Le Burundi fait face à un référendum de tous les dangers, a lancé Léonce Ngendakumana, vice-président du parti, ce jeudi 3 mai, lors d’une conférence de presse.
Le projet de Constitution vise la suppression de l’accord d’Arusha et l’arrêt du dialogue inter burundais. Il contient de «graves tares» politiques et juridiques qui mettent en danger la nation.
Entre autres suppression du système démocratique inclusif, concentration de tous les pouvoirs entre les mains du chef d’Etat, celui-ci pourra nommer et limoger à différents postes comme bon lui semble. Et de parler la discrimination sur base des nationalités : «Pourtant, un bon nombre des réfugiés de 1972 et de 1993 en ont acquis». Ainsi, il exclut certains Burundais au profit des autres.
Ce projet, poursuit-il, est illégal par rapport à l’article 299 de la constitution. «Il stipule qu’aucune procédure de révision ne peut être retenue si elle porte atteinte à l’unité nationale, la cohésion du peuple burundais, à la laïcité de l’Etat, à la réconciliation et à la démocratie».
Sur ce, voter »non » signifie refuser l’instauration d’un parti unique et réhabiliter l’accord d’Arusha et la constitution qui en est issue. Léonce Ngendakumana s’inquiète de la sécurité des opposants : «Tous ceux qui appellent au vote du ‘‘non’’ font l’objet de l’intimidation».
Olivier Nkurunziza, secrétaire général du parti Uprona, soutient que le projet de Constitution s’inspire de l’Accord d’Arusha. «Par exemple, les quotas ethniques n’ont pas changé». C’est pour cette raison que son parti a pris la décision de voter »oui ».
Les burundais doivent savoir que la Constitution de 2005 n’a pas profondément changé. «Elle était constituée par 307 articles et la nouvelle en compte 292 articles. Seuls 50 d’entre eux ont été amendés».