servir le Président.
Et là je me dis que ce qui devrait être fait maintenant, ce ne serait pas vraiment de continuer cette aventure qui n’augure rien de bon. Nous devrions plutôt penser aux voies et moyens d’améliorer la situation des citoyens.
Que faire ? Se mettre autour d’une table ?
Il faut tout un débat. Ce n’est pas un débat d’institutions, c’est un débat de tous les citoyens. Nous sommes confrontés à beaucoup de problèmes. Imaginez-vous une inflation de plus de 40%. Comment pouvons-nous avancer avec cela, avec un secteur privé qui n’arrive pas à s’implanter dans ce pays ? Comment pensons-nous réaliser tous ces projets annoncés, que je qualifie d’idylliques avec un pouvoir qui s’endette outre mesure.
Les seules contributions des citoyens à travers les taxes ne peuvent pas permettre que de grands projets soient réalisés alors que si nous avions un secteur privé dynamique et développé, les caisses de l’Etat pourraient être renflouées. L’endettement de l’Etat, la dette publique, diminuant, le budget d’investissement croîtrait au détriment du budget d’entretien ou du budget de fonctionnement.
Or, à quoi est-ce qu’on assiste aujourd’hui ? Nous avons un budget de fonctionnement qui croît du jour au lendemain alors qu’il devait être réduit au fur et à mesure.
A qui la faute ?
Le frein à tout cela, c’est la partisannerie dans la gestion des affaires publiques. Le parti au pouvoir s’ingère tellement dans la gestion des affaires publiques qu’il est difficile de faire le distinguo entre les affaires étatiques et les celles du parti avec ses militants.
C’est un problème qu’il faut corriger au niveau de la gouvernance et là c’est un débat qui doit s’ouvrir jusqu’à ce que le Burundi soit doté d’institutions réellement républicaines et non partisanes.
C’est-à-dire que le débat devrait arriver à redéfinir les perspectives pour un Burundi de tous les Burundais, non pas un Burundi prisonnier d’un pouvoir qui est beaucoup plus lié par un parti politique.
Parce qu’un pouvoir lié par un parti politique, est un pouvoir qui devient vite partisan. C’est un pouvoir qui ne répond pas aux affaires nationales, il n’est préoccupé que par les affaires partisanes.
Et avec tout cela, il faut oublier toutes ces visions. Petit retour en arrière : où est passé la vision 2020-2025 ? Qu’est-ce qui a été réalisé ? Aujourd’hui, il est question de la vision 2040-2060. Elle sera bâtie sur quelle base ? Sans infrastructures adéquates, comment envisager tout développement ?
Aujourd’hui la campagne électorale bat son plein, vous êtes outsider, y aura-t-il quelques consignes à vos fidèles ? Est-ce que ce vote vous regarde ?
Voter, c’est un droit, cela me regarde et cela concerne tous les citoyens mais il faut savoir utiliser son droit. Lorsqu’on est en face des compétiteurs qui n’en sont pas, il faut plutôt réserver son vote.
Je ne peux pas voter pour le CNDD-FDD, je ne peux pas voter pour l’un ou l’autre parti que ce parti au pouvoir a déjà aligné juste pour tromper l’attention des uns et des autres.
Selon vous, il y a risque d’avoir un taux d’abstention substantiel ?
Si tous les Burundais se refusaient d’aller voter, ce jour-là ce serait un message fort que l’aventure doit être terminée et que nous les Burundais nous devons nous asseoir ensemble pour redéfinir une feuille de route de notre Burundi à nous tous.
Propos recueillis par Abbas Mbazumutima
merci beaucoup pour votre message mr honorable et nous l’avions bien entendu.
Vous êtes notre leader,le model du Burundi Futur.
@ Manirakiza Eric monsieur Eric , je ne suis pas du CNDD FDD mais ce monsieur n’est pas un model de la democratie au Burundi, il est plus egoiste que petriote, dans le sphere politique burundais on a pas encore eu un vrai patriote qui aime le Burundi et les Burundais.
Je pense qu’il s’est juste trompé: au lieu de dire que Rwasa est son modèle à lui-même, il a inclus tous les burundais, alors qu’il ne leur a rien demandé préalablement. Sinon si tu veux un patriote qui aime le Burundi et les burundais, il suffit de bien chercher. Il en existe, sûrement des milliers qui restent encore dans l’anonymat total. Je te conseille donc d’espérer.