Sur la colline Birohe, l’extraction clandestine des graviers, des pierres concassées ou des moellons commence à être contestée. Dernièrement, deux personnes ont été tuées dans un éboulement de pierres. Les habitants se retrouvent désemparés et leurs plaintes restent sans réponse.
La colline Birohe, précisément à Rutonde, qui devrait être un lieu tranquille est devenue un lieu de travail mortel et de danger permanent. La terre tremble non pas naturellement mais sous les coups de boutoir d’une exploitation clandestine de pierres.
Il y a deux semaines, le sol a englouti deux vies humaines. Ni le propriétaire du site, ni les contremaîtres, personne n’a daigné soutenir leurs familles. Ce qui a ajouté l’indignation au deuil.
D’après la population de Birohe, ces deux vies fauchées dernièrement viennent s’ajouter aux autres cas de morts et de blessés qui se répètent chaque année. Aujourd’hui, la nature menace d’en faire autant avec les maisons d’une population prise en étau.
Les maisons bâties sur un sol qui s’est progressivement affaibli semblent suspendues au-dessus d’un vide. Un habitant dont le mur de sa maison est à moins de trois mètres d’un trou d’une profondeur inouïe montre l’étendue des dégâts. « Regardez, » dit-il d’une voix lasse, les yeux fixés sur l’abîme. « Chaque nuit, j’ai peur de me réveiller avec un craquement. Les fondations de ma maison, de ma vie, sont menacées. Ces gens creusent de jour comme de nuit. On a beau leur dire, rien n’y fait »
Non loin de là, une femme âgée sort de sa maison, le regard perdu dans le paysage ravagé. Elle raconte qu’elle a vu sa maison se fissurer progressivement. « Ce sont des cicatrices laissées par ces creuseurs. Ils ont rendu la vie impossible ici. On ne peut plus laisser les enfants jouer dehors de peur qu’ils ne tombent dans l’un de ces trous. Nous avons peur, tellement peur. Qui va nous défendre ? »
Fermer les sites
Pour traverser la colline, des sentiers bordés de maisons la serpentent. Mais au-delà de ces habitations, la terre se déchire. Des gouffres béants, creusés à l’aveuglette par des hommes qui cherchent à s’ enrichir en vendant des cailloux et des pierres s’observent. Marcher sur le site, c’est se promener sur le fil du rasoir. Le sol, autrefois ferme, est aujourd’hui une mosaïque de crevasses.
« Quand ça a commencé, on croyait y gagner notre vie. Mais, aujourd’hui, malheureusement nous constatons que nous avons creusé notre propre tombe. Les mesures environnementales ne sont pas respectées et la nature risque de se venger contre nous », déplore un chef de famille qui habite en contre-bas de la montagne. Il affirme que Birohe est devenu nu et escarpé à cause de l’extraction continuelle et sauvage de ses pierres. Un homme, dont le terrain se trouve juste à côté du site regarde avec un mélange de désespoir et d’espoir.
« Nous ne demandons pas la lune mais que l’administration ferme ces sites. Il ne s’agit plus de savoir si cette exploitation est légale ou non, mais de protéger des vies et des biens. C’est de la responsabilité de l’administration de nous protéger, de nous faire sentir en sécurité dans nos propres maisons »
L’administration communale a temporairement interdit l’exploitation du site de Rutonde après l’accident mais la population des alentours craigne que demain les activités ne reprennent de plus bel comme cela se fait chaque année sur leur colline.
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