Jeudi 25 avril 2024

Politique

Des politiques divisés sur la reconduction de la commission d’enquête sur le Burundi

17/08/2018 Commentaires fermés sur Des politiques divisés sur la reconduction de la commission d’enquête sur le Burundi
Des politiques divisés sur la reconduction de la commission d’enquête sur le Burundi
Doudou Diène, président en exercice de la Commission d’enquête sur le Burundi

Le parti Frodebu Nyakuri appelle au non-renouvellement du mandat de la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi. «Son action est inopportune, elle ne contribue pas au renforcement de la démocratie et à la cohésion du peuple Burundais», a déclaré Kefa Nibizi, président de ce parti, ce jeudi 16 août.

Pour rappel, différentes organisations dont la FIDH et Human Right Watch avaient écrit, mercredi 8 août, au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour lui demander la prorogation du mandat de la commission. Elles arguaient la persistance de la violation des droits de l’Homme au Burundi.
Pour elles, le renouvellement du mandat de la Commission d’enquête permettrait entre autres de rendre possible une documentation continue sur les violations et les atteintes aux droits humains avant les élections de 2020. En outre, la commission «ferait la lumière sur certains cas de la crise, encore sous-documentés».

Selon le président du Frodebu Nyakuri, la situation sécuritaire et des droits de l’Homme évolue positivement. De surcroît, soutient M. Nibizi, les juridictions burundaises «sont compétentes pour diligenter des enquêtes et juger les crimes même ceux relevant de la Cour pénale internationale, y compris ceux commis pendant des périodes électorales».

Pierre Célestin Ndikumana, président du groupe parlementaire de la coalition des indépendants «Amizero y’Abarundi», ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, le non-renouvellement du mandat de cette commission n’aurait de sens que si «ce qui a conduit à sa mise en place n’existait plus».
Or, les problèmes persistent. Il évoque une Constitution issue d’un référendum non-consensuel. «Les esprits sont toujours tendus, en témoignent les milliers de réfugiés encore à l’étranger». Ceux qui avancent la carte d’une ‘‘sécurité retrouvée’’ pour appeler au non-renouvellement du mandat ignorent que «l’absence de guerre n’est pas synonyme de paix».

La tenue d’une session du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies est prévue du 10 au 28 septembre prochain. Et le mandat de ladite commission devrait prendre fin au 29 septembre.

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