C’est en marge de la 80ème plénière de la 79ème Session de l’Assemblée générale des Nations Unies que le Représentant permanent du Burundi auprès de l’ONU a réitéré son appel pour la reconnaissance internationale du génocide des Hutu en 1972.
Et c’est en marge de ces assises, dans une séance appelée dans le jargon onusien ’’side event’’ que l’Ambassadeur Zéphyrin Maniratanga, a joint sa voix aux cris du président de la CVR, la Commission Vérité et réconciliation, pour réclamer que cette reconnaissance soit à l’agenda du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Ces atrocités ont été déjà qualifiées de génocide par cette commission, une latitude que lui confère l’article 10 de la Loi la régissant. Certains détracteurs du travail accompli par de la CVR, ceux-là qui regardent du coin de l’œil ses activités, ruminant reproches, rancœurs et ressentiments rentrés, refoulés, rappellent que la composante ONU dans le travail de recherche de la vérité sur les crimes graves commis au Burundi, si pas ignorée voire combattue, n’a été acceptée à un certain moment qu’avec des pis-aller jusqu’à ce qu’elle soit bannie, rejetée.
Et c’était au nom de la souveraineté et du patriotisme, érigées en muraille infranchissable ou avancés comme argument-massue, des principes ou valeurs que le chef de l’Exécutif burundais a dernièrement rappelés avec fermeté.
C’était à l’occasion de la célébration du 63ème anniversaire de l’indépendance du Burundi, et le message était destiné aux opposants ’’prétendument battus à plate couture’’ aux communales et aux législatives, après leur lettre adressée au chef de l’Etat, …. Mais – et c’est là où le bât blesse -, avec des copies pour information à l’EAC, l’UA et à l’ONU sur leurs contestations persistantes des résultats de ces élections.
C’est comme si les amours ou le désamour pour l’ONU, est à géométrie variable, quand cela arrange certains intérêts. Pour rappel, lors de la lutte pour l’indépendance du Burundi, c’est grâce à présence de la Commission des Nations Unies pour le Ruanda‐Urundi pour superviser les élections que l’Uprona qui réclamait l’indépendance immédiate a eu sa revanche, lors des élections du 18 septembre 1961, sur le PDC privilégié par la tutelle belge.
Il y a eu une part de l’ONU dans la conclusion de l’Accord d’Arusha et l’Accord global du cessez-le-feu et leur mise en application mais il y a eu des manifestations tous azimuts pour dire non à l’Office du Haut-Commissariat pour les droits de l’Homme, je vous épargne de la contestation du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme au Burundi, persona non grata au pays de Ntare.
Un juriste pourrait nous expliquer pourquoi l’ONU ne valide pas les souhaits de notre CVR chérie ?