Vendredi 19 avril 2024

Économie

Quand les produits de la Brarudi se raréfient

08/01/2020 Commentaires fermés sur Quand les produits de la Brarudi se raréfient
Quand les produits de la Brarudi se raréfient
Des cassiers devant un distributeur de la Brarudi

Depuis bientôt deux semaines, il se remarque une pénurie des produits Brarudi en mairie de Bujumbura. Les spéculations sur les prix vont bon train.

L’Amstel 65cl, la Primus mais aussi les limonades de toute sorte, – ce qui n’était pas le cas -, se font de plus en plus rares dans la capitale économique. Un casier d’Amstel est passé de 19.600 BIF à 23.000 BIF, celui de la Primus est passé de 16.500 BIF à 17.500 BIF. Pour les limonades, le prix est de 18.000 BIF, il a augmenté de 3.700 BIF par rapport au prix officiel.

B.P tenancier d’un snack-bar dans la zone Kinama témoigne que ce manque de produits Brarudi a commencé à se manifester au début des fêtes de fin d’année. «Aujourd’hui, trouver des boissons à servir, c’est un parcours du combattant». Il indique qu’ils peuvent sillonner toute la zone sans trouver la moindre bouteille. « Les quelques boissons dont je dispose proviennent de Musenyi à Bubanza ».

Et de glisser : « Face à cette situation, nous n’avons pas de choix ». Au risque de travailler à perte, il fait savoir que la plupart des tenanciers vont devoir augmenter de 200 BIF le prix par bouteille. 

La situation est grave pour Anne, gérante d’un bistrot à Kamenge, elle indique qu’elle n’a plus rien vendu depuis vendredi 3 janvier. «Nous ne savons pas ce qui est arrivé à la Brarudi car même les limonades sont quasi introuvables ». Elle exhorte la Brarudi à prendre des précautions pour que cesse ces pénuries répétitives.

Les grossistes de produits Brarudi se disent impuissants face à cette pénurie. T. S, de la zone Ngagara confie : «Cela fait deux semaines qu’on ne s’approvisionne plus en quantité suffisante. Rien que durant ces deux semaines, j’ai déjà perdu plus de 2 millions de BIF».

Les consommateurs se disent inquiets

Certains consommateurs rencontrés sont sans voix. Patrick, du quartier de Jabe, zone Bwiza de la commune Mukaza, n’en revient pas: «C’est dommage que je manque même la petite Amstel alors que j’ai de l’argent».

Jean Kabura se rappelle de la fête de mariage de son enfant perturbée par le manque de limonades. « Nous avons été obligés de consommer des boissons de substitution. Si la Brarudi n’est plus à mesure de satisfaire ses clients qu’elle sorte de son silence pour faire la lumière sur cette pénurie qui semble perdurer ».

Selon Noël Nkurunziza, secrétaire général de l’association burundaise des consommateurs, ABUCO, à part que cette pénurie devient récurrente, il y a manque de communication qui caractérise cette entreprise. « Elle continue à se murer dans le silence alors qu’il y a des questions sans réponses. Il faut qu’elle soit à l’écoute de ses clients ».

Comme la Brarudi détient le monopole, ajoute Nkurunziza, le ministère en charge du commerce devrait suivre de près la situation. Et de conclure : « Si l’entreprise n’est plus capable de satisfaire ses consommateurs, pourquoi garder le monopole? Il est temps d’ouvrir la voie à la concurrence».

Contacté pour répondre à toutes ces appréhensions, Rémy Ndayishimiye, chargé de communication à la Brarudi n’a pas souhaité réagir.

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