Le phénomène d’empoisonnement est de plus en plus évoqué au sein de la population burundaise. L’inquiétude grandit. Faute de réponses claires de la médecine moderne, certains patients se tournent vers les tradipraticiens. Médecins et guérisseurs refusent souvent de s’exprimer. Ce qui rend l’accès à l’information fiable encore plus difficile pour les malades.
P.N affirme avoir suspecté un empoisonnement après avoir perdu du poids, constaté un noircissement de sa peau ainsi que souffert de douleurs abdominales, de fatigue constante et d’un goût amer persistant dans la bouche. Elle a consulté plusieurs médecins mais les traitements prescrits n’ont eu aucun effet. Elle s’est ensuite rendue chez un tradipraticien qui lui a donné un liquide à boire censé provoquer des vomissements et « éliminer les matières toxiques ».
N’observant aucune amélioration, elle s’est allée chez un autre centre des religieuses où elle a reçu une série de quatre injections. C’est à ce moment-là qu’elle a commencé à se sentir mieux.
Une autre femme a préféré se rendre directement chez un guérisseur. Après avoir pris les remèdes traditionnels, son état s’est aggravé. C’est après son admission en milieu hospitalier qu’un diagnostic de malaria a été posé.
Dans l’un des lieux où exercent des religieuses tradi-praticiennes à Bujumbura, plusieurs patients se présentent quotidiennement, parfois une cinquantaine par jour. Une religieuse prend en charge les soins des patients. Elle a refusé un échange à ce sujet.
Toutefois, certains patients ont partagé leurs expériences et les motivations qui les ont poussés à recourir à cette forme de soins. Ainsi, un jeune homme qui s’était présenté pour recevoir sa troisième injection a témoigné. « Ici, les médicaments sont injectés, contrairement à d’autres endroits où ils sont donnés à boire ».
Il fait savoir que le traitement complet se compose de trois injections. Il explique qu’au départ, il avait accompagné un ami gravement malade souffrant de l’hypertension. On l’a diagnostiqué un empoisonnement. « De mon côté, cela faisait plusieurs jours que j’avais perdu l’appétit sans raison. J’ai décidé de me faire examiner et on m’a dit que j’avais aussi été empoisonné ».
D’autres patients parlent de l’ampleur du phénomène. C’est le cas d’un couple venu avec ses deux enfants malades. « Cette bébé a à peine huit mois. Regardez comme elle a perdu du poids. On a vu plusieurs médecins, mais rien n’a marché. C’est pourquoi on a décidé de venir ici. », témoigne le père.
Il ajoute qu’il avait entendu dire que les médicaments utilisés par ces religieuses venaient d’Italie. Une information qui circule parmi certains patients.
Un vide dans l’encadrement scientifique
De son côté, Josélyne Miburo, chargée du Département de la médecine traditionnelle au ministère de Santé reconnaît l’existence de ce type de traitements. Mais, elle souligne un vide en matière d’encadrement scientifique. « Ces médicaments contre l’empoisonnement et ceux traditionnels, on en a entendu parler mais leur évaluation n’a pas encore eu lieu. On attend la mise en place d’un laboratoire d’analyse. Ce sera alors possible d’analyser leur contenu et les dosages. »
Le sociologue prénommé Aloys décrit un phénomène ancien qui prend aujourd’hui une ampleur nouvelle Il soulève également des hypothèses sur d’éventuelles pratiques commerciales cachées derrière certains cas où des guérisseurs pourraient indirectement entretenir leur clientèle par la distribution du poison et sa propre « guérison ».
En attendant, le silence des autorités médicales et le refus des tradipraticiens de s’exprimer laissent les patients seuls face à leurs doutes.
Je pars du principe que le Burundi est un Etat de droit qui vogue, selon vision 40/60 , vers l Eden Ce n’est pas une république bananière
1) Les tradipraticieuses wt les nonnes qui font des injections sont ils autorisés par le Ministère de la santé? Keurs médicaments sont ils validés par l’OMS?
2) L’enpoisonnement est un délit.
Qui produit ce poison, qui le distribue? Comment est il conservé?
Il y a deux ministères responsables: Ministère de l’intérieur et de la Justice.