Dans la commune Buganda de la province de Cibitoke, les habitants de la colline Kaburantwa vivent une pénurie aiguë d’eau potable. Les gens sont contraints de parcourir de longues distances pour s’approvisionner. Ils s’exposent à des risques sanitaires. Malgré quelques initiatives locales, les solutions durables tardent à venir pour soulager une population en détresse.
Sur les pistes poussiéreuses reliant les collines Kaburantwa et Ndava dans la commune Buganda, les vélos chargés de bidons vides forment une procession quotidienne. C’est le seul moyen pour des milliers de ménages d’obtenir un peu d’eau potable. Depuis plusieurs mois, les robinets publics sont en effet à sec, les citernes vides. Les habitants n’ont d’autre choix que de parcourir plus de 10 km pour trouver de l’eau, souvent à un prix exorbitant. Un bidon de 20 l se négocie à mille francs burundais, une somme prohibitive pour bon nombre de familles rurales. « Trouver de quoi manger est déjà difficile. Alors, acheter de l’eau ajoute le drame au drame. », s’indigne une sexagénaire rencontrée sur la transversale 5. Elle témoigne que les six citernes d’eau de la localité sont à sec depuis près de 3 ans.
Pour un père de huit enfants rencontré près du chef-lieu communal, la fausse solution reste l’eau trouble des rivières Kaburantwa et Rusizi avec tous les risques sanitaires que cela implique. La situation sanitaire inquiète de plus en plus.
Depuis longtemps considérée comme une zone vulnérable aux maladies hydriques, la commune n’échappe pas à la résurgence des maladies dites des mains sales. Une vingtaine de cas de choléra a été signalée à la fin de l’année 2024 dont un décès confirmé. Les vers intestinaux touchent particulièrement les enfants de moins de 5 ans, selon une source médicale locale.
Réhabiliter les installations existantes
Pour y faire face, les autorités sanitaires mènent des campagnes de sensibilisation afin d’exhorter la population à bouillir l’eau des rivières. Mais, souligne un agent de santé communautaire, « comment bouillir l’eau au moment où on n’a pas de bois de chauffage ? ». Il plaide plutôt pour la réhabilitation urgente des installations d’eau mises en place par l’ONG Amazi Water, aujourd’hui à l’abandon.
L’administrateur de la commune Buganda, Pamphile Hakizimana, reconnait la gravité de la crise et évoque des projets en cours. Il cite notamment l’exploitation de nouvelles sources d’eau dans la commune voisine de Murwi. Mais, la démographie galopante et l’extension des quartiers compliquent la donne. Le responsable provincial de l’environnement fait observer que « beaucoup de communes passent des années sans réhabiliter une seule source ». Il en appelle à une meilleure gouvernance et à une utilisation responsable des finances communales, rappelant que l’eau, une ressource vitale, mérite une priorité absolue dans les politiques locales.
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