Samedi 27 septembre, la station-service Pont Mao figurait sur la liste des points de vente censés recevoir du carburant (essence). Mais la livraison n’est intervenue que dans l’après-midi de ce lundi 29 septembre. Les premières voitures ont commencé à avancer vers les pompes à 15h47, suivant une liste établie par un chauffeur volontaire présent sur les lieux.
Sur place, un agent de la SOPEBU supervisait la distribution. Pour maintenir l’ordre, 30 jetons ont été attribués aux 30 premiers véhicules. Chaque série comptait ainsi 30 voitures. Plusieurs chauffeurs s’étaient organisés pour surveiller le respect strict de la liste et des quotas : certains vérifiaient les plaques d’immatriculation, d’autres surveillaient la quantité d’essence délivrée. Ils expliquaient avoir pris ces mesures après avoir passé deux jours à dormir dans leurs véhicules et suite aux magouilles souvent constatées dans les stations.
La distribution a débuté vers 16 heures et la première série de 30 voitures s’est terminée vers 17h30. Une deuxième série a été lancée à 18h15. Vers 19 heures, l’agent de la SOPEBU a demandé de faire avancer une Toyota de type Succeed, arguant que c’est son moyen de déplacement. Les chauffeurs ont accepté mais à condition de recevoir son quota de 40 litres. Le véhicule a été ravitaillé et garé à côté des pompes.
Mais vers 20 heures, une voiture non inscrite sur la liste a tenté d’accéder aux pompes, provoquant la colère des chauffeurs. C’est dans ce contexte de tension que la voiture de l’agent de la SOPEBU a tenté d’approcher les pompes afin d’être servie pour une deuxième fois. Là, les chauffeurs s’y sont opposés vivement, dénonçant une injustice alors qu’ils attendaient depuis deux jours. Mécontent, indigné, l’agent a ordonné la fermeture immédiate de la station à 20h20, alors que l’heure de fermeture officielle était 21 heures.
Pris de colère, plusieurs chauffeurs se sont mis à crier : « Appelez le DG ! Ce week-end, il a ramené de l’ordre dans une autre station. » Beaucoup se lamentaient également qu’environ 2.000 litres sur les 5.000 livrés restaient disponibles, d’autres évoquaient 1.700 litres.
Mardi matin, la distribution a repris vers 8h30, toujours sous la supervision du même agent. Mais à 9h20, il a été annoncé que le carburant était épuisé. La dernière voiture n’a obtenu que quelques litres, moins de 10.
Des chauffeurs affirmaient que ’’des services avaient été rendus à des véhicules hors liste’’. Et une question revenait avec insistance : « Depuis quand 5000 litres peuvent-ils être attribués à seulement 73 voitures ? »
Contacté, le directeur général de la SOPEBU, s’est dit étonné. À propos de la voiture de l’agent introduite une deuxième fois, il a réagi : « La deuxième fois ? ». Il a rappelé que la station Pont Mao avait déjà été fermée pendant deux mois pour avoir servi de nombreux véhicules hors liste. « Avant, c’était la faute de la station, mais aujourd’hui, à ce que j’entends, c’est la faute de notre agent. Donnez-moi du temps, je vais me renseigner », a-t-il promis.
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