Vendredi 26 avril 2024

Politique

Les Burundais réfugiés en Tanzanie craignent un «rapatriement forcé»

31/07/2018 Commentaires fermés sur Les Burundais réfugiés en Tanzanie craignent un «rapatriement forcé»
Les Burundais réfugiés en Tanzanie craignent un «rapatriement forcé»
Des réfugiés burundais rapatriés volontairement de la Tanzanie

Les réfugiés burundais en Tanzanie dans les camps de Mutenderi, Nduta et Nyarugusu se disent inquiets et redoutent un «rapatriement forcé». Contactés par Iwacu, les réfugiés ont indiqué vendredi dernier qu’ils font l’objet des «intimidations» de la part des autorités tanzaniennes. D’après eux, celles-ci les contraignent à rentrer au Burundi.

La semaine dernière, Emmanuel Maganga, gouverneur de la province de Kigoma en Tanzanie y avait mené une campagne. «Il est venu nous faire croire que la paix et la sécurité règnent dans notre pays», fait savoir sous anonymat l’un des réfugiés du camp de Nduta.

Et aussitôt d’ajouter : «Nous avons peur que les Tanzaniens ne nous expulsent à tout moment de leur pays comme ils l’ont fait en 2012 dans le camp de Mtabira».

D’après lui, la Tanzanie «soutiendrait Bujumbura dans le rapatriement forcé des réfugiés burundais». Il déplore que les autorités tanzaniennes aient interdit toutes les petites activités génératrices de revenus à l’intérieur du camp : «C’est une astuce pour nous inciter au rapatriement». Ces activités leur permettaient de faire face à l’insuffisance de l’aide alimentaire.

Pour ces réfugiés, pas question de regagner le Burundi : «Nous avons fui la persécution des jeunes du parti au pouvoir et des agents de l’ordre. Ils sont encore là.» Et de lâcher : «Nous ne sommes pas prêts à céder à ces menaces».

La plateforme des partis de l’opposition en exil (Cnared) se dit préoccupée par des «intimidations» du gouvernement tanzanien contre les réfugiés burundais. Pour Jean Minani, son président, la situation sécuritaire du Burundi ne se prête pas au retour des réfugiés. «La violation des droits de l’Homme, les assassinats ciblés et les arrestations arbitraires continuent». M. Minani demande au gouvernement tanzanien de respecter les droits des réfugiés.

Même son de cloche au parti CNDD : «Un climat d’insécurité et de violation des droits de l’homme persiste au Burundi. Et cette situation tend à se détériorer à l’approche des élections de 2020», souligne Léonard Nyangoma, son président dans un communiqué sorti ce lundi 30 juillet.
Plus de 240 mille Burundais sont réfugiés en Tanzanie. Ils ont fui pendant la crise de 2015.

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