Mardi 16 septembre 2025

Société

Région Sud/Rumonge : Laissés à eux-mêmes les tradipraticiens haussent le ton

01/08/2025 Commentaires fermés sur Région Sud/Rumonge : Laissés à eux-mêmes les tradipraticiens haussent le ton
Région Sud/Rumonge : Laissés à eux-mêmes les tradipraticiens haussent le ton
Vue des médicaments traditionnels étalés à même le sol

Manque de stands, non accès aux forêts pour la cueillette des médicaments, stigmatisation suite au non changement des mentalités, faible encadrement par le ministère de tutelle, manque d’engouement pour cette activité par les nouvelles générations, tels sont les grands défis auxquels sont confrontés ceux qui exercent dans la médecine traditionnelle.

Situé à quelques mètres du marché central de Rumonge, l’endroit où l’on vend des médicaments traditionnels n’est pas aménagé. Les médicaments traditionnels sont étalés à même le sol, à ciel ouvert et sous un soleil.

Une dizaine de personnes y exercent l’activité de vente de médicaments depuis une vingtaine d’année et attendent impatiemment leurs clients.

Emmanuel Vyankandondera, un octogénaire exerçant dans cet endroit a un grand sourire. Il fait savoir que cela fait plus d’une quarantaine d’années qu’il vend des médicaments traditionnels. Il salue qu’il y a une évolution encore timide de la reconnaissance de la médecine traditionnelle au Burundi.

Il souligne qu’avant, ils étaient traités de charlatans, d’escrocs ou de païens mais qu’aujourd’hui, beaucoup de gens savent bien que la médecine traditionnelle complète la médecine moderne malgré plusieurs défis auxquels elle est confrontée.
« Nous sommes aujourd’hui organisés en association et nous avons nos représentants qui collaborent avec les institutions du Burundi en vue de promouvoir la médecine traditionnelle même si le chemin reste long ».

Une dérogation spéciale

Vyankandondera déplore qu’aujourd’hui ils sont confrontés à un grand défi lié au non accès aux forêts et aux réserves naturelles pour cueillir les plantes médicinales qu’ils vendent afin de soigner les patients.

Il précise que toutes les plantes médicinales proviennent des forêts et des réserves naturelles. II ajoute que le gros de ces plantes médicinales se trouve dans la forêt de Bururi qui est jalousement gardée par des éco-gardes qui ne permettent plus que ceux qui font la cueillette des plantes médicinales pénètrent dans cette forêt.

Il demande au gouvernement du Burundi de leur accorder une dérogation pour qu’ils continuent à cueillir les plantes médicinales en attendant qu’ils les plantent.

Il suggère que le gouvernement du Burundi rende disponibles des terrains dans toutes les provinces où seront plantés des plantes médicinales comme cela se fait dans d’autres pays afin de préserver certaines espèces d’arbres qui sont menacées d’extinction au Burundi.

Il faut aussi qu’il y ait renforcement de l’encadrement de la part du ministère ayant la santé publique dans ses attributions à l’endroit de ceux qui exercent dans le domaine de la médecine traditionnelle au Burundi.

Judith Nyandwi, vendeuse des médicaments regrette qu’ils n’ont pas réservé un stand pour la commercialisation des médicaments traditionnels. Leurs produits sont ainsi étalés à même le sol, à ciel ouvert et sous le soleil avec toutes les conséquences que cela comporte.

Elle souligne qu’il y a encore des gens qui les stigmatisent en les traitant d’escrocs ou des païens alors que mêmes certains comprimés sont fabriqués à base des plantes médicinales.

Certaines personnes qui se confient à ces vendeurs de médicaments demandent qu’une place de la médecine traditionnelle est incontournable ici au Burundi comme ailleurs et qu’un bon nombre de personnes se soignent avec ces médicaments.

Des sources proches de la commune Rumonge font remarquer que le marché de Rumonge est sursaturé. Raison pour laquelle les vendeurs des médicaments traditionnels et les vendeurs d’autres produits ont été mis à l’extérieur du marché ou placés dans des marchés secondaires de la ville de Rumonge.

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